Mobilisation générale le 6 avril

Actualité syndicale / La crise sanitaire a démontré l’importance stratégique de la souveraineté alimentaire. Elle s’appuie sur une agriculture plurielle et des systèmes de production diversifiés, ancrés dans leurs territoires. Elle irrigue aussi un tissu socio-économique riche, de coopératives, opérateurs privés, qui contribue largement au dynamisme des zones rurales. Pourtant à l’heure de définir la prochaine PAC, d’appliquer concrètement les bonnes intentions de la loi Egalim, de réviser le zonage de la directive nitrate, de choisir entre l’élevage ovin et le loup… l’Etat et les législateurs tergiversent, et, plutôt que de soutenir une agriculture qui a fait ses preuves, se rangent derrière une idéologie écologiste « hors-sol », mâtinée de néolibéralisme. Il est temps de se rappeler au bon souvenir de nos représentants : le 6 avril, tous à Dijon !

Mobilisation générale le 6 avril

Convois et accueil des participants

La FRSEA et les JA de Bourgogne Franche-Comté appellent à une mobilisation régionale. Nous vous donnons rendez-vous le mardi 6 avril 2021 à 10 heures 30 devant la DREAL de DIJON

Déroulement

10h30 : : ouverture de la manifestation devant la DREAL, 21 boulevard Voltaire

12h30 : cortège de manifestants et matériel direction place de la République, via place du 30 Octobre et Boulevard Thiers

15h30 Fin de la manifestation

Convois

Des convois de tracteurs sont prévus pour l’arrivée à Dijon et pour le retour.

Convoi Nord :

RDV rassemblement Avenue de Langres, après le rond-point Georges Pompidou : 9h30

Arrivée par D903 et D974, puis Avenue de Langres, Boulevard Marechal Joffres, Rue Léon Mauris, Rue de Gray, place du 30 Octobre et Boulevard Voltaire

Retour par D903 et D974, via Avenue du Drapeau, Avenue de Langres.

Convoi Est, en provenance d’Arc sur Tille + convoi Jura :

RDV rassemblement rond-point de l’Arc à Is sur Tille : 9h30

Arrivée via l’Arc (D700), Rue Jean Moulin, Boulevard Paul Doumer, Boulevard de Strasbourg, place du 30 Octobre, Boulevard Voltaire

Retour via Boulevard Clémenceau, Avenue Raymond Poincaré, Rue Jean Moulin, l’Arc (D700)

Convoi Sud Est : 

RDV rassemblement rond-point de Fauverney à 9h45

Arrivée via Crimoilois, Sennecey les Dijon, Rue d’Auxonne, Boulevard Voltaire

Retour Via Place du 30 Octobre, Boulevard Voltaire, Rue d’Auxonne, Sennecey les Dijon.

Convoi Sud + convoi Saône et Loire :

Rdv rassemblement entrée voie Gorges Pompidou à 9h30

Convoi Saône et Loire via A6

Arrivée sud Côte d’Or + Jura par D996 et D968.

Entrée dans Dijon via la voie Georges Pompidou, Rue Jean Moulin, Avenue Raymond Poincaré, Rue de Gray.

Retour par A6, D996 et D968, via Boulevard Clémenceau, Avenue Raymond Poincaré, Rue Jean Moulin, voie Georges Pompidou.

Convoi Ouest Auxois Morvan – Pouilly + convoi Yonne :

Convoi Yonne via A6.

Points de rassemblement Pouilly en Auxois 9h00 à Sombernon à 9h30.

Arrivée par l’A38 puis la LINO, Avenue de Langres, Boulevard Marechal Joffres, Rue Léon Mauris, Rue de Gray, place du 30 Octobre et Boulevard Voltaire

Retour par l’A38, via Rue Devosge, Rue Albert 1er, avenue du 1er Consul.

Arrivée en voiture et/ou bus :

Parking Palais des sports, rue Léon Mauris.

Dossier loup : déni de réalité

Dossier loup : déni de réalité

Les mesures d’aides à l’investissement dans des dispositifs de protection (parcs électrifiés et chiens) prévues par le plan loup font fi de la réalité du terrain et paraissent bien dérisoires face à la nature aléatoire et pourtant inéluctable de survenue de ce grand prédateur protégé par la loi.

En janvier dernier, une série de huit attaques de loup en 10 jours, dans le nord de la Haute-Saône, a fait périr 80 brebis et traumatisé psychologiquement les éleveurs touchés. Quelques mois plus tôt, c’était dans le secteur de Fougerolles et du Val d’Ajol qu’un « loup déviant » venu de Saxe était abattu par un tir de défense, après plusieurs attaques sur des troupeaux, y-compris bovins, jusque dans des bâtiments d’élevage. Le plan loup ne convainc pas. Alors qu’il est censé favoriser la biodiversité, il risque paradoxalement de hâter la disparition de l’élevage ovin, déjà fragile économiquement… mais qui contribue pourtant à l’entretien du territoire, au maintien de paysages ouverts et à la biodiversité.

Conduite extensive

Le déploiement des mesures de protection (filets électrifiés voire doublés d’une clôture, effaroucheurs, chiens de protection ou retour des animaux en bâtiment chaque soir) semble bien peu approprié aux pratiques d’élevage de ce secteur de finage, au parcellaire morcelé et bordé haies et de bois. « Je conduis mes brebis toute l’année au pâturage, en petites troupes car mon parcellaire a 21 îlots », explique Gilles Simonin, un des éleveurs touchés. Faut-il déployer des kilomètres de clôture, équiper tous les élevages ovins, pour un risque de prédation dont on a beaucoup de mal à estimer la fréquence ? Et avec quelle efficacité ?

Comme l’a résumé Thierry Chalmin, le président de la CA70, lors la conférence agricole départementale du 22 janvier dernier « tout est fait pour favoriser le développement du loup sans se préoccuper, ni des souffrances des éleveurs, ni de celles des animaux. Le loup ne fait pas bon ménage avec le mouton, on ne s’habituera jamais. Notre département compte 43% de forêts, l’élevage ovin est pratiqué par des doubles actifs, des retraités, qui entretiennent les petits bien familiaux avec de petites troupes ovines…. On leur demande de rentrer les moutons, et j’ai bien peur qu’ils ne les rentrent une bonne fois pour toutes ! »

Moutarde menacée et moutons attaqués

Moutarde menacée et moutons attaqués

En Côte-d'Or / Les producteurs de moutarde craignent les effets du plan pollinisateurs sur une production déjà menacée. Quant aux éleveurs ovins, ils ne comptent plus les attaques attribuées au loup.

Deux samedis de suite, les 13 et 20 mars, des éleveurs ovins de Côte-d'Or ont mobilisé l'attention en exposant en plein centre-ville de Dijon les cadavres de plusieurs de leurs animaux tués dans des attaques attribuées au loup. Alors même que, le 15 mars, Bérangère Abba, la secrétaire d'Etat à la Biodiversité, était venue vanter dans la capitale régionale la stratégie de concertation qui doit prévaloir dans la conception de la Stratégie nationale biodiversité 2021-2030, il y avait là de quoi parler concrètement des moyens donnés aux agriculteurs pour vivre de leur activité, au sein d'un environnement naturel favorisé par certains, mais pas toujours compatible... Pour Fabrice Genin, président de la FDSEA 21, « le loup ne doit pas s'installer en Côte-d'Or ». Une attente d'autant plus légitime que le moment du retour des animaux à l'herbe est arrivé. Dans le département, les agriculteurs réclament des mesures fermes face à cette menace et veulent faire comprendre que les mesures de « protégeabilité » (chiens patous, pose de clôtures électriques, tirs de défense...) même accompagnées d'un soutien financier, ne sont pas adaptées au contexte de l'élevage ovin, localement, en raison de la présence de haies, de la configuration des parcelles, de l'association bovins-ovins...

A côté de cette question du loup, un autre sujet d'inquiétude motive les agriculteurs côte-d'oriens à participer à la manifestation du 6 avril : le plan pollinisateurs. Certains y voient comme une « vengeance » de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, en réaction aux dossiers des néonicotinoïdes et du glyphosate. En Côte-d'Or en tout cas, on le perçoit comme une menace supplémentaire portée sur la filière de production de moutarde. Lors de la dernière campagne, la moisson s'est avérée très décevante avec des rendements ne dépassant guère 10q/ha à cause de la sécheresse et des insectes ravageurs. La filière dispose d'une latitude de plus en plus réduite en matière d'usage d'insecticides et le plan pollinisateurs qui se profile pourrait encore aggraver la chose. Pour François-Xavier Lévêque, président de la commission Productions végétales à la FDSEA 21, ce plan, qui pourrait réduire la quasi-totalité des produits phytosanitaires à une utilisation entre minuit et 3 heures du matin « signifie la disparition assurée de l'IGP moutarde et du colza »...

Berty Robert

L’élevage extensif pointé du doigt à tort !

L’élevage extensif pointé du doigt à tort !

Zones vulnérables / Il est un sujet particulièrement sensible en matière d’environnement en Saône-et-Loire, celui de l’extension arbitraire et injuste des zones vulnérables dans ce département géré par deux agences de l’eau : Rhône-Méditerranée-Corse et surtout Loire-Bretagne. En effet, en l’état, l’inquiétude est forte de voir classer 254 nouvelles communes (332 au total).

Ce projet d’extension toucherait en l’état très fortement l’Autunois et le Charolais, zones réputées pour l’élevage charolais au pré. Pour Benoit Regnault, secrétaire général de la FDSEA de Saône-et-Loire, l’aberration de la situation sur la zone charolaise est criante puisqu’au contraire es dernières années, ces zones ont plutôt connu « une baisse du nombre de vaches, une hausse des surfaces toujours en herbe, une extensification et malgré tout une production jugée responsable des mauvais résultats d’analyses ». Surtout derrière, ces secteurs ne voient pas de leviers agricoles possibles !

Face à cette impasse, les réactions virulentes d’éleveurs se sont déjà fait entendre lors de la manifestation devant la préfecture à Mâcon le 28 janvier dernier. Cela vient se rajouter à l’accumulation des sécheresses, la crise de la filière bovine et un Etat maintenant qui pointe du doigt l’élevage extensif au même titre que les anti-spécistes.

Enfin, la réalisation de l’étude pour classer ces communes est sujet à polémique et fait l’objet actuellement d’un gros travail de la profession (chambre d’Agriculture, FRSEA…) pour montrer qu’il s’agit d’une décision plus politique qu’agronomique. « Loire Bretagne a réalisé en moyenne entre trois et six mesures seulement par point… avec utilisation du fameux percentile 90 ! », et ce avec des prélèvements d’eau parfois en pleine sécheresse concentrant forcément les nitrates. La profession « ne s’oppose pas aux zones vulnérables en tant que telles, mais s’oppose au fait qu’une zone extensive soit classée juste pour une vision dogmatique et uniquement parce que c’est la tête de bassin » Loire-Bretagne… Cette dernière voulant une règle unique partout. D’ores et déjà entendre, des recours administratifs seraient intentés en cas de classement de ces secteurs extensifs. Face à cette situation incompréhensible, la profession va monter au créneau à Dijon le 6 avril sur dossier syndical majeur.

Irrigation : les raisons de la colère

Irrigation : les raisons de la colère

Après 2 années consécutives de sécheresse, et pour ne plus avoir à répondre aux interrogations de la population sur les possibilités d’irrigation en agriculture, la DREAL de Bourgogne-Franche-Comté a décidé de réduire drastiquement les possibilités d’arroser les cultures. Si officiellement la commande repose sur les épaules du Préfet de Région, dans les faits, ce sont bien les agents de la DREAL qui sont à la manœuvre. La méthode est simple : proposer un arrêté cadre interdépartemental qui viendrait harmoniser les règles de gestion de l’eau au niveau régional sur les 3 niveaux de restriction (alerte, alerte renforcée et crise) ; cette démarche est une première illustration de la volonté centralisatrice de la DREAL puisque les mesures à prendre au niveau alerte relèvent normalement des prérogatives du Préfet de département…

Mais pour bien comprendre ce que les agriculteurs jugent inacceptable, il faut avoir quelques chiffres en tête. L’eau utilisée pour l’irrigation en Bourgogne Franche Comté représente 4% des volumes utilisés pour l’ensemble des activités économiques. Pourtant, la DREAL propose de réduire de 25 et de 50% les volumes prélevés pour l’agriculture en période d’alerte et d’alerte renforcée quand les autres activités économiques ne voient leurs prélèvements restreints que de 10 et 20%. Ce point est significatif : l’agriculture est une activité visible et plutôt que d’expliquer la nécessité qu’il y a à irriguer certaines productions, l’administration préfère les sacrifier en considérant que l’industrie rejette l’eau dans le milieu naturel alors que l’eau utilisée pour irriguer est définitivement perdue. Peu importe la volonté de relancer la production de protéines végétales et le soja en particulier, peu importe si des cultures de semences plus économes en eau sont développées dans la région, peu importe si des cultures de légumes sont implantées pour répondre aux besoins locaux identifiés dans les projets alimentaires de territoire, peu importe les besoins de fourrages pour les animaux, peu importe s’il y a besoin d’eau pour permettre l’implantation de la moutarde et relancer cette filière traditionnelle : pas de dérogation, quelles que soient les productions, pas de dérogation ni même une prise en compte de l’hétérogénéité des situations hydrogéologiques de la région. La DREAL est fermée à la négociation et ce, malgré la mobilisation des organisations syndicales FDSEA et JA, des syndicats des irrigants, des chambres d’agricultures et avec le soutien de plusieurs parlementaires et des élus locaux, rien ne bouge ! Face à cette situation inacceptable, les agriculteurs, irrigants de Bourgogne Franche-Comté appellent la mobilisation et vous donnent rendez-vous le mardi 6 avril 2021, à 10 h 00, devant la DREAL.

Zones vulnérables : ni coupables ni responsables !

Zones vulnérables : ni coupables ni responsables !

Au 1er septembre 2021, soit dans cinq mois, nous connaitrons la mouture définitive de la révision des zones vulnérables lancée l’an passé. En décembre 2020, l’annonce du basculement de plus de 955 communes dans ce zonage pour la région Bourgogne Franche-Comté a été une claque pour tous les agriculteurs. C’est une augmentation de 50% de la zone vulnérable régionale qui est annoncée dans cette première version du zonage : du jamais vu !

Nous ne contestons pas le classement de quelques communes où les pratiques agricoles ont évolué et entrainé par conséquence une augmentation des taux nitrates défavorable à la qualité des eaux. Cependant, nous ne pouvons pas comprendre la volonté de la DREAL de Bourgogne Franche-Comté, de vouloir classer les zones agricoles extensives du Morvan et du Charolais ainsi que les zones de polyculture élevage de Franche-Comté où les pratiques agricoles n’ont pas été révolutionnées ces quatre dernières années

Ces territoires sont composés essentiellement de prairies sur lesquelles se pratiquent, chacun le sait, un mode d’élevage extensif avec un faible chargement d’animaux, pratiques agricoles parmi les plus vertueuses vis-à-vis de l’environnement.

On peut donc s’interroger : l’agriculture en Bourgogne Franche-Comté a-t-elle tellement évolué ces quatre dernières années pour avoir à ce point impacté les eaux régionales et entraîné le classement de 955 communes ou doit-on remettre en cause la pertinence des mesures retenues par l’Administration ?

En effet la révision proposée s’appuie sur une campagne de mesures et d’analyses dérisoires (un seul point de mesure pouvant classer d’un bloc une centaine de communes), qui s’est déroulée dans un contexte climatique exceptionnel entre octobre 2018 et septembre 2019 faisant ressortir des pics de teneurs en nitrates inédits sur plusieurs bassins qui ont réagi de la même façon aux épisodes de forte sécheresse estivale suivies de précipitations hivernales abondantes. Ces pics ont logiquement mis plusieurs mois à se résorber faisant ainsi basculer à l’orange des indicateurs habituellement dans le vert.

Afin de se défendre la profession agricole a décidé de mener une étude technique sur deux départements tests dans le but d’analyser les données, de relever les incohérences mais également de démontrer que l’évolution des pratiques agricoles régionales ne peut être tenue pour seule responsable de ce pic de nitrates

L’objectif est de faire retirer du zonage toutes les communes ou parties de communes qui ne devraient pas y être, en se basant sur les données réelles de la qualité des eaux, car un classement en zone vulnérable impliquera des investissements lourds pour les exploitations qui ne sont pas encore aux normes.

Les conséquences économiques pour la filière élevage de Bourgogne-Franche-Comté seront catastrophiques pour ce secteur déjà fortement fragilisé par le contexte économique.

Il convient de revoir en profondeur cette politique qui n’a pas apporté les résultats attendus et qui finit par remettre en cause, ce qui est parfaitement inacceptable, l’existence même de l’élevage extensif, filière la plus garante d’une bonne protection de notre environnement

Il est aujourd’hui important de faire entendre notre voix afin que nos arguments et nos études soient mis sur la table des négociations.