LONS-LE-SAUNIER
Rencontre préfectorale pour la FDSEA du Jura

L'arrivée dans le Jura du nouveau directeur départemental de l'agriculture, Jean-Luc Lemmolo venu de Côte d'Or, a donné l'occasion à la FDSEA de solliciter une rencontre pour balayer différents dossiers d'actualité et en tout premier lieu, la procédure calamités agricoles.
Rencontre préfectorale pour la FDSEA du Jura

Si l'initiative de demande d'activation du dispositif des calamités auprès des services de l'Etat revient aux organisations syndicales, le cadre réglementaire et sa mise en œuvre relève de la responsabilité de l'Etat. Cet entretien a donc été l'occasion pour le président de la FDSEA, Christophe Buchet de faire part au préfet de l'incompréhension et du mécontentement de bon nombre d'agriculteurs exclus du dispositif : le ratio pertes sur les productions fourragères sur le produit brut global n'ayant pas atteint la barre fatidique des 13%. Au-delà du mécontentement, c'est même un sentiment d'injustice que ressentent les éleveurs concernés car la procédure calamités qui relève d'une comparaison entre des rendements théoriques et des situations bien réelles. La FDSEA a demandé un rattrapage des dossiers en limite du seuil. De leur côté, le préfet et le directeur des territoires ont annoncé le lancement d'un travail de mise à jour des barèmes calamités à l'automne pour que l'approche du produit brut théorique soit plus en phase avec les réalités de terrain.

Second sujet, le gel du printemps et ses conséquences sur les vignes et les vergers. Les trois épisodes de gel de début et mi-avril puis de début mai, puis la période de froid qui s'en est suivie ont provoqué des dégâts importants sur le vignoble et les vergers. Sur les 91 parcelles suivies par la société de viticulture, 30% sont impactées entre 70 et 100%. Après une année 2017 déjà touchée par le gel, ce nouvel aléa climatique va peser lourd sur l'économie des exploitations viticoles.
La FDSEA et la SVJ ont donc demandé une exonération de tout ou partie de la taxe sur le foncier non bâti pour les vignes. Cette demande a été transmise au nouveau directeur départemental des finances publiques. Comme en 2017, un dossier sera constitué sur la base des déclarations de récolte par la DDT. Compte tenu des effets du dérèglement climatique, le préfet suggère qu'une réflexion soit lancée dans le Jura pour travailler à la mise en place de différents dispositifs de protection et d'indemnisation.
Concernant les retards de paiement des MAEC, le directeur des territoires a rappelé l'engagement du ministre de l'Agriculture pour un apurement de la situation au 30 juin prochain.
A propos de l'entretien des haies et des cours d'eau, la FDSEA regrette l'attitude « tout répressif » de l'AFB et de l'ONCFS et souhaite une approche plus pédagogique de la police de l'environnement. Si la FDSEA conseille aux agriculteurs de prendre préalablement contact avec la DDT avant d'engager des travaux, elle souhaite également que la notion de droit à l'erreur soit pleinement reconnue. Elle propose par ailleurs que la future charte sur les zones humides en cours de finalisation par la chambre régionale d'agriculture soit déclinée dans le Jura et signée notamment par l'AFB.
Enfin, la question du renouvellement des associés dans les sociétés agricoles et plus globalement, de l'attractivité des métiers de l'agriculture dans le Jura a été posée. La FDSEA en lien étroit avec les JA va prochainement ouvrir un chantier sur ce sujet en associant les organisations professionnelles, les collectivités territoriales et les pouvoirs publics. La situation actuelle est inquiétante et c'est l'ensemble de l'économie agricole qui est menacée si l'agriculture ne parvient plus à renouveler les associés de Gaec et trouver des salariés.