QUALITE DES FOURRAGES
Valeurs des foins et regains 2015

La qualité des foins/regain 2015 est désormais connue et elle ouvre de belles perspectives en termes de performances laitières pour cet hiver mais attention au manque de fourrage en fin de campagne…
Valeurs des foins et regains 2015

Les foins : en recul mais encore plutôt bons

 

Concernant les foins, il n'y a pas eu de grands changements depuis le premier bilan des analyses que nous avions pu faire cet été. Ils ont été fauchés plus précocement mais les valeurs alimentaires globales sont en léger recul par rapport à l'année dernière. Néanmoins ces valeurs restent tout à fait bonnes et l'appétence semble au rendez-vous.
Dans le détail, on notera une part énergétique globalement un peu moins disponible qu'en 2014. En effet la Cellulose Brute, partie de la plante où l'énergie est la moins disponible, s'établissant à 32.2%, soit 2 points de plus que l'année dernière. Les valeurs UFL restent tout de même plutôt bonnes à 0.67 UFL/kgMS de moyenne.
La part azotée reste plutôt bonne elle aussi avec 9.4% de Matières Azotées Totales contre 9% en 2014, l'écart PDIN/PDIE est correct avec 11g de retard par kg de MS.
Enfin la digestibilité est globalement correcte malgré une valeur moyenne inférieure à 60% de dMO (58.6%).
Des écarts entre régions naturelles
Malgré des fauches plus précoces, les régions de Plaine, Plateaux et Haut Jura sont en recul dans leurs valeurs alimentaires. La Plaine et le Haut Jura sont faibles en énergie (0.65 UFL) mais corrects en azote (sauf pour les foins de Plaine fauchés en Juin qui accusent un déficit en PDIN assez élevé). Les plateaux sont à l'inverse plutôt bon en énergie mais ont un déficit en azote soluble (19g d'écart PDIN/PDIE) difficilement rattrapable à moins d'avoir 3 à 4kg de regain à distribuer cet hiver.
La région « Salins/Nozeroy » conserve une bonne valeur énergétique et des MAT qui gagnent 1 point par rapport à 2014. Enfin la Petite Montagne peut espérer de belles performances cet hiver avec des valeurs en nette progression par rapport à 2014.


Les regains : de l'azote sans manquer de cellulose brute

 

Ceux qui ont eu la chance de pouvoir faucher des repousses cet été ne devaient pas s’attendre à des miracles et pourtant voilà une belle surprise : des valeurs azotées exceptionnelles avec une moyenne proche de 18%MAT et 80% des valeurs allant de 16 à 20% MAT. Ces regains proposent un gain de 17g de PDIN par rapport au PDIE. Idem pour les valeurs de Cellulose Brute, on les attendait assez faibles car les repousses n’étaient pas très hautes et pourtant elles s’établissent à 24.6% ce qui est tout à fait classique pour des secondes coupes.

Enfin la digestibilité et les valeurs énergétiques de ces regains 2015 sont très bonnes et légèrement supérieures à 2014.

Quelques recommandations…

Les bonnes valeurs et l’appétence des foins de cette année présagent de bonnes performances laitières pour cet hiver 2015/16, même avec une part de regain faible à nulle. Les rations qui pourront intégrer du regain cet hiver vont bénéficier d’un bon pouvoir azoté. Il sera intéressant, dans certaines situations, de réserver ce fourrage pour une période où l’on aura une majorité de vaches en début de lactation.

La part d’énergie soluble (céréales) dans les premiers kg de concentrés n’est pas à négliger car il y a de la Cellulose Brute (32.2%) à dégrader tout de même cette année, surtout dans les rations avec une faible part de regain.

Concernant la complémentation azotées, seules les rations qui contiennent au moins 4 kg de regain par vache par jour pourront se permettre de diminuer la part de tourteau ou d’utiliser des matières premières moins solubles (exemple : drèche de blé). L’utilisation de tourteaux simples (soja/colza/tournesol) est donc encore recommandée cette année au vu des faibles quantités de regain produites.

Enfin en cas de manque de fourrages, seul un faible déficit (inférieur à 2kg de MS par vache par jour) pourra être compensé par de l’apport de luzerne déshydratée et d’au moins 3kg par vache par jour. En cas de plus fort déficit, seul l’achat de fourrages ou la vente d’animaux permettra de garantir des performances laitières correctes, l’utilisation d’un surplus de concentrés « classiques » sera illusoire et inefficace pour combler ce manque. Il est important d’anticiper la fin d’hiver au niveau des stocks fourragers car limiter fortement l’apport de fourrage en fin de saison, comme on peut le craindre si l’hiver qui approche s’étend trop, pénalisera les quantités de lait par vache mais aussi fortement les taux (TB, TP) et donc le prix du lait.

Ces derniers jours de météo automnale clémente permettent d’économiser encore quelque peu de fourrage stocké et on peut souhaiter que cela dure encore un moment, mais l’évaluation des quantités d’herbe réellement ingérée et la mise à disposition de bonnes quantités de fourrages secs en conséquence sont primordiaux afin de réussir un bon début d’hivernage surtout si une bonne partie du troupeau est en début de lactation.

 

Jura Conseil Elevage