La FDSEA finit l’année par des débats en profondeur

Conseil d’administration de la FDSEA / Entre la mise en place opérationnelle des égalim 2 dans les contrats, les négociations sur l’arrêté sécheresse pour l’irrigation, le développement des prestations de services environnementaux, le travail commun avec les autres secteurs d’activités sur l’attractivité du Jura et la déclinaison du manifeste pour des ruralités vivantes en vue des présidentielles, un ordre du jour chargé attendait les administrateurs de la FDSEA pour finir l’année.

La FDSEA finit l’année par des débats en profondeur

Le 20 décembre dernier, la FDSEA du Jura réunissait son Conseil d’administration. Le Président Christophe Buchet entamait les échanges avec les difficultés de mise en place des dispositions de la loi Egalim 2 ou plus précisément, l’obligation pour les acteurs de la filière viande de contractualiser avec les producteurs dès le 1er janvier pour les jeunes bovins les génisses et les vaches. Malgré cette obligation légale, la contractualisation dans la filière viande ne sera pas au rendez-vous. Des échanges à ce sujet ont eu lieu avec le préfet de région lors d’une entrevue avec la profession le 10 décembre dernier. Un travail d’organisation et de structuration devra être conduit dans les prochains mois afin d’identifier ou de créer des organisations de producteurs susceptibles de contractualiser avec l’aval de la filière. Du côté du lait standard, la création d’une organisation régionale de producteurs est désormais possible puisque la barre fatidique des 200 adhérents est désormais atteinte et même dépassée. Cette OP sera donc créée et elle pourra négocier et contractualiser avec les transformateurs.

Nouvelles négociations sur l’irrigation

Autre thématique d’actualité : les questions environnementales. Les différents points de la charte casse-cailloux ont été discutés avec l’Administration et la FDSEA signera ce document. Concernant la gestion de l’eau en période de sécheresse, plusieurs réunions de travail ont eu lieu avec les services de l’Etat au niveau départemental. La première concernait les zonages et les critères retenus pour passer d’un seuil à l’autre. La suivante concernera les mesures de restriction. A ce sujet, une concertation régionale a eu lieu et il a été acté que les dernières propositions formulées par la profession avant la suspension des échanges au mois d’avril 2021 constitueraient les points de départ de cette nouvelle négociation. Ces propositions comprenaient notamment une liste de productions dérogatoires pour lesquelles l’irrigation demeurait possible tout au long de la journée. Toujours dans le domaine de l’environnement, la FDSEA s’interroge sur l’opportunité de travailler sur la question des prestations de service environnementales. En effet, dans le cadre de leur politique liée à leur responsabilité sociale et environnementale, de nombreuses entreprises financent des associations reconnues d’intérêt général et certaines ONG type Greenpeace ou WWF. Ces associations mènent des actions pour valoriser l’image des entreprises en intervenant parfois de l’autre côté de la planète. Le raisonnement est simple : Pourquoi faire appel à ce type d’organisations à la gouvernance opaque ? Pourquoi ne pas investir en France ? Pourquoi ne pas faire des haies ou des zones de non traitement de potentiels sources de revenu pour les agriculteurs Français plutôt que de laisser des ONG internationales aller se donner bonne conscience en reboisant la forêt amazonienne ? Le débat est lancé.

Travail sur l’attractivité du Jura

Autre point important : l’emploi. Un tiers des agriculteurs jurassiens partiront à la retraite dans les 10 années à venir. Il est essentiel de maintenir une dynamique d’installation très forte pour compenser les départs mais il est également très important d’accompagner le secteur de l’emploi salarié. Malgré le contexte, l’activité du groupement d’employeurs Soelis emploi partagé est restée soutenue en 2021 avec plus de 175000 heures de mise à disposition réalisées entre janvier et octobre dernier. Toutefois, les questions de recrutement, de formation et de disponibilité des salariés restent posées. Plus globalement ces problématiques interrogent sur l’attractivité des métiers de l’agriculture et de la viticulture. A l’échelle départementale, une conférence sur l’attractivité réunissant l’ensemble des acteurs économiques, les pouvoirs publics et les collectivités locales et territoriales est en préparation. Dans le même état d’esprit d’ouverture à d’autres secteurs d’activité et avec en toile de fonds les élections Présidentielles et législatives du printemps prochain, la FDSEA souhaite décliner au niveau départemental le « manifeste pour des ruralités vivantes » élaboré par une trentaine d’organisations nationales (FNSEA, JA, APCA, ANIA, FNC, CNMCCA, CPME, UMIH ...). Ce manifeste comprend une dizaine de propositions d’urgence dans les domaines de l’emploi, des services à la population, du développement durable et de la cohésion sociale. En déclinant ces propositions au niveau départemental avec différents partenaires, la FDSEA et la FDC39 interpelleront les différents candidats jurassiens à la députation.

Pour clore ce conseil, Christophe BUCHET a rappelé que la FDSEA ira à la rencontre de ses adhérents à partir de fin janvier. Une quinzaine de réunions de secteurs auront lieu.

Malgré les restrictions sanitaires, il a été décidé de maintenir ces réunions.

E.Rougeaux