Jura Bétail
La bonne année de Jura Bétail

Les bons résultats de l?année écoulée donnent le sourire aux responsables de Jura Bétail. Ils se disent optimistes pour l?avenir même s?ils montrent une certaine réticence à un « projet montbéliard commun ».
La bonne année de Jura Bétail

Tous les voyants sont au vert à Jura Bétail. Ce qui ne pouvait que réjouir Jean-François Saillard qui, ce mercredi 17 décembre, présidait sa première assemblée générale en salle des fêtes de Crançot. Des voyants que le directeur Dominique Peinturier a largement allumés lors de sa présentation du rapport d'activités.
Un nouveau président qui, au-delà des bons résultats du moment, s'est cependant interrogé sur l'avenir de l'entreprise. Il explique : «Au début de cette année, la Commission européenne a fait connaître son projet d'harmonisation des structures zootechniques en activité dans les 28 états membres. Le modèle proposé construit sur une vision d'Europe du Nord, est éloigné de l'organisation actuelle française. Dans une nouvelle organisation, une entreprise de sélection se devra de gérer en plus de son schéma, son livre généalogique. Quid des actuels organismes de sélection ? L'objectif de cette réforme est également de limiter à terme le nombre de structures présentes sur le territoire...»
S'en suit toute une série de questions sur la place des petites races dans ce nouveau contexte, sur l'exercice commun de prestations par des entreprises de sélection d'une même race étendant leurs prérogatives à la gestion d'un livre généalogique, voire sur un «projet montbéliard commun». Et sur ce dernier point, Jean-François Saillard le dit sans ambages : «Toute la difficulté se concentre dans la capacité que l'on a mutuellement à se faire confiance et, pour ma part, je vous avouerai qu'elle n'est pas complète...».
Malgré cette ombre au tableau, le président se veut optimiste. Il évoque le challenge à relever que sera la réponse à la demande alimentaire d'une population mondiale qui va exploser dans les prochaines décennies : «Mettons en avant notre savoir-faire, nos bonnes pratiques et continuons à avoir un pôle fort de recherche et de développement en commun. Plutôt que de jouer à titre individuel, jouons collectif et ensemble, éleveurs, organisations d'élevage, faisons en sorte de contribuer à la réussite de nos entreprises
Relever ce défi : c'est le vœu que le président formule pour l'année 2015.

Michel Ravet

 

L?activité de la coopérative par les chiffres ?

 
. Avec 52 503 IAP pour un peu moins de mille éleveurs, l?activité insémination connaît une progression constante. Depuis la libéralisation du marché », elle est l?entreprise qui a le plus progressé parmi les entreprises qui n?ont pas agrandi leur territoire.
. 57 IAP par an en moyenne par cheptel : on note une augmentation de la proportionne gros cheptels, même si on n?est pas encore « aux 1 000 vaches ». L?activité insémination évolue : elle se concentre sur la partie estivale et sur le début de l?année, alors qu?on note un recul sur novembre et décembre, les mois les plus importants, ainsi qu?au printemps.
. Jura Bétail est ka coopérative française la plus « monolithique » car elle fait 91% de son activité avec une race : la montbéliarde. Cardiff jb, le taureau n°1 ne fait que 5% de ce total. La coopérative inséminée également sur d?autres races : blanc bleu belge (2,1%), cimenta (1,9%), limousine (1,4%), charolaise (1%), holstein (0,8%).
. 22 845 échographies ont été réalisées en 2013-2014. Plus de 40% des bêtes inséminées sont échographiées.
. Le programme de sélection de Jura Bétail n?est diffusé que pour un quart dans le Jura. Ce qui fait de la coopérative l?entreprise la plus dépendante de l?extérieur de sa zone. Et donc l?oblige à avoir de bons produits et à les faire connaître? Les taureaux génomiques (15 nouveaux JB junior par an, les taureaux sexes (10 nouveaux par an) et les JB espoirs qui permettent de diffuser plus de taureaux et de maintenir une diversité raciale complètent le catalogue où les JB seniors sont utilisés « sans limites ». 31 taureaux sont en production sur les 156 présents à Crançot. 638 432 doses ont été produites en 3 170 récoltes.
. Star du catalogue, Valfin jb est toujours en production. Agé de 11 ans, ce taureau « très particulier » est en pleine forme. « En terme de diffusion et d?impact, il est sans doute le taureau qui a le plus marqué l?histoire de la coopérative depuis 1948 » selon Dominique Peinturier.
. La commercialisation des femelles est un secteur important de l?activité. 3 149 animaux ont été vendus en 2013 pour un chiffre d?affaires de près de 4 millions d?euros. Un chiffre qui a été multiplié par 3 pendant la dernière décennie. Des animaux qui prenant des destinations diverses et exotiques comme celle de la Mongolie. Deux convois en ont pris la route dans le courant de l'été 2014 et, après un périple de 16 jours, les 155 génisses sont arrivées à bon port. Ou plus exactement aux portes de la capitale où elles se sont habituées à la moindre qualité du fourrage local et au climat continental du pays : Oulan Bator est la capitale la plus froide du monde.
Une première « croisière jaune » qui appelle à d?autres destinations?