Saint-Maurice Crillat
La fruitière officiellement inaugurée

Sortie de terre en 2021, la nouvelle fruitière de Saint-Maurice en Montagne, équipée d’une technologie parmi les plus moderne, a été inaugurée ce vendredi 22 septembre. 

La fruitière officiellement inaugurée

A Saint-Maurice Crillat, la fromagerie a vu le jour il y a 170 ans, lorsque les 45 fermes du village ont décidé de se regrouper pour fabriquer et vendre leurs fromages. Deux chalets sont alors construits. En 1997, ils ne sont plus que cinq producteurs à y livrer leur lait et prennent la décision de passer entièrement au bio. Ce tournant précurseur permet à de nouveaux éleveurs de rejoindre la coopérative. Rapidement les fromagers se retrouvent à l’étroit. L’unique cuve devient insuffisante pour la production quotidienne qui s’élève certains jours à trente fromages. En 2010, un système d’assainissement est mis en place mais la fromagerie étant située au centre du village, le lieu n’est pas des plus pertinents. En 2014, les sociétaires commencent à envisager un nouveau bâtiment. Un projet mûrement réfléchi qui a mis trois ans à aboutir.

Peu à peu, la nouvelle fruitière sort de terre sur un terrain proposé par la commune et la parcelle voisine, rachetée à des villageois qui ont immédiatement accepté. Un temps ralenti par l’épidémie de Covid, le chantier se termine en 2021. En juillet de la même année, les équipes investissent les lieux et s’approprient ce nouvel outil de travail.

Pour les générations futures

« L’origine de tout ça est avant tout la volonté d'une vingtaine de paysannes et paysans sur 10 exploitations différentes qui ont décidé de donner de l'avenir aux générations futures, comme l'ont fait nos prédécesseurs », explique le président de la coopérative Francis Charrière. « Nos fromagers n'ont pas perdu de temps : dès leur entrée dans notre nouvelle fromagerie nous avons eu notre première médaille d'or au salon de l'agriculture à Paris.  Chapeau Messieurs ! »

Cette nouvelle fromagerie a été officiellement inaugurée ce vendredi 22 septembre, en présence des exploitants sociétaires, des partenaires et d’élus locaux. Tous ont pu assister à une visite guidée orchestrée par les fromagers et ainsi découvrir tous les secrets de fabrication du Comté.

Dans le sous-sol, les entrailles de la fromagerie avec la zone technique, les tanks à lait et à sérum. Dans la salle de fabrication, deux cuves de 5000 litres permettent chacune la production de 12 meules. Entre 20 et 35 fromages en sortent chaque jour. Tout est automatisé : le transfert de lait du tank aux cuves, le moulage des fromages, le nettoyage qu’il soit à la soude ou à l’acide… Mais les fromagers continuent bien sûr à apporter leur patte au fromage : le salage se fait à l’ancienne avec une brosse, le retournement des meules est manuel, ce qui leur permet d’être en contact avec le produit et de surveiller sa maturité.

S.C.

Dans cet atelier de production, 4,3 millions de litres de lait par an seront transformés en Comté, en fromage blanc, en beurre et en crème.
Francis Charrière, président de la coopérative de Saint-Maurice en Montagne
Francis Charrière, président de la coopérative de Saint-Maurice en Montagne

Un investissement de 4,3 millions d’euros

Au total, ce projet ambitieux a couté 4,3 millions d’euros. Lors de son allocation, le président de la fruitière Francis Charrière a tenu à remercier tous les partenaires et subventionneurs du projet. Le conseil municipal de Saint-Maurice-Crillat, outre une subvention à hauteur de ses moyens de 4000 €, a proposé les terrains sur lesquels la nouvelle fruitière à été construite et n’a cessé d’œuvrer pour la réussite du projet. La communauté de communes Terre d’Emeraude a soutenu le programme LEADER déposé par le Pays Lédoniens, en octroyant une subvention de 12 000 €. Le conseil départemental du Jura et la région Bourgogne Franche-Comté ont chacun versé une aide substantielle de 85 200 €. L’Europe a participé pour 290 500 € auxquels se rajoutent 100 000 € d’aide à l’investissement d’entreprise (AIE). « Mais les subventions à elles seules ne suffisent pas, » poursuit le président. « Il nous fallait aussi une banque. Je tiens à remercier le Crédit agricole pour le soutien et la confiance qu’ils nous ont accordés ».