FDSEA DU JURA
Le bilan de six mois de mobilisation

Réunie en conseil d'administration, la FDSEA du Jura a dressé un premier bilan du plan d'urgence. Des questions de productivité à l'hectare en zone AOP et de pullulation des campagnols ont également été abordées.
Le bilan de six mois de mobilisation

C'est à une forme de point d'étape que le président Frédéric Perrot s'est livré lors du dernier conseil d'administration de la FDSEA du Jura. Après 6 mois de mobilisation dans tous les départements de France, sans exception, il était nécessaire de rappeler la stratégie syndicale et ses différentes phases puis de faire un premier bilan du plan d'urgence dans le Jura. : plus d'une centaine de dossiers déposés au titre du fonds d'allègement des charges et au moins autant en cours, des situations parfois très difficiles en terme de trésorererie et malheureusement peu de perspectives favorables du côté des prix.

Chacun salue ces acquis syndicaux pour «passer le cap» mais le débat des prix est vite revenu au cœur des échanges. Entre la diminution régulière du budget des ménages affecté à l'alimentation, une répartition déséquilibrée des marges entre les acteurs des filières et un problème récurrent de compétitivité de l'agriculture française, les membres du conseil ont pu faire part, tour à tour, de leur propre analyse de la situation.
Une analyse qui intègre également la dérive ultra libérale de la commission européenne illustrée notamment par les propos de Phill Hogan, le commissaire à l'agriculture qui fait fi d'ignorer la crise agricole qui règne actuellement dans notre pays. Même si l'action à mener dans les filières pour retrouver des prix est beaucoup plus difficile, elle est toutefois indispensable. Le soutien affiché des consommateurs aux mouvements syndicaux de ces derniers mois doit être utilisé pour mieux revaloriser les produits français.
C'est dans ce cadre que le projet de transformation et de valorisation du sojà non OGM a été évoqué. Ce projet est porté notamment par les coopératives Interval, Terre Comtoise, Dijon Céréales et Bourgogne du Sud et soutenu par Avril (ex Sofiproteol). Il vise à produire des tourteaux non OGM à partir de soja produit dans notre région et transformé à Châlon-sur-Saône sur le site de l'usine d'Extrusel. Des contacts sont d'ores et déjà pris pour visiter ce site dans les semaines à venir.

Une zone AOP hétérogène


Autre sujet d'actualité abordé : les notifications aux exploitants en lait AOP de leur niveau de productivité à l'hectare. Plusieurs participants regrettent que la zone de production soit considérée comme homogène et que ces niveaux de productivité à l'hectare ne prennent pas en compte les spécificités des petites régions agricoles. Au regard de la situation d'autres filières qui ne disposent pas d'une interprofession solide, cette demande peut sembler toute relative. Pourtant, elle permettrait de donner des perspectives pour certains. Il y a donc nécessité à conforter ce qui fait la réussite de la filière et l'équité de traitement entre les producteurs.
Enfin, concernant la gestion des pullulations campagnols, le directeur de la FRSEA de Franche-Comté est intervenu pour présenter le fonds de mutualisation sanitaire et environnemental et son champ d'intervention. Pour le moment, seuls des coûts de traitement dans le cadre d'un protocole encadré par la Fredon sont pris en charge et à moyen terme, il est prévu que les pertes dues aux campagnols pourront être indemnisées. Des réunions d'information auront lieu prochainement pour détailler les modalités de ce nouveau dispositif.
Au terme de ce conseil marqué par un contexte de crise, le président Frédéric Perrot a rappelé le rôle important que jouait la FDSEA pour accompagner les agriculteurs qui le souhaitent et pour travailler aux côtés de l'administration et faciliter la déclinaison du plan d'urgence.