Marchés aux bestiaux
Une mobilisation pour garantir l'information sur le prix du vif

Pendant la crise du Covid-19, les marchés qui sont restés ouverts ont assuré la continuité de publication des cotations.
Une mobilisation pour garantir l'information sur le prix du vif

Durant cette crise inédite du Covid-19, outre la protection des populations vis-à-vis du virus, la sécurité alimentaire du pays est devenue l'une des priorités nationales. Ainsi, par l'arrêté du 14 mars 2020, le ministère de l'Agriculture a confirmé que les activités agricoles n'étaient pas concernées par les restrictions d'activité. Les marchés aux bestiaux n'ont donc pas été soumis à fermeture obligatoire au niveau national. S'agissant de lieux de rassemblement, en revanche, ils ont subi des restrictions quant au nombre de personnes qu'ils pouvaient accueillir et ils ont dû parfois obtenir l'accord de la Préfecture pour se maintenir ouverts. Certains ont été interdits par leur Préfecture.
Dans ce contexte, les marchés ont déployé toutes les mesures nécessaires afin de maintenir leur activité tout en assurant la protection de leurs salariés et de leurs opérateurs : port du masque, mise à disposition de gel hydroalcoolique, pose de plexiglas aux bureaux d'accueil, interdiction d'entrée aux visiteurs, distanciation, réorganisation du flux d'animaux et de personnes dans l'enceinte du marché, etc... Ils ont mené les analyses de risques qui s'imposaient en lien avec leur DDPP et leur préfecture. Certains ont décidé de fermer leurs portes mais un grand nombre d'entre eux se sont maintenus ouverts pour assurer l'écoulement des animaux, l'approvisionnement des outils de la filière et l'information sur les prix aux éleveurs et opérateurs de la filière.
Les marchés qui se sont maintenus ouverts ont reçu de nombreuses sollicitations des professionnels, des syndicats voire des institutions politiques locales pour se maintenir et assurer la continuité de publication des cotations. Ceux qui ont fermé ont connu également ces mêmes sollicitations pour réouvrir. Cela démontre l'intérêt que revêtent les cotations de marché, intérêt incontestable en période de crise comme celle que nous avons vécue. Dans ces périodes charnière difficiles pour tous, les éleveurs et les négociants ont besoin plus que jamais des cotations de marché, repères de prix fiables dans la filière.
Au plus fort de la crise, en semaine 14, les marchés ont accusé une baisse de 75% de leur activité avec jusqu'à 19 marchés fermés. Au global, sur 14 semaines, la perte sur les effectifs est de 30%. L'activité des marchés aux bestiaux a donc été fortement perturbée par la situation de crise sanitaire liée au Covid-19. De retour à des conditions plus normales, la plupart des opérateurs restent fidèles mais on note tout de même des défections dans certaines places.
Sur les prix, on note une baisse de 10 cts du broutard charolais sur 14 semaines entre 2019 et 2020 alors que cette baisse n'était que de 2 cts sur les mêmes semaines entre 2018 et 2019. Le marché italien tient tant bien que mal et montre des signes de difficulté tandis que la situation du marché espagnol est catastrophique : peu de clients pour cette destination se manifestent et l'ambiance est morose.
Sur les vaches charolaises, la baisse sur cette même période est de 4 cts alors qu'on avait constaté une augmentation des prix de 9 cts entre 2018 et 2019. Sur les semaines 24 et 25, on constate une hausse de 15 et 19 cts du prix moyen, laissant présager un avenir plus clément. Sur l'agneau, outre la baisse enregistrée au moment de Pâques, on ne note pas d'impact de la crise sur les prix.
Au final, Il faut donc souligner l'extraordinaire mobilisation de nos marchés à répondre collectivement à cette situation inédite pour notre pays et se féliciter de la prise de conscience par tous de l'importance de notre Agriculture et des filières agro-alimentaires. Les marchés restent des baromètres pour la filière et des repères incontestables pour la fixation des prix à l'amont ; cette crise le démontre et le confirme.