Le 21 février, le Vinipôle Sud Bourgogne organisait, en partenariat avec la Fédération des Cuma régionale et la Chambre d’agriculture, une après-midi de démonstrations de différents outils pour lutter contre le gel. Réunis à Viré, au Domaine de Virolys, de nombreux viticulteurs sont venus glaner des informations sur ces outils, de l’éolienne au thermonébulisateur en passant par l’Agrofrost ou les chaufferettes.
Ils sont venus nombreux pour voir en action des dispositifs qu’ils ont plusieurs fois vu sur catalogue ou sur Internet. La majorité d’entre eux sont des viticulteurs venus entre collègues, voisins, seuls ou même en famille. Pour leur répondre, plusieurs interlocuteurs dont deux commerciaux de Faupin, mais aussi Thomas Canonier et Guillaume Paire du Vinipôle.
Les chaufferettes
Le principe est vieux comme le monde, mais les méthodes ne cessent d’évoluer pour améliorer son rayonnement. Le modèle présenté ici est un convecteur mobile, en inox, qui produit une chaleur convective dégageant peu de fumée. Le fabricant recommande l’usage de 20 kg de briquettes de bois compressées pour quatre à six heures de chauffe, sachant que la durée de combustion varie en fonction des conditions extérieures (vent, humidité) mais aussi de l’essence du bois utilisé (hêtre, chêne, mélange avec résineux, etc.). Ce modèle est prévu pour être deux à trois fois plus puissant que des bougies classiques et sa durée de vie est plus longue, dix ans en moyenne. Le coût est d’environ 50 € pièce, non subventionnable. Il faut en moyenne 200 chaufferettes par hectare contre 400 bougies classiques. En revanche, la durée de chauffe des bougies est plus longue, environ dix heures, et plus régulière que les chaufferettes.
Le câble chauffant
Il s’agit d’un câble chauffant fixé tout au long du fil de palissage. Il peut être couplé à une armoire électrique et alimentée par un groupe électrogène qui résiste aux intempéries, aux UV et aux traitements chimiques pour une durée de trente ans, selon le constructeur. Le système est enclenché lorsque les températures chutent (efficace jusqu’à -10 °C) et maintient à la surface du câble une élévation de température constante et homogène, entre 15 °C et 20 °C. L’installation peut être réalisée directement par les vignerons et ne nécessite pas de maintenance. La longueur du câble est en moyenne d’un kilomètre. Comptez environ 20.000 euros/ha pour l’installation.
Le souffleur d’Agrofrost
Conçu pour les fruiticulteurs, les viticulteurs et les maraîchers, il peut être utilisé dans les serres, les tunnels plastiques et les petits vignobles et vergers. Son installation dépend de la topographie des lieux et sa capacité dépend beaucoup de la densité et de la hauteur des plantes. Le modèle présenté, le type S30 est équipé d’un canon qui tourne à 360°, capable de protéger jusqu’à 1 hectare. Les versions plus anciennes sont accessibles pour 8.000 € HT en moyenne. À cela s’ajoutent les bouteilles de propane qui alimentent le brûleur, à 75 € la bouteille.
Le thermonébulisateur
Grâce à son moteur thermique et au mélange d’eau et de Bloc Gel (glycérine végétale et oligoéléments 100 % bio), l’engin produit un brouillard artificiel dans des proportions comprises entre 30/70 et 50/50. La production de brouillard, des gouttelettes ultra-fines d’une taille de 1 à 50 µm, est assurée par un thermonébulisateur à moteur thermique, de 120 ch s’agissant du Viti-Protect K30, attelé au tracteur. Pour obtenir une bonne protection, il est nécessaire que la couche de brouillard soit dense et assez épaisse pour bloquer la perte de chaleur de la nuit. D’après les tests constructeurs, Viti-Protect K30 peut couvrir jusqu’à 25 ha avec des conditions optimales, moyennant 120 litres d’émulsion par heure et une application continue pendant quatre heures. La lutte contre le gel par nébulisation doit commencer pendant la nuit au moment où les masses d’air froid pénètrent dans les parcelles. La couverture de brouillard doit être gardée intacte jusqu’à la hausse de température le matin. Membre du Vinipôle, Thomas Canonier précise qu’il « suffit en général de faire trois allers-retours dans chaque rang, en l’absence de vent. La protection tient en moyenne deux nuits, avec deux bidons de Bloc gel. Le plus difficile est peut-être la prise en main de l’appareil, mais le fournisseur propose une formation. Son coût est d’environ 16.000 € ».
L’éolienne ou tour antigel
Nous l’évoquions dans notre article du 10 février dernier. Dans sa version fixe, la tour est un outil a utilisé lorsque la topographie est adaptée. Par exemple, le Mâconnais est plus à même d’utiliser des éoliennes mobiles. D’un coût de 40.000 à 60.000 euros, elle peut faire l’objet d’une subvention de la part de FranceAgriMer. C’est un dispositif qui impose notamment de s’entendre avec les autres détenteurs d’éoliennes, pour optimiser leurs positionnements, mais aussi les riverains pour évoquer d’éventuelles nuisances sonores (70 à 100 dB entendus à 300 m de distance), sachant que, plus il y a de palettes sur l’éolienne (cinq maximums), moins elle est bruyante, mais cela impacte également son coût. Autres facteurs importants pour faire son choix, la puissance et la hauteur de l’éolienne. Efficace jusqu’à -4 °C, une éolienne peut protéger jusqu’à 5 ha et nécessite peu de main-d’œuvre. Cette méthode est inefficace en cas de vent supérieur à 10 km/h. La tête tourne sur elle-même.