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2019, troisième année la plus chaude après 2014 et 2018

Le mois de décembre, très doux, confirme la tendance annuelle qui fait de 2019 la troisième année la plus chaude depuis le début du XXe siècle. Les pluies excédentaires sur l'ensemble des régions ont favorisé l'humidification des sols et la recharge des nappes.
2019, troisième année la plus chaude après 2014 et 2018

D'après les informations publiées par Météo France le 10 janvier, l'année 2019 se situerait au troisième rang des années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle. Avec une « température moyenne annuelle de 13,7 °C qui a dépassé la normale (moyenne de référence de 1981-2010) de 1,1 °C », 2019 se place « derrière 2018 (+ 1,4 °C) et 2014 (+ 1,2 °C) »,
indique l'établissement de prévisions météorologiques. Le mois de décembre confirme d'ailleurs cette tendance annuelle, avec une température moyenne qui atteint 8,4 °C, supérieure de 2,4 °C par rapport à la normale. Cette douceur généralisée a été constatée dans l'ensemble des régions et plus particulièrement marquée durant la deuxième décade, relève la dernière note de climatologie d'Agreste du 8 janvier.


Pluies supérieures à la moyenne


Les températures relativement clémentes en décembre ont été accompagnées de précipitations supérieures aux moyennes de saison, dans la continuité des fortes pluies d'octobre et de novembre. « Les pluies ont été abondantes le long des Pyrénées, sur le Limousin, l'ouest et le sud du Massif central, la Corse du Sud ainsi qu'à l'est du Rhône. Le Var et les Alpes-Maritimes ont été particulièrement affectés par deux épisodes méditerranéens intenses les 1er et 20 décembre, avec des pluies diluviennes qui ont provoqué des inondations », indique Météo France. Résultat : on enregistre en décembre, un excédent pluviométrique de près de 40 %. Parmi les phénomènes marquants du dernier mois de 2019, on peut effectivement citer le passage de deux tempêtes successives, d'abord de Sud, le vendredi 20 décembre, puis une autre, nommée « Fabien », qui a traversé le pays des côtes atlantiques à la Corse dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 décembre et la journée du dimanche. De fortes rafales de vent ont été enregistrées, à Bordeaux (141 km/h) et à Bastia (170 km/h). Les épisodes ont été accompagnés d'intenses précipitations sur l'ensemble des massifs, rappelle Météo France.

 

Tendance confirmée en région


Dans le Centre-Est, en Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, comme ailleurs en France, il a fait très doux pour un mois de décembre et la pluie est tombée en abondance. Si l'on s'attarde sur les départements de l'Ain, de l'Ardèche, de la Drôme, de l'Isère, du Jura, de la Loire, du Rhône, de la Saône-et-Loire et des Savoie, la température moyenne sur la période a atteint 9,8 °C, soit 3,1 °C de plus qu'un mois de décembre ordinaire ! Les écarts à la normale les plus importants ont été relevés par les stations de Grenoble et Saint-Étienne (+ 3,5 °C), ainsi que Lyon et Mâcon (+ 3,4 °C).
La journée la plus chaude a été celle du mardi 17 décembre, avec des températures maximales de près de 19 °C en journée, enregistrées par les stations de Lyon, Grenoble et Montélimar. Sur le territoire couvert par ces dix départements, le niveau des précipitations a été, comme partout là aussi, supérieur aux relevés annuels, avec un excédent moyen de 34 %. Les volumes d'eau qui sont tombés en décembre ont été inégalement répartis, les stations des Savoie, par exemple, ont enregistré des excédents de pluie + 57 % pour Bourg-Saint-Maurice et + 90 % pour Chambéry !


Recharge des nappes


Depuis le début de l'année hydrologique (1er septembre), les précipitations cumulées sont en moyenne excédentaires, de 32 % sur la France entière et de 13 % dans le Centre-Est. « Le cumul de pluie moyen sur la France depuis octobre est le plus élevé enregistré depuis 1959 avec un excédent proche de 60 % », note même Météo France. Premier effet positif : « la
sécheresse des sols, qui s'était déjà nettement atténuée en octobre et novembre grâce aux précipitations fortement excédentaires, a quasiment disparu », indique l'organisme de prévisions dans son bulletin de situation hydrologique au 1er janvier. Les pluies importantes profitent également largement à la recharge des nappes. « Le cumul des précipitations efficaces [...] est supérieur à 200 mm sur la quasi-totalité du pays. Il atteint le plus souvent 400 à 750 mm sur les départements bordant la Manche, de la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine, sur l'ouest et le sud du Massif central, l'ouest et le centre des Pyrénées, les Vosges, du Jura à la région Paca ainsi que sur le relief et le sud de la Corse. Le cumul des précipitations efficaces dépasse très localement 750 mm sur les Pyrénées-Atlantiques, le Cantal, les Cévennes ainsi que des Hautes-Alpes au Var et aux Alpes-Maritimes », confirme Météo France.