Le mois d'avril s'inscrit en fort contraste par rapport au mois précédent. Après un mois de mars froid et enneigé, les flux de Sud ont pris le relais en avril entraînant une montée des températures au-dessus des normales de saison. En moyenne, sur la France, les températures ont été supérieures de 3 °C par rapport à la normale. Sur le Centre-Est, l'écart à la normale atteint 3,5 °C. C'est ainsi le troisième mois d'avril le plus chaud depuis 1900 qu'ait connu le pays. Cet écart s'explique notamment par la vague de chaleur qui a touché la France pendant 5 jours du 18 au 22 avril, pendant lesquels les températures ont parfois dépassé les 29 °C au plus chaud de la journée battant des records historiques.
Les températures nocturnes ont également atteint des niveaux remarquablement élevés avec, par exemple, plus de 20 °C à Menton dans les Alpes-Maritimes. Seule la fin du mois a vu les températures passer sous les normales saisonnières.
Des précipitations faibles
Sur le mois d'avril, les précipitations ont été plutôt faibles sur la quasi-totalité des stations météo suivies de la Bourgogne à Rhône-Alpes en passant par le Jura. Seuls le sud de l'Ardèche et de la Drôme ont en effet été concernés par l'épisode méditerranéen qui a entraîné de puissantes précipitations sur le pourtour méditerranéen. Il est ainsi tombé presque le double des précipitations d'un mois d'avril normal à Lanas avec 126 mm pour une normale de 68 mm. À Montélimar, les précipitations ont été moins fortes mais représentent quand même 50 % de plus qu'un mois normal avec 101,5 mm pour une normale de 67,2 mm. Pour toutes les autres stations, les cumuls de précipitations sont déficitaires par rapport à la normale. Il ne manque que 20 % des pluies à Dijon, Mâcon et Bourg-Saint-Maurice. Le déficit est plus important sur les autres stations alpines de l'ordre de 45 % à Chambéry et Thonon. À Grenoble, il n'est tombé que 22 mm pour une normale de 64 mm. C'est un déficit de 65 %. Sur le Rhône, la Loire, l'Ain et le Jura, il manque environ la moitié des pluies d'un mois d'avril normal.
Fin de la recharge hivernale
Le mois d'avril met un terme à la période de recharge des nappes phréatiques. De septembre 2017 à avril 2018, les précipitations n'ont pas permis d'atteindre un niveau de remplissage optimal des nappes phréatiques. Si depuis le début de l'année 2018 les premiers mois de l'année ont été plutôt arrosés, les retards accumulés sur la fin de 2017 étaient trop importants.
Seule une station sur deux du Centre- Est est excédentaire sur cette période de recharge hivernale. Ambérieu et Montélimar dépassent juste la normale, Mâcon affiche un excédent de 13 % tandis que Dijon et Chambéry enregistrent un surplus de 20 %. Bourg-Saint-Maurice conserve l'avance prise lors des importantes chutes de neige en janvier avec 44 % de précipitations
supérieures à la normale sur les huit mois de la recharge hivernale. Dans son dernier état des lieux sur les nappes phréatiques, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) indique qu'elle semble se stabiliser à un niveau correct avec plus de la moitié des nappes qui affiche un niveau haut à très haut ; 21 % dans la moyenne et 23 % montrent un niveau modérément bas à très bas.
« Le niveau des nappes phréatiques a bénficié d'une recharge très bénéfique grâce aux précipitations des trois premiers mois de l'année », indique le BRGM dans son dernier état des nappes phréatiques. Cependant, le BRGM note que les aquifères de la vallée du Rhône sont stables mais à des niveaux globalement bas à cause d'un cumul de pluie faible sur le début de l'année.