Isabelle Bailly : Au-delà des débats spécifiquement agricoles, ce congrès a été marqué par les questions européennes. Entre le Brexit et les enjeux liés aux élections, nous avons pu entendre des témoignages particulièrement intéressants et notamment ceux de Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit pour l'Union Européenne. Ses propos sont très clairs : « l'Europe est fragile et nous devons la préserver ». Les projections à échéance 2050 sont étonnantes. Si l'Europe éclate, aucun des 27 pays actuels de l'union n'existera dans les 10 premières puissances mondiales dans 30 ans. Pour éviter une telle perte d'influence, nous devons communiquer positivement sur l'Europe. Nous, les Français devons être capable d'écouter, de fédérer et d'aller vers les autres pour développer une vraie diplomatie agricole. Les équilibres entre pays évoluent et la place du couple franco-allemand n'est plus la même. Cette évolution géopolitique est très nette au niveau agricole et on assiste progressivement vers de nouvelles alliances avec des pays qui ont des agricultures qui se ressemblent.
Nous l'avons bien compris, il ne s'agit pas de dire que tout est parfait à Bruxelles et à Strasbourg, qu'il n'y a pas de réformes à envisager, bien au contraire mais il vaut mieux réformer de l'intérieur plutôt que de tout casser comme tentent de le faire les Britanniques sans pour l'instant y parvenir. Tout cela pour dire que pour donner du poids à l'Europe, nous, les agriculteurs, nous devons nous mobiliser pour les prochaines élections européennes.
Sylvie Michaud : J'ai beaucoup apprécié de pouvoir y participer, ce qui m'a permis de connaitre le fonctionnement de la FNSEA et de ce qui s'y rattache avec les différents intervenants. Aussi, j'ai pu mieux connaitre les différents départements et régions, avec leurs diversités de productions et problématiques. C'est aussi un moment convivial fort en rencontres.
Parmi les temps forts qui m'ont le plus marquée, je retiendrai le débat sur la délibération concernant la représentativité des femmes au sein des conseils d'administration de la FNSEA, regional ou départemental, avec tout ce que cela implique pour l'agricultrice et sa famille. Et puis les interventions des départements et régions, avec des sujets bien spécifiques à chacun, et plus particulièrement, le département de l'Aude, très touchant et pour lequel je suis plus sensibilisée. L'intervention de Michel Barnier concernant le Brexit m'a apporté beaucoup d'informations et d'éclaircissements sur le sujet et sur ses conséquences.
Et surtout, j'ai été impressionnée par le discours de clôture de Christiane Lambert, qui a su interpeller notre ministre Didier Guillaume, avec une énergie débordante, remplie de convictions et de ténacité.
Plus généralement et malgré les difficultés qu'elle rencontre, j'ai pu voir que notre agriculture est bien ancrée dans notre pays et au delà de nos frontières. Certes, il faudra s'adapter à certaines évolutions, mais la FNSEA a un pouvoir non négligeable pour défendre notre métier. Et en tant que nouvelle élue, les échanges et débats m'ont encourager dans mon engagement au profit de mes collègues agriculteurs.
