JURA BETAIL A DOMBLANS
Prendre le bon virage et préserver l'unité raciale

C'est en salle polyvalente de Domblans que les adhérents de Jura Bétail se sont retrouvés pour l'assemblée générale annuelle de leur coopérative. Le projet élevage jurassien et l'évolution de l'association raciale ont été au cœur des discussions.
Prendre le bon virage et préserver l'unité raciale

Le projet Elevage Jura a été au cœur de toutes les discussions lors de la dernière assemblée générale de Jura Bétail qui, en cette fin d'année 2016, s'est tenue en salle polyvalente de Domblans. Un projet sur lequel les responsables de la coopérative et leurs partenaires (Jura Conseil Elevage, le groupement de défense sanitaire et la chambre départementale d'agriculture) se sont beaucoup investis. Un gros travail a été réalisé en 2016 « pour créer du lien et de la cohérence ». Reste maintenant à concrétiser tout cela en ouvrant les portes d'une « belle maison commune » où une large gamme de services sera proposée aux éleveurs dès 2018. Le président Jean-François Saillard l'a appelé de ses vœux.

La réforme du règlement européen régissant les règles en matière d'élevage a été un des éléments déclencheurs de ce processus de rapprochement dans le Jura. Mais cela a été aussi l'occasion d'adapter l'organisme de sélection montbéliard à ce nouveau contexte.  « Un travail de fond a été mené cet été, rappelle Jean-François Saillard. Il a permis de tracer les contours de la future association montbéliarde qui se verra déléguer par les organismes de OSUE que sont les trois entreprises de sélection montbéliarde, le travail qu'elle réalise déjà... »

Défendre et promouvoir l'unité raciale
Et de préciser : « J'ai la ferme volonté de tout mettre en œuvre pour préserver l'unité raciale au sein de l'association. Nous avons le devoir de garder un socle plus grand et le plus fort possible, afin de ne pas prendre le risque de voir plusieurs montbéliardes se dessiner en France, dans chacune des entreprises de sélection. D'autre part, le démantèlement total du fonctionnement actuel favoriserait inévitablement l'émergence de nouveaux acteurs étrangers. On a ressenti au printemps l'inquiétude des éleveurs qui manquaient de visibilité sur ces grands changements. En avril, à la prochaine assemblée générale de l'organisme de sélection, nous serons en mesure de les rassurer en leur présentant le projet de fonctionnement global de l'association montbéliarde à venir... »
Et de conclure par un nouvel appel à l'union : « Nous sommes une grande race laitière et nous devons servir de référent et de modèle pour la national. Le système français doit, comme l'élevage jurassien, se restructurer mais ne pas imploser. Car, au final, ce seraient les éleveurs qui paieraient les pots cassés. Demain, nous devrons assumer en propre notre évaluation génétique. Là aussi, c'est tous, ensemble que nous devrons être unis et solidaires, entre organisations au service des éleveurs, entre espèces et aussi entre races, des plus petites sur des territoires éloignés aux plus grandes qui dominent le paysage national... »

 

Vaccinez pour exporter !


Un président qui a également évoqué les difficultés du commerce d'animaux avec la recrudescence de FCO en France : « Sans vaccination des femelles reproductrices, il nous sera impossible de prendre le risque d'aloter pour exporter en 2017. Lors de la précédente épizootie, la vaccination avait été rendue obligatoire, ce qui avait permis d'éteindre rapidement l'incendie. Ce n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui et l'on peut craindre de vivre avec ces virus pendant encore quelques années. Si l'on ajoute à cela la grippe aviaire qui sévit à nouveau on comprend les difficultés du monde des éleveurs qui vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

 

Michel Ravet

 

L'activité de Jura Bétail, en chiffres...

La coopérative Jura Bétail comptait, au 1er octobre 2016, 1 365 adhérents : 844 dans le Jura, 504 hors Jura et 17 coopératives dont la FSBB (Suisse)
53 244 inséminations artificielles premières ont été réalisées dans 872 élevages, soit une moyenne de 61 IAP par élevage.
Avec une progression de plus de 13% en 9 ans, Jura Bétail est l'entreprise de mise en place française qui a le plus progressé, à territoire équivalent.
On a retrouvé le niveau d'IAP de 1997-1998. Mais avec 600 éleveurs en moins !
Avec 90% des IAP, la montbéliarde représente 90% des IAP de l'entreprise. Les autres races stagnent ou régressent, sauf pour le blanc bleu belge où 483 nouvelles IAP ont été réalisées.
Pour les actes techniques des inséminateurs, on note une diminution des IA retours (moins 1 000), ce qui montre une amélioration de la fertilité.
L'entreprise de sélection diffuse la semence de ses gammes JB Junior, JB Sexés, JB Senior (Esprit jb est le taureau le plus diffusé et Valfin jb reste numéro 1 à l'export). Les JB Espoir permettent de diffuser plus de taureaux et de maintenir la diversité raciale. En matière de jeunes taureaux diffusés, la vitesse de croisière se situe autour des 45 taurillons par an.
Après un premier trimestre difficile, la diffusion export a été excellente sur la seconde partie de l'année 2016. Valfin jb devance Harpon jb et Esprit jb. Les semences sexées représentent 1% du volume et les jeunes taureaux 29% - en hausse - du volume exporté vers des destinations des cinq continents.
Avec 168 taureaux présents, la taurellerie de Crançot a atteint le maximum de sa capacité d'accueil. 34 taureaux ont produit 740 626 doses. A 13 ans, Valfin, qui était en repos sexuel, sera remis en production, vu l'évolution de son stock de semence. Mais le gaillard est en forme !
En matière de commercialisation des femelles, 3 139 animaux ont été commercialisés en 2015 pour un chiffre d'affaires de plus de 3,8 millions d'euros. La FCO pèse lourd dans les débouchés et le défi de la filiale de commercialisation est de poursuivre son activité malgré la FCO. Fac e à cette situation « terriblement compliquée », Dominique Peinturier a invité une nouvelle fois chacun à jouer son rôle : « Si les vendeurs ne vaccinent pas, que pouvons-nous faire ?... »
Par zone, Montbéliarde du Jura réalise 43 de son chiffre d'affaires dans le Jura, 23% sur le reste de la France et 34% à l'export.