Jura Bétail Visites d'élevages
Aux sources de la montbéliarde

Des éleveurs venus du monde entier ont visité des élevages montbéliards du Jura, suite à la présentation de descendances de Jura-Bétail : l'occasion de découvrir le quotidien d'éleveurs chevronnés, engagés dans la sélection.
Aux sources de la montbéliarde

Le 19 mars dernier, un bus a sillonné le département du Jura, emmenant des délégation étrangères venues dans la région à l'occasion de la présentation de descendances de l'entreprise de sélection jurassienne. «C'est une bonne occasion pour découvrir le fonctionnement des élevages du Jura, explique Nicolas Perrodin, éleveur et administrateur à Jura-Bétail, qui accompagne la sortie : c'est aussi un moment privilégié pour échanger sur de nombreux sujets, et pour mettre en avant les qualités d'adaptation de la montbéliarde.» Des éleveurs des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, du Kosovo... et même de Colombie et du Sénégal sont là, sans oublier quelques Français venus du Maine et Loire. «Nous avons sélectionné quelques élevages qui illustrent la diversité des systèmes rencontrés dans le département» explique Hélène Dubarle, en charge de l'exportation à Jura-Bétail, qui traduit en direct les explications des éleveurs et les éventuelles questions des visiteurs.


Les naisseurs d'Uwara jb


Première halte à plus de 700 mètres d'altitude, à l'Earl du Saugie, à Gillois. C'est la ferme où est né le taureau Uwara jb. Une exploitation familiale qui produit plus de 300 000 kg de lait, avec 38 vaches, soit une moyenne à plus de 8 000, pour un TP de 33,4. «Nous produisons du lait à comté : l'alimentation hivernale des vaches est à base de foin et de regain, car les fourrages fermentés sont interdits par le cahier des charges. Pendant la saison estivale, nous trayons au pâturage, avec une salle de traite mobile.» Ici, la sélection est axée sur le taux protéique, la résistance aux cellules et la productivité laitière. 70% des taureaux utilisés n'ont qu'un index génomique. «Nous recherchons des vaches fonctionnelles et productives.» La visite de l'élevage est l'occasion d'admirer quelques beaux spécimens, dont Héroïne, qui faisait partie du lot de descendances du taureau Funky jb. Mais aussi d'échanger sur les résultats techniques, tels que le taux de réussite de la première IA «45%, c'est un peu bas, reconnaît l'éleveuse, nous devrions peut-être attendre le cycle suivant pour inséminer les vaches fraîches au lait.»

Chez Yvan Meley aux Chalesmes, l'effectif est un peu supérieur, avec 48 vaches, pour une production moyenne à plus de 8 000 kg, là encore destinée à la fabrication du comté, fromage qui fait l'unanimité parmi les invités de Jura-Bétail. «Ma principale contrainte, c'est la place : actuellement j'ai 10% de vaches en plus que le nombre de places du bâtiment», expose l'éleveur. «Du coup je porte beaucoup de soins à la sélection sur les aplombs, la qualité des pieds et des membres.» Ici aussi, un taureau retenu au catalogue est né : il s'agit d'Inoui jb. «Le paysage est très proche de ce que nous avons au Kosovo, remarque Shatri Sheki, importateur de génétique dans son pays : je suis venu accompagné des dirigeants de la commune d'Istok, pour les convaincre d'aider les éleveurs à investir dans la génétique montbéliarde, afin de développer la production laitière. Il y a actuellement au Kosovo un retour à l'économie de production agricole, car nos industries sont en crise, et il y a un vrai potentiel de développement.»


Vêlages regroupés


Un peu plus bas en altitude, à Pont du Navoy, ce sont les associés du Gaec Droz-Grey qui ouvrent les portes de leur élevage. «Nous sélectionnons sur les qualités de mamelles, la solidité, le potentiel laitier et le format», détaille Laurent Droz-Grey, lui-même juge émérite en race montbéliarde. L'effectif actuel atteint 92 vaches laitières, et leur production moyenne s'élève à 7 600 kg, à 32,8 de TP. Ici, c'est le bâtiment, à la fois fonctionnel et agréable, avec son ossature et sa charpente en bois, qui suscite les commentaires.
Fin de l'excursion chez Dominique Dumont, à l'Earl de l'Eteinche, à Oussières. L'éleveur, motivé par des contraintes de main d'œuvre disponible sur l'exploitation, groupe les vêlages sur l'automne, de manière à n'avoir qu'un minimum d'animaux à traire pendant l'été. «C'est ce qui explique l'âge au premier vêlage un peu tardif, à 36 mois.» Le troupeau de 44 vaches atteint néanmoins une moyenne de 8 750 kg, à 34,5 de TP.


AC