Fédération des caves coopératives Bourgogne Jura

Fiers d’être coopérateurs

Si les comptes de la Fédération sont sans commune mesure avec celle d’une cave coopérative, n’allez pas croire que l’activité n’y ait pas tout aussi dense. Aux côtés d’Élodie Ségaud, la déléguée générale, la petite équipe constituée de Candice Salvadore et Justine Boulay se démène pour répondre à toutes les questions des 19 caves adhérentes (1.860 vignerons et 300 salariés) et avec le conseil d’administration, ensemble, ils réfléchissent à mutualiser bien des tâches. À commencer par entretenir l’esprit coopératif. Après le séminaire de 2019, la communication « interne et externe », en direction des caves et de la filière viticole, s’est renforcée à travers des newsletters, les réseaux sociaux et des notes sociales. Le groupe Jeunes n’y est pas pour rien. Une plaquette expliquant les atouts de la coopération a été réalisée et distribuée notamment lors d’interventions dans les écoles en 2021 et 2022. Des visites de vignobles ou des vidéos seront bientôt proposées pour « redire la fierté d’être coopérateur ».
La Fédération est aussi là sur les sujets techniques, tels que l’évolution informatique des caves, les statuts juridiques, l’interprétation des conventions collectives, l’organisation de formations (cavistes…) ou encore l’aide à la réalisation de documents juridiques (DUER…). Présente dans les différentes instances départementales et régionales (BIVB, Conseil de bassin…), la Fédération participe aux débats sur l’adaptation des vignobles et caves au changement climatique, mais pas seulement. Des réflexions qui se font toujours en « étroite collaboration » avec la Fédération du Vaucluse ou avec d’autres organisations professionnelles, à l’image de la Charte Installations signées avec les Jeunes Agriculteurs de Saône-et-Loire.

Pointes de déceptions

À la Maison Millebuis à Buxy, François Legros, le président de la cave et  actuellement de la Fédération, rappelait aussi le « gros travail auprès des parlementaires et des pouvoirs publics », notamment après le gel 2021. « Nous avons été bien entendus mais après, dans les faits, on ne voit pas grand-chose ». Ainsi ne cachait-il pas sa « pointe de déception » sur le déclenchement, certes rare en viticulture, des calamités mais surtout des règles floues entre assurés et non-assurés.
La Fédération est surtout un lieu « pour faire remonter les questionnements » des caves adhérentes et des adhérents coopérateurs pour réfléchir ensemble aux solutions et « faire circuler les réponses » ensuite.
La cinquantaine de participants réunis à Buxy croit fermement au modèle coopératif et le défend. Si « d’autres modèles font rêver » et « que les coops sont nées des crises », François Legros listait les avantages d’être encore aujourd’hui en cave : « qualité de vie, plus de tranquillité, la possibilité de s’appuyer sur de nombreuses compétences (caviste, œnologue, vendeur…), l’écoute et le partage, la facilité d’installation (aides après récoltes, appuis techniques…), la mutualisation, la simplification administrative, la régularisation des règlements de la trésorerie, l’atténuation des incidences fiscales et sociales, pas de yoyo des cours du vrac, les groupes de travail (GIEE, travail du sol, nouvelles techniques…), etc. », qui sont pourtant autant d’arguments pouvant séduire de nombreux jeunes.

François Legros se posait donc la question dans son rapport moral si tout ne va pas trop bien en Bourgogne ? Le changement climatique vient pourtant interroger l’avenir. La Fédération des caves coopératives continue dans tous les cas à tout mettre en œuvre pour « maintenir les caves et leurs surfaces » et avait invité la Safer et plusieurs caves qui font du portage de foncier pour installer. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.