Mélangeuse distributrice
Paroles d'éleveurs ovins sur les mélangeuses distributrices

Investir dans une mélangeuse distributrice est une décision importante en termes financier et organisationnel pour une exploitation ovine. L'Institut de l'élevage a publié une brochure où plusieurs éleveurs ovins qui se sont équipés font part de leur expérience.
Paroles d'éleveurs ovins sur les mélangeuses distributrices

Une mélangeuse distributrice a un coût d'achat important, de l'ordre de 30 000 euros neuf, même si l'on trouve des modèles d'occasion moins chers ou qu'il est possible de l'acheter en Cuma ou à plusieurs. Leur point fort réside dans le temps gagné par les éleveurs. Par rapport à une mélangeuse tractée, le temps de chargement, mélange, déplacement et distribution est divisé par deux, selon une étude réalisée par la chambre d'agriculture de la Corrèze. Selon le conseiller machinisme d'une autre chambre d'agriculture, celle de la Creuse, Pierre Lépée, « en dessous de 200 UGB, il y a des solutions plus simples et moins coûteuses pour distribuer les rations s'il s'agit d'acheter un matériel neuf ». En individuel, le coût de distribution par tonne de matière sèche est de 48 € pour une mélangeuse à vis, 54 € pour une mélangeuse à pales et de 68 € pour une mélangeuse distributrice. Même si la dernière solution est la plus coûteuse, plusieurs éleveurs d'ovins équipés témoignent dans une brochure publiée par l'Institut de l'élevage de leurs motivations diverses. En voici quelques extraits.

 

« Réduire les passages de distribution »


« C'est pour éviter de passer plusieurs fois dans la bergerie pour distribuer les aliments que j'ai investi dans une mélangeuse distributrice », explique Emmanuel Aubry, éleveur de 900 brebis dans l'Aube avec 135 ha, 40 ha de céréales et 95 ha de prairies temporaires, qui distribue une ration de fourrage avec de l'ensilage de légumineuses et de l'herbe. « Je fais deux mélangeuses par jour et j'ai gagné du temps. Mes brebis ruminent d'avantage et j'ai diminué les quantités de concentré pour les agneaux. »

 

« Économiser des concentrés »

 

Pour Mickaël Floquet, éleveur de 730 brebis dans l'Aube, l'acquisition d'une telle machine visait à réduire les quantités de concentré. « Depuis notre acquisition, la ration des brebis est essentiellement composée de fourrage et de coproduits, explique-t-il. Je fais systématiquement faire des analyses de fourrage afin d'équilibrer la ration constituée d'ensilage, d'enrubannage et de pulpe surpressée à raison de 7 kg bruts par jour pour les brebis allaitantes. » La part des concentrés est ainsi passée de 300 kg d'aliments par brebis par an à 10 à 20 kg de tourteau de colza aujourd'hui avec des performances équivalentes.

 

« Distribuer tous les deux ou trois jours »


À la tête d'un troupeau de 550 brebis, Alexandre Saunier est éleveur en Saône-et-Loire. Il a investi avec deux voisins en bovin viande dans une mélangeuse avec un tracteur attelé en permanence en Cuma. « J'adapte mon rythme de distribution qui varie tout les deux à trois jours, indique l'éleveur. Grâce à une ration finie suffisamment sèche (70 %), je n'ai aucun problème de chauffe. Cet investissement me permet d'être plus productif en réduisant certains problèmes sanitaires, en valorisant mes fourrages de qualité et en améliorant mes conditions de travail, tout en resserrant les liens avec les voisins. »

 

« Améliorer les performances »


« L'achat a été raisonné sur l'ensemble du troupeau composé de 380 brebis, 100 vaches laitières et 100 vaches allaitantes, détaille Roland Gros, installé à Chenay-le-Chatel en Saône-et-Loire. Les brebis sont en meilleur état et nous avons gagné 1,5 kg par agneau au poids à age type (PAT). La ration de base est aujourd'hui équilibrée avec de l'ensilage d'herbe et de maïs, de la paille et un mélange céréales et tourteaux. Pour la machine, nous avons investi 38 000 euros et pour le tapis de 52 m, 19 500 euros. Pour l'ensemble du troupeau, nous faisons tourner la mélangeuse six fois par jour. »

 

CP