Cynégétique
Feu vert pour l'ouverture de la chasse

L'ouverture générale de la chasse à tir et de la chasse au vol est fixée au 9 septembre pour la totalité des départements rhônalpins, le Jura, le Puy-de-Dôme, le Cantal et la Haute-Loire. En Saône-et-Loire et dans l'Allier, il faudra attendre le 16 septembre prochain.
Feu vert pour l'ouverture de la chasse

Top départ pour les chasseurs. À partir du dimanche 9 septembre, ils pourront sortir leur fusil en Rhône-Alpes, dans le Jura, le Puy-de-Dôme, le Cantal et la Haute-Loire. Pour cela, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), rappelle les obligations à respecter afin de chasser dans les règles de l'art. « La validation annuelle ou temporaire du permis de chasser permet la pratique de la chasse sur un territoire donné, pendant une période donnée. Cette validation est obligatoire pour pouvoir chasser, elle se fait maintenant par le biais d'un guichet unique mis en place dans les fédérations départementales de chasseurs », explique l'établissement public sous la double tutelle des ministères de l'Écologie et de l'Agriculture. La hausse du nombre des candidats à l'examen du permis de chasser enregistrée ces dernières années a connu un fléchissement en 2017 avec un niveau d'inscription en léger recul par rapport à 2016 (- 1 %). Le taux de réussite à l'examen est en revanche de plus de 70 %, soit l'un des meilleurs enregistrés ces cinq dernières années.


Une gestion adaptative des espèces


Dans un contexte de changement quant à la future réforme de la chasse qui voit le prix du permis de chasser national divisé par deux à partir de 2019, les fédérations départementales interrogées restent plutôt optimistes. Avec une baisse de 2,5 % du nombre de chasseurs sur la dernière campagne, la fédération départementale de la chasse de l'Ain évoque « une révolution dans la gestion des espèces » dès l'application des premières directives d'État. La réforme prévoit en effet une « gestion adaptative des espèces chassables » pour adapter les pratiques et les prélèvements autorisés à l'état réel de conservation des espèces. « Le fait d'imposer des quotas nous forcera à pousser nos adhérents à être plus responsables tout en retrouvant la chasse sur des espèces qu'on ne peut plus chasser aujourd'hui. En imposant une taxe sur le territoire en fonction des dégâts, il ne sera plus possible de faire n'importe quoi », estime Joanny Griffon, président de la fédération de chasse de l'Ain. Si les contours de la réforme ne sont encore pas entièrement dessinés, « la gestion des espèces devrait pouvoir se décliner par département ou du moins par territoire. Certaines espèces migratoires seront certainement encadrées par des lois nationales pour lesquelles des dérogations européennes pourront être demandées », reprend-il. C'est le cas de l'oie cendrée, par exemple, un oiseau qui peut être chassé en France jusqu'à fin janvier mais qui continue de l'être bien plus tard dans d'autres pays européens. « Dans le cadre de cette réforme, les chasseurs seront obligés de renseigner leurs prélèvements sur un smartphone, une sorte de plan de gestion en direct qui leur signalera s'il est encore possible de chasser telle ou telle autre espèce sur leur territoire de chasse », précise-t-il.


Le prix du permis national divisé par deux


Quant au permis de chasse, le tarif national s'élevant désormais à 200 euros au lieu de 400 euros viendra concurrencer directement la validation des permis départementaux. Celui-ci, par exemple, s'élève à 140 euros pour le seul département du Rhône. « C'est pour cette raison que nous avons décidé de capter de nouveaux chasseurs : des actifs ou des amateurs de passage chez nous pour une validation temporaire de 30 euros pour un jour de chasse », explique Antoine Herrmann, chargé de mission à la fédération départementale de chasse du Rhône. « Nous estimons entre 4 000 et 5 000 chasseurs sur les 11 000 du département qui ne pratiquent plus. Nous souhaitons leur faire redécouvrir la chasse pour redynamiser cette pratique », souligne-t-il. Selon Joanny Griffon, « dans les années à venir, on va vers l'abolition progressive du timbre grand gibier national » en raison d'une réduction drastique de la redevance nationale versée à l'ONCFS. « Les départements vont devoir trouver des finances ailleurs pour prendre en charge la gestion et les dégâts des grands gibiers ». La création d'une police rurale pourrait voir le jour pour contrôler les prélèvements des chasseurs mais aussi les dépôts sauvages d'ordures. « Les effectifs des forces de police baissent, ça joue sur le nombre de gardes. Cette nouvelle police propre au territoire rural permettrait de se saisir des enjeux agricoles dans une logique « territoire » en fonction des problématiques locales. Nous demandons une police de l'environnement forte », ajoute-t-il. Le tout dans un dialogue constructif avec les agriculteurs, tiennent à souligner les deux fédérations départementales.