Jean-Marie Sermier

Alimentation locale : « Je ne crois pas au hasard »

Pourquoi ce Forum concerne-t-il particulièrement les agriculteurs ?

Il nous paraissait intéressant que les agriculteurs qui ont un projet pour leur exploitation, notamment de diversification, puissent rencontrer en un même lieu l’ensemble des contacts dont ils ont besoin. Ils trouveront au Manège de Brack les stands de partenaires potentiels, les filières, les coopératives, les banques, les opérateurs d’énergie verte, et beaucoup d’autres.

Ce Forum s’inscrit dans un Projet Alimentaire de Territoire ?

Oui. Les donneurs d’ordre présents sur le territoire, notamment la Grande tablée, les hôpitaux, ainsi que la grande distribution, s’organisent pour s’approvisionner davantage en local. Certes, la loi l’impose pour la cantine scolaire, mais nous partageons cette envie, cette volonté et nous voulons jouer notre rôle : mettre en lien les producteurs, les transformateurs et les consommateurs. C’est aussi l’objectif de ce forum. Je ne crois pas au hasard. Si l’on veut plus d’alimentation locale, il faut s’organiser et voir plus grand !

Qu’entendez-vous par voir plus grand ?

Beaucoup de choses se font déjà en production locale mais si nous voulons aller plus loin, il faut nous organiser. Nous avons besoin d’une certaine constance de production. Il faut que les différents acteurs se connaissent et découvrent quels produits manquent sur leur territoire.

Une étude, menée à l’échelle départementale, commence à nous donner des pistes concrètes. Nous avons par exemple recensé une bonne production de pommes locales, même si c’est toujours moins qu’il n’en faudrait, mais nous n’avons aucun producteur de poires. Un producteur ne pourrait pas partir seul, cela demande forcément toute une réflexion et une garantie de distribution.

Autre exemple : nous n’avons aucune endive sur le territoire alors que c’est un besoin exprimé par les donneurs d’ordres. Si un producteur veut se lancer, c’est possible mais pas 50 kg de temps en temps. S’organiser suppose de le faire de manière significative et dans le temps.

Quel est pour vous le rôle de l’agriculture et de la production locale ?

Dans « production locale », il y a les mots « production » et « locale ». Les agriculteurs ne sont pas là pour entretenir les paysages, ils ont pour devoir de produire de l’alimentation. Dans ce cadre, nous souhaitons voir s’ils seraient prêts à produire un peu différemment pour répondre aux besoins du territoire. Nous ne sommes pas partis sur le bio mais sur le local. Je préfère une endive du Jura qu’une endive bio venue du Nord par transport routier. Je crois au local pour trois raisons : il présente un vrai intérêt environnemental, il crée de la valeur ajoutée sur le territoire et il permet aux jeunes générations éloignées des réalités de leur alimentation et de l’agriculture de découvrir des choses qu’ils ne connaissent pas ou plus.

Qu’elles sont les « opportunités » à saisir en venant à ce forum ?

Pour l’agriculteur, c’est la possibilité de voir toutes les facettes d’un projet, de la production au produit, avec une sécurisation des achats. Le forum, c’est l’opportunité de faire 10 rendez-vous en quelques minutes avec des exposants disponibles et à leur écoute. Un véritable accélérateur de contacts !

L’idée c’est aussi de permettre aux agriculteurs qui ont de la main-d’œuvre sur leur exploitation, et qui veulent faire un peu de valeur ajoutée, de trouver les bons interlocuteurs.

C’est également un salon grand public, où certains peuvent se découvrir une passion pour l’agriculture. L’agriculture a besoin de main-d’œuvre.

Je vous invite à découvrir les 44 stands de ce forum dans une ambiance conviviale, avec la buvette des JA, des animations…

Que l’on soit un agriculteur avec un projet bien réfléchi ou en prospection naissante, pour soi-même ou pour ses enfants, il serait dommage de ne pas venir.

Chacun y trouvera quelque chose d’intéressant !

IR

* Le Pays Dolois est une association qui réunit les 4 intercommunalités du nord du Jura : Le Grand Dole, les Communautés de communes Jura Nord, Plaine Jurassienne et Val d’Amour. Il porte le projet de PAT.