Sanitaire
Eradication de l’IBR dans le Jura : dernière ligne droite

Avec 99,5% de cheptels qualifiés indemnes d'IBR, le département du Jura est en bonne voie pour l'éradication de cette maladie. Pour limiter les risques de nouvelle contamination, le GDS 39 a décidé de restreindre les conditions d’attribution des dérogations à l’introduction. A partir du 15 février, seuls les bovins provenant de départements Franc-Comtois pourront (sous conditions) en bénéficier.

Eradication de l’IBR dans le Jura : dernière ligne droite
Les mouvements (achats, pensions, pâturages à distance...) et les transports de bovins augmentent les risques de contamination

L’IBR ou rhinotrachéite infectieuse bovine est une maladie virale présente en Europe depuis les années 1960. Avec l’entrée en vigueur de la Loi de Santé Animale, la France s’est engagée vers l’éradication de cette maladie à l’horizon 2027.

Dans cette lutte contre l’IBR, le Jura a aujourd’hui une longueur d’avance sur beaucoup de départements. Le nombre de bovins connus séropositifs est en effet très limité (moins de 10) et sauf incident (nouvelle contamination) devrait être de 0 avant la fin de l’année. Par conséquent le pourcentage de cheptels qualifiés indemnes est supérieur à la moyenne nationale (environ 99,5% contre 93,7 % au niveau national).

Avec les règles aux mouvements drastiques imposées par le nouvel arrêté ministériel du 5 novembre 2021, la qualification « Indemne d’IBR » est en quelque sorte un sésame pour accéder à tous les circuits commerciaux. A contrario, les contraintes sont lourdes pour les cheptels non qualifiés et les débouchés pour des ventes à l’élevage très restreints.

Maintenir cette situation favorable

Un des premiers effets qui s’est fait lourdement ressentir, dès cet automne, est la difficulté pour commercialiser des jeunes veaux laitiers issus de cheptels non indemnes. Au-delà des problématiques commerciales, les cheptels non qualifiés doivent aussi respecter des protocoles de prophylaxie plus lourds et donc plus coûteux.

Pour notre département, l’enjeu est de maintenir cette situation favorable. L’une des particularités du virus de l’IBR est de pouvoir persister sous forme latente chez des animaux porteurs asymptomatiques qui, à l’occasion d’un stress ou de l’administration de certains médicaments, peuvent réactiver et excréter de nouveau le virus. La réactivation suivie d’une ré-excrétion à partir de bovins d’apparence saine constitue un des dangers majeurs d’introduction de l’infection au sein d’un troupeau.

Dérogation pour les bovins franc-comtois 

Très clairement, le risque de nouvelles contaminations est principalement lié aux mouvements (achats, pensions, pâturages à distance...) de bovins porteurs du virus. Une contamination lors d’un transport ou dans un centre de rassemblement est un scénario souvent rencontré lors de l’apparition des nouveaux foyers dans des départements limitrophes. Si ses conditions de transport ne sont pas clairement établies, la réception d’un bovin en bonne santé et provenant d’un cheptel qualifié Indemne n’est pas une assurance tout risque.

Face aux risques potentiels et aux conséquences lourdes qui pourraient être induites par l’apparition de nouveaux foyers, le Conseil d’Administration du GDS a décidé de restreindre les conditions d’attribution des dérogations à l’introduction. A partir du 15 février, seuls les bovins provenant de départements Franc-Comtois pourront (sous conditions) bénéficier d’une dérogation au contrôle à l’introduction. Ces départements ont en effet une situation vis-à-vis de l’IBR relativement comparable à celle du Jura (qualification des cheptels, absence de nouveaux foyers...) et leur proximité géographique permet plus aisément de respecter les règles relatives aux conditions de transport.

GDS 39

Conditions permettant de bénéficier d’une dérogation à l’introduction au titre de l’IBR

Pour les bovins provenant de départements Franc-Comtois (25-39-70-90), des dérogations peuvent être accordées, sur demande de l’éleveur acquéreur d’un animal bénéficiaire de la qualification « indemne d’IBR » à condition que :

·         Le transport soit maîtrisé, de l’exploitation d’origine à l’exploitation de destination

·         La durée du transité n’excède pas 24 heures pour un bovin

·         Le transport soit attesté par le détenteur acquérant le bovin dans le formulaire prévu à cet effet.

Dans le Jura, la demande de formulaire de dérogation doit être faite auprès du GDS avant l’achat. Si les conditions sont réunies (Statuts des cheptels, département d’origine, conditions de transport), le document de demande de dérogation vous sera transmis par mail ou par courrier.