CREDIT AGRICOLE
La banque verte en mouvement

Devant quelque 600 invités réunis à Besançon-Micropolis, le président de la caisse régionale du Crédit agricole, Jean-Louis Delorme, a détaillé le bilan de l’année écoulée. Tout en se projetant sur les enjeux de demain qui verront le modèle de la banque évoluer sensiblement.
La banque verte en mouvement

Vous venez de tenir votre réunion annuelle à Besançon- Micropolis devant quelque 600 personnes. L'occasion de dresser le bilan de l'année écoulée. Alors comment se
porte la banque verte ?
Jean-Louis Delorme (J.-L. D.), président de la caisse régionale du Crédit agricole : «L'année écoulée fut pleine de contrastes avec au final de meilleurs résultats. Pour un produit net pratiquement
stable à 282 millions d'euros par rapport à 2013 (+ 0,3 %), on affiche un résultat net à 68 millions, en hausse de 6,3 %. Si on entre davantage dans le détail, on a enregistré 50 % de crédits aux entreprises de plus qu'en 2013, l'arrivée de 20 857 nouveaux clients...»

 

La reprise économique serait-elle à portée de bras ?
J.L.-D. : «Je dirais que la Franche-Comté est entrée en crise avant les autres régions mais elle en sortira plus tôt. J'entends régulièrement notre directrice générale, Elisabeth Eychenne, expliquer qu'on entend souvent le bruit de l'arbre qui tombe mais pas celui de la forêt qui pousse. Pour échanger avec bon nombre d'acteurs, je peux vous garantir que les choses bougent, les entreprises investissent. Des propos qui tendent à confirmer les premiers chiffres prometteurs de l'année 2015. Mais il faut avouer que notre société pâtit quelque part des discours pessimistes ambiants.»


Vous avez évoqué la nécessité d'un changement de modèle pour votre établissement. Que faut-il entendre plus précisément ?
J.L.-D. : Longtemps, une banque était un établissement qui vivait selon un schéma classique : des taux élevés de marges, peu de concurrence dans le paysage, une approche commerciale faiblement diversifiée, une forte fréquentation des agences... Ce modèle a vécu. Les taux d'intérêts baissent, la concurrence s'est étoffée, la crise est passée aussi par-là. Nous avons beaucoup réfléchi avec nos équipes pour faire évoluer ce modèle. On a notamment la volonté d'être l'assureur du canton, là où d'autres ferment leur agence ! Et ce aussi bien pour le particulier, l'agriculteur, le commerçant... Mais la proximité géographique ne suffit plus. On se doit d'élargir le champ du conseil, développer des systèmes informatiques performants pour qu'à terme le client doit pouvoir nous joindre n'importe où il se trouve, démarrer une opération, même complexe, ici, pour la terminer ailleurs.

 

On a aussi appris que le personnel de votre établissement se forme à l'anti-blanchiment. La Franche-Comté est-elle une plaque tournante de l'argent sale ?

J.L.-D. : Pas du tout. Nous formons nos équipes pour répondre à une obligation légale. Nous devons être d'autant plus vigilants que nous sommes en zone frontalière. De quoi parle-t-on
précisément ? Tout dépôt en espèces supérieur à 8 000 € doit pouvoir être justifié par le client. Un montant d'ailleurs susceptible d'être revu prochainement à la baisse.

 

Les régions Franche-Comté et Bourgogne s'apprêtent à fusionner. Allez-vous en faire de même avec la caisse régionale de Bourgogne ?
J.L.-D. : Ce n'est pas du tout à l'ordre du jour. Je vous explique pourquoi : nous comptons aujourd'hui 39 caisses régions pour 22 régions administratives.
Le périmètre des caisses n'est que rarement calqué sur ce découpage. C'est vrai que la Franche-Comté est une exception qui confirme la règle. Et chez Crédit agricole, on souhaite conserver les centres de décisions au plus près de nos sociétaires et clients.


Ce début d'année 2015 a été marquée par l'achat par le Crédit agricole de Franche-Comté de la maison qui a vu naître la première caisse locale à Salins-les-Bains. Bien plus qu'un geste symbolique...
J.L.-D. : Effectivement. C'était il y a 130 ans. Le 25 février 1885, la caisse locale de Salins-les-Bains est constituée et le premier siège social s'installe dans la maison située en face du champ de foire de la Barbarine. Anatole France, la même année, déclarait «Ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir». En rachetant 130 ans plus tard, la petite maison de Salins-les-Bains, symbole de la création d'un futur grand groupe, nous créons les bases d'un nouvel avenir de 130 ans. Par l'acquisition de cette bâtisse, berceau du groupe Crédit agricole, la Caisse régionale de Franche-Comté réaffirme ses valeurs de banque coopérative, fidèle à l'esprit du 25 février 1885.
Cette acquisition constitue la première étape d'un projet qui, je le souhaite, sera le projet du groupe Crédit Agricole. Et pour la petite histoire, chaque année, des Japonais, sociétaires de leur
banque, viennent la visiter, accompagnés de journalistes nippons.