Santé
Comment réagir en cas d’AVC

Lors de la réunion cantonale SDAE des cantons de Saint-Julien, Arinthod et Saint-Amour, l’association AVC 39 est intervenu pour informer et alerter sur les accidents vasculaires cérébraux.

Comment réagir en cas d’AVC
Brigitte Barbaud : L’infirmière Brigitte Barbaud a insisté sur l’importance de la rééducation après un AVC

« Les AVC n'ont rien à voir avec l'âge, » explique Didier Petitjean, ancien agriculteur et président de l’association AVC 39 qui écoute, soutient et oriente les patients et leur famille. « Certains surviennent à 19 ans, voire chez des nourrissons, même si plus on vieillit, plus les risques sont élevés ». En France, entre 130 et 150 000 personnes par an sont victimes d’un AVC, parmi lesquelles 500 à 1000 jeunes de moins de 16 ans. L'hôpital de Lons-le-Saunier en accueille 450 chaque année, soit plus d'un par jour.

Les AVC arrivent toujours brutalement, soit parce qu’une artère se bouche et forme un caillot qui provoque un infarctus privant le cerveau d'oxygène, soit parce qu’un vaisseau sanguin se rompt. Il faut alors agir très rapidement car un cerveau privé d'oxygène perd définitivement 1,8 million de neurones par minute.

Les symptômes sont une paralysie de la moitié du visage (surtout la partie basse et la bouche), une perte de force, des faiblesses dans les bras et les jambes, des troubles de la vue, de la parole, de la compréhension, de la confusion et des vertiges. « C'est toujours une moitié du corps qui est touchée, » précise Didier Petitjean. « Si vous avez des fourmis dans les 2 mains, ce n'est pas un AVC ».

Agir le plus rapidement possible

En cas de suspicion d’AVC, il faut agir vite et immédiatement appeler le 15 pour que, une fois à l'hôpital, le diagnostic soit confirmé ou non par une IRM. Les médecins tenteront d'arrêter le saignement ou de déboucher les vaisseaux. Si une intervention chirurgicale dans le cerveau est nécessaire, les patients jurassiens sont transportés jusqu'à Besançon.

Selon le type d’AVC, deux traitements sont alors possibles. La thrombolyse intraveineuse doit être pratiquée sous 4 heures au maximum. Elle consiste à injecter une substance capable de dissoudre le caillot qui bouche l'artère du cerveau et cause l'infarctus cérébral. La thrombectomie est une intervention radiologique qui vise à retirer un caillot et rétablir la circulation sanguine. Le médecin dispose de moins de 24 h pour la pratiquer.

D’autres facteurs peuvent augmenter les risques de faire un AVC : des malformations cardiaques où vasculaires, la génétique (le sang qui coagule trop par exemple), les problèmes cardiaques, l’arythmie, l'hypertension, le diabète, le cholestérol, le cancer, etc. Le mode de vie joue aussi un rôle important. Tabac, alcool, diabète, sédentarisme, surpoids et stress augmentent les probabilités. « Les agriculteurs sont toujours des gens dynamiques, » réagit l’infirmière Brigitte Barbaud. « Vous avez donc moins de risques mais il ne peut pas être exclu ».

Une fois sortis de l’hôpital, les victimes d’un AVC doivent entamer une rééducation. « Nous avons une plasticité cérébrale, » explique-t-elle. « Lorsque des neurones sont détruits, de nouvelles connexions se font dans le cerveau. L'énergie mise dans la rééducation est importante pour récupérer toutes ses facultés et sa mobilité. Là encore, souvent les agriculteurs s’en sortent mieux car ils ont généralement beaucoup de volonté ».

S.C.