GROUPEMENT DE DEFENSE SANITAIRE
Une cellule pour la bientraitance animale

Attaqué par les courants de pensée antispéciste, le monde de l'élevage n'entend pas se laisser faire. Lors de l'assemblée générale du Groupement de défense sanitaire, il lève les tabous en créant une cellule opérationnelle pour la bientraitance animale.
Une cellule pour la bientraitance animale

Si besoin était de préciser la notion de bien-être animal auprès d'un public d'éleveurs professionnels, François Courouble l'a fait. Le référent national SNGTV a participé à la dernière assemblée générale du groupement de défense sanitaire du Jura, organisée en salle du Temps Libre de Villeneuve-sous-Pymont. Et là, il a répété et assuré que « les éleveurs sont plus à même d'expliquer les besoins, les envies des animaux et d'expliquer leurs pratiques agricoles... »...

L'allusion n'était pas voilée. Rémy Guillot, le président du GDS l'a reprise à son compte, à l'adresse des « marginaux » : « En s'emparant d'images chocs volées dans les abattoirs ou même dans nos propres élevages, en saccageant les vitrines des boucheries et même en incendiant un abattoir, ces militants de l'extrême influencent l'opinion publique à leur cause. Même si majoritairement la population française soutient son agriculture et son élevage, c'est toute l'image de la profession qui est entachée par quelques dérives de maltraitance... » .
Des dérives que Dominique Chalumeaux, le président de la chambre d'agriculture reconnait implicitement : « Bravo pour la qualité des services que vous apportez aux éleveurs et pour les résultats sanitaires que vous obtenez. Mais, dans le même temps, nous sommes victimes des attaques de courants de pensée alors que nous sommes dans un pays qui a sans doute le plus de respect pour l'animal, où les éleveurs ont su améliorer leurs pratiques. C'est une grosse menace qui pèse sur nous. Et nous devons avoir conscience de ces enjeux... ».

 


Le président de la chambre d'agriculture ne veut pas se voiler la face : « Nous avons quelques éleveurs qui font une mauvaise publicité à la profession (sic)... La création de cette cellule de prévention de la maltraitance nous permettra d'agir dans des situations déviantes et, ainsi, de conserver ce statut de sérénité dans lequel vous travaillez. L'enjeu est considérable pour nos exploitations... »
Dans ce contexte la responsabilité de créer une cellule départementale afin de favoriser la bientraitance animale, est très complexe... Rémy Guillot se montre plus concret : « Nous aurons pour mission de détecter précocement les éleveurs en difficulté économique ou sociale qui laisseraient leurs animaux en souffrance ; de leur proposer des mesures d'accompagnement ciblées afin de redrersser la situation. Si malgré nos efforts ; il y avait refus d'apporter des soins à leurs animaux ou en cas de matraitance avérée, l'administration prendra le relais dans la cadre de la cellule d'urgence... »

 

M.R.
 

 

La situation sanitaire dans le Jura


Fièvre catarrhale ovine
Le Jura avait été concerné fin 2017 par une campagne de vaccination obligatoire contre le sérotype 4, qui a dû être levée debit 2018 au vu de l'extension, de la maladie au delà de la zone où avaient été identifiés les premiers cas. La vaccination contre les sérotypes 4 et 8 est autorisée mais facultative en France con,tinentale. Les exportations et échanges intracommunautaires de bovins depuis le France vers de nombreuses destinations (Algérie ou Maroc en particulier...) nécessitent toutefois une vaccination contre ces deux sérotypes. Dans le Jura, la surveillance a conduit à la confirmation de 361 foyers de sérotype 8 et 1 de sértotype 4 en 2017, de 160 foyer de sérotype 8 au 26 octobre...
Fièvre aphteuse
La maladie est absente d'Europe mais une grande vigilance s'impose dans le mesure où l'Algérie a déclaré 42 foyers entre le 20 juin et le 6 septembre 2018. Une campagne de vaccination, y est en cours.
B.V.D.
Systématisé depuis un peu plus d'un an, le dépistage précoce de la BVD à la naissance des veaux est un véritable succès. Malgré le stock important dans les fermes d'anciennes boucles, plus de 85% des veaux font désormais l'objet d'un dépistage analytique. Et à ce jour 70% des bovins du Jura ont déjà reçu leur appellation « Bovin non IPI ». Le département ne fait qu'être précurseur en attendant l'arrêté ministériel qui devrait étendre la reconnaissance de ce statut à l'ensemble du territoire national.
Succès qui a conduit le conseil d'administration du GDS à voter une aide financière pour les éleveurs analysant tous leurs veaux nés : 1,5 euro sera restitué en fin de campagne. Pour un veau testé, boucle et analyse, ce sera donc 4 euros !
Un regret cependant pour le président qui s'interroge : « Avec la puissance que représente l'élevage français et son excellence sanitaire, comment se fait-il que nos qualifications ne soient pas reconnues dans les échanges internationaux ?  Est-ce que notre réseau national est assez influent ? Est-ce que notre impact de lobbying politique l'est tout autant que notre pression scientifique ou technique ?... ». Et d'illustrer ces propos par un exemple : Un arrêté royal belge pour lutter contre l'IBR est reconnu par l'UE et permet l'introduction de bovins belges sur le sol français. Et ce alors que nos voisins ont une situation moins favorable que la notre sur cette maladie !
Cependant, faire l'inverse, introduire un bovin français en Blegique, relève du parcours du combattant... et ceci du fait que notre arrêté ministériel n'est pas reconnu par l'UE !... je suis inquiet sur l'impact économique qu'aurait la non reconnaissance de nos arrêtés qui écarterait progressivement la France des statuts officiels reconnus par l'Europe... L'enjeu est de se battre pour les 40 ans à venir ! »