Lutte collective
Une nouvelle organisation à mettre en place
Le Jura Agricole et rural : Où en est-on de la dissolution des Gdon ?
Patrice Prost : L'ensemble des Gdon ont été dissouts ou vont l'être. Ils laissent la place à une structure départementale, plus apte à organiser la lutte contre les nuisibles sur l'ensemble du territoire. La FDGdon, dont le siège social est à Lons le Saunier, est un syndicat reconnu par l'Etat qui peut mettre en place des missions de lutte agréés. Ses financements proviennent des cotisations des adhérents et de subventions du département.
JAR : Comment va se répartir le travail entre l'échelon départemental, FDGdon, et l'échelon régional, Fredon ?
P.P. : La FDGdon permet la lutte contre les nuisibles à l'échelle locale, au niveau des fermes : piégeage des corvidés, des ragondins, lutte contre les campagnols... Dès que la lutte commence à toucher plusieurs départements, ou prend un caractère obligatoire (chrysomèle, flavescence dorée, ambroisie), interviennent alors d'autres organismes comme la Fredon, la chambre d'agriculture, la société de viticulture, la Draf... La FDGdon ne dispose pas de personnel et s'appuie sur l'équipe de la Fredon qui coordonne les actions, toujours dans un souci de mutualisation des moyens.
JAR : Concrètement qu'elle va être l'organisation de votre fédération ?
P.P. : Nous sommes dans une année de transition. Chaque administrateur élu va devenir responsable d'une section de lutte contre un ou plusieurs nuisibles. Nous avons prévu 6 sections : viticulture (vieille informative), campagnols terrestres, campagnols des champs, corvidés, ragondins et autres (ambroisie, plantes invasives,...). Nous allons également mettre en place des agriculteurs référents par territoire et par thématique.
JAR : Quelles sont vos priorités pour 2015 ?
P.P. : Notre priorité est de mobiliser les agriculteurs sur la lutte collective avec la FDGdon car elle permet d'agir de manière plus efficace, dans le cadre réglementaire et d'échanger sur nos pratiques. Personnellement, je pense que maîtriser la lutte alternative est primordiale car l'utilisation de produits devient de plus en plus compliquée. Si l'on participe à la formation de lutte contre les campagnols, ce n'est pas pour "avoir le droit d'utiliser la bromadiolone" mais pour intégrer tout un panel de moyens de lutte. Concernant l'ambroisie, le Jura est considéré comme infecté. Notre travail sera d'éviter qu'elle ne se propage trop dans le Doubs et en Haute-Saône. Je citerais l'initiative intéressante d'Annoire où la commune et l'association foncière ont réalisé une opération commune de nettoyage. Former à la reconnaissance de l'ambroisie est une priorité. Un autre chantier important sera celui de la communication, faire comprendre les actions de la FDGdon au grand public. Il existe un certain nombre d'incompréhensions. La fédération des chasseurs travaille également dans ce sens pour expliquer que "l'on extermine pas, mais on prélève pour réduire des pressions et maintenir un équilibre.
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