LAJOUX
Comment éviter le déclin du bleu de Gex ?

Avec à peine 450 tonnes de bleu de Gex commercialisées cette année, les ressources de son syndicat diminuent. Chaque fois que la filière perd dix tonnes de fromage, ce sont environ 600 euros de ressources en moins...
Comment éviter le déclin du bleu de Gex ?

Pour la première fois en dix ans, le syndicat interprofessionnel du bleu de Gex présente un résultat comptable déficitaire, entamant ainsi l'avance constituée en reportant les excédents des précédents exercices. Pour autant, l'avenir du syndicat n'est pas en danger. C'ert le président Jean-Marc Lançon qui l'a affirmé lors de la dernière assemblée générale qui s'est tenue à la Maison du Parc à Lajoux. Un président qui a compris que la pérénisation des finances repose sur deux nécessittés : la poursuite du soutien public de la part des deux régions et des deux départements du Jura et de l'Ain, la révision à la hausse du montant de la cotisation syndicale, inchangée depuis une dizaine d'années. Celle-ci sera donc majorée de 7% afin d'équlibrer le budget prévisionnel 2019.

 

Un manque de rentabilité


La filière bleu de Gex compte 45 élevages producteurs de lait et 4 ateliers de fabrication-affinage. Une enquête a été menée récemment pour que chaque atelier s'exprime sur sa perception des actions conduites par le syndicat, ainsi que sur les atouts, les contraintes de fabrication et de commercialisation du bleu. Certaines actions sont jugées très utiles : la fête du bleu, l'appui technique apporté par le CTFC, la promotion commune mise en place avec les autres « bleus doux de caractère », le protocole sanitaire sur les laits et les fromages, le programme sur l'environnement...
Mais quand on évoque ce que le président appelle « le déclin du fromage », ces mêmes ateliers soulignent son manque de rentabilité par rapport à celle du comté.
Sur la base de ce constat, le syndicat a établi un programme d'actions prioritaires. Et tout d'abord poursuivre le travail sur la fiablité et la rigueur des statistiques lancé il y a deux ans, afin de mettre en place un indicateur de l'évolution des prix en sortie de cave.
D'autres pistes sont explorées, certains ateliers développent une production de bleu de Gex en agriculture biologique, 12 producteurs sur 45 produisant du lait bio. Mais là encore, une partie de ce lait est valorisée en comté bio et échappe ainsi à la valorisation du bleu de Gex bio, produit pourtant très recherché sur le marché !... On parle alors du premier pas que serait, pour toutes les exploitations de la zone AOP, une conduite des surfaces sans intrants chimiques : « Un premier pas et probablement pas une révoltuioon par rapport aux pratiques actuelles » selon Jean-Marc Lançon. Des aides semblent possibles pour accompagner cette certification bio. La question sera étudiée...

 

Valeurs Parc


Une autre piste est porposée apr le Parc, celle de labelliser toute la filière sous la marque « Valeurs Parc », développée par les parcs au national. Une adpatation à un tel label et à un contexte local est à construire. Le président l'explique : « Ce serait pour nous l'occasion de progresser sur des thèmes incontournables et aujourdhui absents de nos textes : la maitrise de l'utilisation des antibiotiques, l'usage des phytosanitaires, la qualité de l'eau dans les élevages... Sans parler des incidences économiques sur le tourisme, la restauration, les activités de pleine nature, les cantines pour nos enfants... Le bleu de Gex mérite d'être mieux connu, davantage consommé et porté par les habitants de son terroir d'origine ! »
Et cette orientation pourra être un bon préliminaire à la révision du cahier des charges souhaitée par certains opérateurs de la filière afin de donner davantage de valeur à ce bleu de Gex Haut-Jura...
A l'issue de la réunion, Marion Brunel et Jean-Yves Vansteelant, techniciens du Parc naturel régional du Haut-Jura, ont proposé une « balade virtuelle » pour observer les richesses des différents milieux naturels de la zone. Des espèces ont été présentées pour chacun des espaces traversés : milieu humide, pelouse sèche, pré-bois, pré de fauche... Des images qui ont montré comment les éleveurs des filières fromagères de la zone se positionnent de plus en plus comme des acteurs de la préservation de l'environnement.

 

M.R.