« Cap transmission » : les élus des chambres d’agriculture et des JA se mobilisent !

STRATÉGIE / C’est quoi une bonne transmission ou une recherche d’associé réussie ? En partant de témoignages et de leurs expériences, les élus des chambres d’agriculture, les conseillers et les JA BFC travaillent sur une méthode adaptée au territoire et aux nouveaux profils des candidats.STRATÉGIE / C’est quoi une bonne transmission ou une recherche d’associé réussie ? En partant de témoignages et de leurs expériences, les élus des chambres d’agriculture, les conseillers et les JA BFC travaillent sur une méthode adaptée au territoire et aux nouveaux profils des candidats.

« Cap transmission » : les élus des chambres d’agriculture et des JA se mobilisent !
Première rencontre à Dole pour travailler sur un plan d’action adapté aux réalités régionales

Durant deux journées, les élus des chambres d'agriculture et les JA BFC se mobilisent pour échanger et agir en faveur de la transmission des exploitations. Un travail réalisé en concertation avec les conseillers en installation-transmission des chambres d’agriculture.

Le « métier » attire toujours

En Bourgogne Franche-Comté, 2 départs de cédants sur 3 sont remplacés par des porteurs de projets.

Malgré tout, le « métier » attire toujours de nouveaux candidats à l’installation (+22 % de rendez-vous en point accueil transmission). L’accompagnement des futurs cédants se professionnalise toujours plus face à une demande en pleine mutation.
Historiquement, les transmissions se réalisaient au sein de schémas familiaux plus ou moins établis. Désormais, la recherche d’un repreneur est devenue une véritable aventure, parfois au long cours, avec ses espoirs, ses rebondissements, ses échecs. Sans oublier la fixation d’un prix « juste » pour la vente de l’exploitation agricole. C’est ce témoignage d’un éleveur en Gaec à la recherche d’un associé qu’ont écouté attentivement les participants réunis le 23 mars à Dole (39) dans l’espace de travail partagé Locodole.

Une moitié de Gaec

49.5 % des exploitations inscrites au RDI sont des reprises en société. Beaucoup peinent à trouver un associé, la demande des nouveaux candidats à l’installation allant plutôt vers des exploitations individuelles. On dénombre 10 fois plus de visites pour des fermes seules que pour des Gaec !

Dans ce contexte, qu’est-ce qu’une bonne transmission ou une recherche d’associé réussie ?

Un agriculteur témoigne de la difficulté à renouveler les associés dans son Gaec

Plusieurs points sont ressortis suite au témoignage. Il faut que le type de transmission soit choisi par le cédant, pas subi : par exemple accepter de remettre en cause l’exploitation, peut-être recréer 2 fermes ou céder 10-20 ha pour faire du maraîchage ou d’autres productions.

« Il faut étudier mais surtout en parler. Cela peut être très dur d’entendre qu’il faut « casser » un Gaec alors qu’on a passé notre temps à construire un outil. On a vécu le passage aux 35 heures, beaucoup ont construit les Gaec pour la vie sociale. Les jeunes voient la liberté du travail avant de voir la liberté sociale mais il faut entendre l’évolution des jeunes et de la demande », remarquent les agriculteurs présents.

Conclusion du travail de groupe : anticiper, imaginer ce que pourrait être l’exploitation à terme, voir tous ses freins.

Une bonne transmission

« Les conditions de transmission en 20-30 ans ont complètement changé. Il faut que tout l’appareil d’accompagnement change, de façon concertée avec les élus », témoigne Amélie Fercoq, conseiller entreprise CA 21, qui animait cette journée. Plutôt que de « cédants », on parle d’« un outil à transmettre », une transmission à laquelle on se prépare tout au long de la carrière pas seulement 5 ans avant la retraite.

Après avoir vu les cailloux dans l’engrenage de la transmission, les participants ont travaillé sur les leviers positifs à partir d’un deuxième témoignage, cette fois en vidéo, d’une ferme transmise.

Quelques points d’attention ont été relevés qui favorisent une bonne transmission : décider en famille le choix du départ, la date et le lieu d’habitation futur, faire chiffrer la reprise, vérifier la vivabilité pour un jeune, faire une publicité pas trop tôt (si la décision de transmettre est prise), donner une date, préciser si l’exploitation va à l’installation ou à l’agrandissement et donner une fourchette de prix, le banquier peut aussi conseiller dans la transmission de l’entreprise, trouver une formule qui permette d’entrer et sortir facilement d’un Gaec sans engagement direct…

Un plan d’action rapide

« À terme notre objectif est d’établir un plan d’action rapide, concerté avec les conseillers, pour permettre au futur cédant de cerner tous les aspects qui peuvent poser problème et mettre toutes les chances de son côté pour réaliser une bonne transmission », explique Jean-Baptiste Alpy, vice-président de la chambre d’agriculture du Jura.

Une deuxième journée de travail est prévue le 6 avril à Magny (89).

IR

« Le Stéphane Plaza de la ferme ! »

« Repenser l'offre en fonction de la demande. Faire une publicité claire, simple et précise. C’est être un peu comme le Stéphane Plaza de la ferme, et en faire un « appartement » plus fluide… Une ferme c’est peut-être pareil ? », suggère Jean-Baptiste Alpy élu de la chambre d'agriculture du Jura. « C’est pour cela qu’on voudrait que les agriculteurs prennent contact avec un conseiller le plus rapidement possible pour mûrir la réflexion, connaître les marchés potentiels, et savoir se vendre ! »