ELEVAGE CAPRIN - SECHAGE EN GRANGE
Le séchage en grange n'est plus réservé aux élevages de montagne

Fourrage très nutritif, autosuffisance alimentaire, amélioration des conditions de travail, le séchage en grange possède de nombreuses qualités à l'exception peut-être du montant de l'investissement.
Le séchage en grange n'est plus réservé aux élevages de montagne

«Le fourrage séché en grange est incontestablement un aliment de qualité. Il contient jusqu'à 70 % de matière sèche. Cette haute valeur nutritive s'explique par plusieurs facteurs, indique Laurence Ponthus, technicienne Ain Conseil Élevage, responsable caprin et ovin. La récolte s'effectue très précocement à un stade jeune, avant l'épiaison, lorsqu'il est riche en protéine. Ceci dans la mesure où il reste moins longtemps à sécher dehors, les conditions météo sont moins importantes parce que les fenêtres de beau temps n'ont pas besoin d'être aussi longues. C'est particulièrement vrai en montagne où les orages sont fréquents». Ce qui garantit la bonne qualité du fourrage est lié au traitement après le fauchage. L'herbe reste au sol peu de temps et ne subit aucune manipulation, ce qui lui conserve toute son intégrité. Les feuilles, en particuliers. C'est vrai pour les légumineuses, dont les feuilles, les parties les plus nourrissantes, restent sur les tiges. Ce qui n'est pas le cas pour le foin que l'on laisse sécher plusieurs jours sur le sol et que les brassages successifs ont tendance à broyer. L'exposition aux UV entraîne également une déperdition de la qualité nutritionnelle «En plus de sa bonne valeur énergétique (0,7 à 0,8 UFL), le fourrage séché conserve de longues fibres d'un beau vert, très appétant pour les animaux. Ce qui est appréciable dans un élevage caprin. Les chèvres, très difficiles, trient systématiquement la nourriture. Le nombre restreint de manipulation du fourrage diminue les risques de contaminations - butyrique, listéria - parce qu'il ne contient pas de terre. C'est très important dans le cadre de la transformation fromagère», précise Laurence Ponthus.

 

Une ration économique


Ce foin très riche demande moins de complémentation, ce qui est économiquement très appréciable. La très bonne valeur du foin permet de couvrir les besoins en UF et PDI des chèvres. « La chèvre est un ruminant, les 3/4 de son lait sont produits grâce aux fourrages. Plus les valeurs sont bonnes, moins l'on distribue de concentrés pour la même quantité de lait », indique Laurence Ponthus. Revers de la médaille, le séchage en grange représente un investissement conséquent qui n'est pas à la portée de toutes les petites exploitations. Même s'il existe une large variété d'équipements adaptés à toutes les tailles d'exploitation.

 

Amélioration des conditions de travail


Le séchage en grange simplifie le travail, le foin est chargé en vrac sur la remorque, puis stocké en cellule de séchage. On réduit ainsi les heures de travail au champ, le nombre de déplacements, avec à la clé des économies. Il y a moins de manipulation et cela ne demande pas un équipement très sophistiqué en machinisme. «Côté environnement, c'est plutôt positif, car il n'y a pas de déchets plastiques, pas d'odeur et bien sûr une consommation réduite de carburant», rajoute Laurence Ponthus. Du fait du fauchage précoce, c'est un principe qui permet, plusieurs petites coupes, et de faire du regain.


M.B.