ENSEIGNEMENT AGRICOLE
Sept lycées en grève

Une journée de grève dans les 7 lycées agricoles de France-Comté où le financement de quelque 6 000 heures de dotation horaire pour les « futurs installés » ne sera pas assuré à la rentrée 2016.
Sept lycées en grève

Depuis de nombreuses années, l'enseignement agricole public franc-comtois obtient de bons résultats et ce malgré des moyens alloués par l'Etat inférieurs aux besoins réels des établissements. Ces résultats sonts obtenus grâce à l'engagement des enseignants et aux efforts financiers des lycées qui prélèvent sur leurs budgets de fonctionnement pour compenser la dotation insuffisante de l'Etat.

Pour d'autres régions, la dotation globale horaire prend en charge des dédoublements, des options en partie. En Bourgogne, par exemple, la DGH 2016 correspondra à la moyenne nationale. En Franche-Comté, pour la rentrée 2016, il manquera 6 000 heures de DGH pour assurer un enseignement normal.

 

L'accueil des futurs installés


«Ce n'est pas une revendication catégorielle. Ce que nous demandons, ce sont les dotations horaires nécessaires pour accueillir ici les élèves qui seront les installés de demain. Les moyens de mener une politique de l'installation dès la source...». Jeudi 28 janvier au matin, devant le piquet de grève installé devant le portail de l'établissement, Thierry Martelet, le secrétaire de la section Fnetap du lycée agricole de Montmorot, analyse la situation. «Avec la fusion avec le Bourgogne, nous pensions que nous allions rattraper le déficit d'heures de cours assurées par des professeurs, alors qu'elles ne sont pas financées par le ministère de l'Agriculture. Mais ce n'est pas le cas. Nous n'avons rien obtenu !... Nous sommes la région qui a la DGH la plus basse de France et nous demandons que les élèves franc-comtoises bénéficient des mêmes conditions de travail que n'importe quel autre élève en France.»
Actuellement, les seuils de recrutement sont limités et ne permettent pas de satisfaire toutes les demandes des élèves. A Montmorot, les classes de seconde pro PA et de BTS Acse accueillent chacune 24 élèves, alors que le seuil est plafonné à 16 élèves par classe. C'est la direction de l'établissement qui rogne sur son fonds de roulement – et donc sur les conditions de travail et d'accueil – pour financer les heures des 16 élèves supplémentaires. Et ce fonds de roulement est celui d'un budget essentiellement issu des versements des pensions des familles et des subventions du conseil régional. Budget qui a pour vocation d'assurer le fonctionnement du lycée, hors enseignement...
Mathématiquement, ce sont quelque 1 470 heures de dotation globale horaire qui manqueront à Montmorot à la rentrée 2016. Et pour la Franche-Comté, c'est une dotation de 6 000 heures qui fera défaut pour assurer un enseignement « normal ». Une situation que l'inter-syndicale des personnels ne supporte plus. Et dans un communiqué, elle exige «des moyens pour fonctionner correctement et permettre aux établissements publics de remplir pleinement leur rôle de service public.»