Flash cultures – Semaine 14
Observations du lundi 30 mars 2015

Toutes les observations du réseau de parcelles franc-comtois et donc les analyses qui en découlent ne sont pas disponibles lors de la rédaction de ce flash cultures.
Observations du lundi 30 mars 2015

COLZA HIVER

* Stade : majoritairement D2 (inflorescences principales dégagées) voire E (allongement des pédoncules floraux) pour les parcelles les plus précoces.

* Méligèthes : avec un temps peu favorable, il est normal que les colonisations de méligèthes soient faibles. On observe tout de même des différences entre sites et une certaine corrélation entre les captures en cuvette et le nombre moyen de méligèthes par pied de colza. Avec moins de 100 individus dans la cuvette, le nombre de méligèthes par pied est bien inférieur à 1 (Annoire, Saint-Aubin, Les Hays, Saint-Lothain, Orbagna). Avec plusieurs centaines comme à Ounans et Tavaux, c'est 1 à 2 méligèthes par pied en moyenne. Ce qui dans tous les cas de figures est bien inférieur au seuil de traitement. Maintenir la surveillance par des comptages rigoureux et n'intervenir qu'en cas de dépassement du seuil de nuisibilité.

Si un traitement insecticide s'avérait nécessaire, attention au choix de produits. En l'absence de fleurs, de nombreux produits sont autorisés, le PYRINEX ME souvent utilisé semble être la référence en terme d'efficacité. Dès l'apparition des premières fleurs, seuls sont autorisés les insecticides ayant la mention « abeille », c'est-à-dire utilisable pendant la floraison mais en dehors de la présence d'abeilles. Exemple : Mavrik Flo 0.2 l/ha, Proteus 0,5 l/ha...

Rappel concernant l'évaluation du risque :
- réalisez les comptages 5 fois sur 5 plantes consécutives dans la parcelle et non sur la bordure (sur-estimation du risque).
- Seuil de nuisibilité sur colza vigoureux :
- 3 à 4 méligèthes par plante au stade D2
- 7 à 8 méligèthes par plante au stade E

- Seuil de nuisibilité sur colza en mauvais état végétatif :
- 1 à 2 méligèthes par plante au stade D2
- 3 à 4 méligèthes par plante au stade E

 

BLE HIVER
* Stade : avec la pluie et des températures plus douces, la montaison devrait s'accélérer.
 Semis de mi-novembre : tallage.

 Semis d'octobre : fin tallage à 1 nœud selon les variétés.

 Semis de fin septembre : « épi 1-2 cm » à un nœud selon les variétés. Dans ces situations et en l'absence de semence traitée « imidaclopride », des symptômes de JNO plus ou moins marqués peuvent être observés. Que ce soit près un traitement insecticide en végétation ou non. Les pieds ont les extrémités des feuilles jaunes à rouges.

* Fertilisation azotée: Au stade 1 à 2 nœuds, le troisième apport doit être envisagé pour les stratégies en 4 apports. Après il devra vous rester une quarantaine d'unités à apporter pour le dernier apport. Ce dernier devra, de préférence, être confirmé ou non par un outil de pilotage.

* Piétin-verse: Rien de changer en ce qui concerne la lutte contre cette maladie. Tout d'abord, estimez le risque à l'aide de la grille d'évaluation du risque piétin-verse en Franche-Comté (voir ci-dessous). Ce sont toujours les sols limoneux (limons blancs, terre blanche) avec un retour fréquent de céréales d'hiver qui sont les plus à risque. D'autant plus que la date de semis est précoce. Si la note globale atteint ou dépasse 10, un traitement est préconisé. Puis déterminez régulièrement au champ entre le stade 1 et 2 nœuds le % de pieds touchés par cette maladie. Au-delà de 10 à 15 %, il est conseillé d'intervenir avec un fongicide. Enfin, on tiendra compte du modèle de prévision qui pour l'instant indique un risque moyen, voir BSV.

Si l'intervention est nécessaire, elle doit être positionnée entre le stade 1 et 2 nœuds, plutôt 1 que 2 d'ailleurs. Seulement deux substances actives spécifiques sont efficaces : le cyprodinil (UNIX MAX 2l/ha, KAYAK) et la métrafénone (FLEXITY 0.4l/ha, ALGEBRE, VIVANDO). L'emploi de produit associant l'une de ces deux substances actives à d'autres efficaces notamment sur septoriose est plutôt déconseillé. En effet, les dates d'interventions ou de déclenchement vis-à-vis du piétin-verse et de la septoriose coïncident très rarement pour ne pas dire jamais. Exemple : CEANDO, CAPALO, JAVA TOP, ACANTO PRIMA. Pour la même raison, on évitera aussi l'utilisation de substances actives ou de produits à la fois efficaces sur piétin-verse et septoriose telles que JOAO, INPUT, BELL, BELL STAR, ...

Mais vous pouvez éviter tout cela si vous avez semé une variété résistante. C'est-à-dire que sa note est supérieure ou égale à 5 comme ALLEZ Y, AZIMUT, HYFI, MUSIK, IONESKO, BOREGAR, BERMUDE, HYXTRA...

Sur le terrain, les comptages dans les parcelles à risque indiquent de fortes variabilités entre parcelles. D'où l'intérêt de procéder à des comptages réguliers jusqu'au stade 2 nœuds, tant que le seuil de 10-15 % n'est pas atteint.

* Septoriose: il est encore trop tôt, attendre le prochain bulletin.

 

ORGE HIVER –ESCOURGEON

* Stade : fin tallage à 1 nœud. Malgré le verdissement des parcelles, les symptômes de JNO sont de plus en plus visibles dans les témoins non traités mais aussi dans les parcelles traitées en végétation (semences non protégées par un insecticide). Les pieds sont plutôt jaunes et surtout nanifiés. Ils le sont d'autant plus que la plante est virosée. A Chapelle-Voland comme à La Chainée des Coupis, les témoins non traités sont très fortement impactés. Des parcelles pourraient être détruites en Franche-Comté. Pour les cultures dont la semence est traitée « imidaclopride », très grande majorité des situations les dégâts sont nuls ou faibles.

* Maladies foliaires : La plupart des parcelles d'orge d'hiver reçoivent deux traitements fongicides. Mais avec des variétés moins sensibles aux maladies (KWS Cassia, Malicorne, SY Bamboo,...Etincel...) et dans un contexte comme 2014, le traitement unique est une réelle possibilité. Encore faut-il observer et surtout savoir attendre le moment opportun (sortie dernière feuille).

D'une manière générale, la dépense sera d'autant plus justifiée que la nuisibilité maladies de la variété est importante et qu'elle est cultivée pour un débouché brassicole plutôt que fourrager. Arvalis donne une dépense optimum pour une orge payée 14 € le quintal de :
- 40 € pour une nuisibilité de 10 q/ha,
- 52 €/ha pour une nuisibilité de 15 q/ha,
- 64 €/ha pour une nuisibilité de 20 q/ha.

Nuisibilité des principales variétés.
Nuisibilité maladies Orge fourragère Orge Brassicole
Faible KWS Cassia, Malicorne, Smooth, SY Bamboo... Etincel, Isocel, Salamandre, SY Tepee,...
Moyenne Tatoo, Volume, SY Boogy, Dribble, KWS Glacier... Casino, Calypso, Amistar, ...
Elevée Ketos, Touareg, Cervoise,... Esterel, Passerel,...

Type de produits : En traitement unique, on retiendra prioritairement un produit ou une association à base de SDHI (Aviator Xpro, Adexar, Librax...), voire associé à une strobilurine (Ceriax, Viverda, Aviator + Twist 500 SC, Librax + Comet 200...). En stratégie à deux traitements, ce produit ou association à base de SDHI devra être positionné plutôt en T2. En T1 ce sont les associations à base de cyprodinil (Unix Max, Kayak) + triazoles qui sont généralement les plus appropriés. Ce dernier doit être positionné dès le stade 1 nœud.

Exemple de produits en T1 (source Arvalis) : Unix Max ou KAYAK 0.4 à 0.6 + MELTOP 500 0.4, Madison 0.3 à 0.4, ...pour un cout de 20 à 25€/ha.

 

ORGE de PRINTEMPS

* Stade : 3 feuilles-début tallage pour les semis de février, levée plus ou moins régulière pour ceux de mars.

* Fertilisation azotée: le solde azoté pourra être envisagé prochainement pour les parcelles semées en février. En effet, Arvalis le recommande au début du tallage de la céréale.

 

TOURNESOL
Rappel : La période optimale correspond à la première quinzaine d'avril. Le sol doit être suffisamment ressuyé et réchauffé, 8°C au moins à 5 cm de profondeur. Le peuplement levée optimale se situant entre 5 et 6 plantes/m² (50 à 60 000 pieds/ha), la densité de semis doit être comprise entre 60 000 et 70 000 graines/ha selon les conditions de semis. Ne pas semer au-delà de 75 000 graines/ha.

*Stade : germination pour les semis réalisés aux environs du 20 mars.

 

FERTILISATION PK DES CULTURES DE PRINTEMPS

La recherche d'économie est d'actualité. Pourquoi pas sur le PK ? Quel est le risque encouru ? Une réponse précise reste toujours aussi délicate. Alors que les ventes d'engrais minéraux PK baissent globalement depuis des décennies, difficile d'affirmer ou non que l'on perd de la productivité. L'année 2014 a démontré dans de nombreuses exploitations des productivités parmi les meilleures sinon les meilleures depuis des décennies et sur l'ensemble des cultures.

L'exigence de la culture est le critère principal à prendre en compte si l'on veut raisonner une impasse de l'élément, notamment en l'absence d'analyse de sol. Pour les principales cultures de printemps, l'exigence est faible ou moyenne. C'est-à-dire que les cultures répondent peu en termes de gain de rendement à l'apport de l'élément concerné. La perte économique est nulle ou faible.

Dès lors qu'un apport d'engrais de ferme (fumier, lisier, ...) précède votre culture, l'apport minéral PK est bien souvent inutile.

 

 

Message élaboré par les techniciens de la chambre d'agriculture du Jura.