CHAMPAGNOLE
Viva Eva Jura !

Dans la perspective de la mise en application du futur règlement zootechnique européen, Jura Bétail et de Jura Conseil Elevage ont fusionné au sein d'une nouvelle coopérative baptisée Eva Jura. Un modèle unique en France, destiné à compléter et à améliorer les services proposés aux éleveurs jurassiens.
Viva Eva Jura !

« Depuis trois années, nous travaillons ensemble, entre organisations de l'élevage, à la création d'un projet Jura regroupant de nombreuses activités dans une seule et même coopérative multi-métiers. C'est la première structure agricole innovante française du genre, où les acteurs de l'élevage et les éleveurs que vous êtes on su faire preuve d'un grande intelligence collective, pour relever les défis de demain. Ainsi, nous serons en phase avec la restructuration de nos entreprises agricoles et son évolution décroissante, et en harmonie avec la nouvelle réglementation européenne, en vigueur dès de mois de novembre 2018. Jura Bétail, dans la forme que vous avez connue, c'est terminé ! »

En quelques mots, Jean-François Saillard, le président de Jura Bétail a parfaitement résumé le contexte de la journée qui s'est déroulée ce lundi 18 décembre à Champagnole, dans une salle de l'Oppidum où le monde de l'élevage jurassien était réuni pour célébrer la naissance, le baptême d'une coopérative destinée à être désormais le principal interlocuteur des éleveurs.
Ainsi est née Eva Jura, la nouvelle coopérative ainsi baptisée. Une coopérative de belle lignée, comme chacun a pu s'en rendre compte lors des assemblées générales ordinaires de Jura Bétail et de Jura Conseil Elevage, assemblées où chacune a déballé sa dot avant la signature de l'acte fondateur.
Mais, au delà de ces chiffres qui avaient déjà été largement présentés et commentés lors des réunions de sections qui ont émaillé le début de l'hiver, c'est surtout l'originalité de la démarche que l'on retiendra. Plusieurs intervenants l'ont rappelé.

 

Les choix de l'éleveur

 

D'abord, Yoann Bernard, le président de Jura Conseil Elevage a assuréé que les prestations qui seront proposées seront ouvertes à tous. Pas question pour lui de se couper de qui que ce soit. Quant à la collecte des données, déjà importante en nombre et en diversité et parfaitement encadrée et normée, elle se poursuivra... « Mais c'est l'éleveur qui choisira où iront ses données !... »

Dominique Challumeaux et Frédéric Perrot tout d'abord, pour expliquer la démarche de-là chambre d'agriculture du Jura qui relève ainsi un challenge : « Le challenge que nous relevons est celui d'apporter le meilleur service à nos entreprises agricoles... Et nous formulons le voeu que cette journée soit celle du démarrage d'un nouvel élan pour tout l'élevage de notre département. »

Pour le Groupement de défense sanitaire, Rémy Guillot était plus nuancé. Pour des questions de statut, le GDS n'a pas pu rentrer complètement dans la nouvelle structure alors qu'il s'était impliqué depuis le départ sur ce que l'on a appelé le « projet élevage ». Celà n'empêche pas le président de souligner le lien « très fort » qu'il entend entretenir avec la coopérative, « avec des référents pour rentrer directement dans les élevages... ».

 

Un modèle national

 

Dominique Davy, le président de France Conseil Elevage rappelle que « c'est la première organisation nationale qui se met en place de cette façon. Avec un milliaire d'éleveurs, une centaine de salariés, il salue cette organisation et souhaite qu'elle serve de modèle dans d'autres régions de France où le nombre d'éleveurs et le nombre de bovins diminuent...
Michel Cêtre, le président d'Allice précise que le projet n'était pas de créer n'importe quelle structure, mais de servir les éleveurs : « Ce projet a été déclenché par le futur règlement zootechnique européen qui sera applicable en novembre 2018. C'est un projet extrêmement important qui doit nous conduire à proposer de meilleurs services... » Et de considérer que ce modèle de passerelle établie, sur un territoire spécifique, entre les entreprises de conseil et celles de sélection représente l'avenir de l'élevage français !
Autant de bons mots, autant de valeurs qui ont été partagées. Par les éleveurs, mais également par les deux parrains de la journée. La boxeuse lédonienne Laurie Catherin et le triathlète handisport Frank Paget ont salué à leur manière ce baptême, rappelant les valeurs d'effort, de mutualisme qui réunissaient tous les participants de cette journée...
Les résolutions, le traité de fusion et le règlement intérieur ont ensuite été votés, quasiment à l'unanimité. Puis un conseil d'administration a été élu. Il est initialement composé de 8 membres issus de Jura Bétail, 8 de Jura Conseil Elevage, 4 du GDS et 3 de la chambre d'agriculture du Jura. Le nouveau conseil d'administration s'est réuni dans la foulée pour élire son bureau. Bureau qui sera présidé par Nicolas Perrodin, éleveur à Val d'Epy (lire ci-dessous).

 

Michel Ravet

 

 

Nicolas Perrodin, premier président d'Eva Jura

Agé de 41 ans, Nicolas Perrodin est né à Paris (14e), puis a passé son enfance entre Montbard (21) et Val d'Epy (39) dans la ferme de ses grands-parents pendant les vacances scolaires.
Il a obtenu un Bac D au lycée agricole Olivier de Serres à Quétigny (21), puis a intégré la classe prépa maths sup bio option agronomie du lycée agricole du Chesnoy à Montargis (45), et enfin est devenu ingénieur diplômé des Techniques Agricoles de l'Enita de Dijon (21). Son mémoire de fin d'étude portait sur la variabilité génétique en race montbéliarde.
En 1999, Nicolas Perrodin est embauché par l'Upra montbéliarde comme chargé de communication, puis pointeur racial.
En 2003, il s'installe en Gaec hors familial avec Jean-Marc et Bernadette Bourgeois sur la commune de Val d'Epy (Petite Montagne-Jura) en lait à comté. Aujourd'hui, en Gaec avec son cousin Michel, l'élevage, en système 100 % prairies permanentes, s'étend sur 125 ha. Il est composé de 50 laitières de race montbéliarde et d'environ 60 génisses de renouvellement.
Rapidement, Nicolas s'engage dans les structures locales. Dès 2003 il devient administrateur du comice de la Petite Montagne, puis président de 2006 à 2016. En 2005, il entre au conseil
d'administration du GVA (Groupement de Vulgarisation Agricole) de la Petite Montagne. De 2008 à 2014, il est administrateur au syndicat jurassien de la race montbéliarde. En 2010, il
devient délégué cantonal du GDS du Jura et devient en 2014 administrateur de la coopérative Jura-Bétail dans laquelle en 2015 il intègre la commission génétique.
En 2015, il entre au conseil d'administration de l'OS montbéliarde pour le deuxième collège (Entreprises de Sélection), puis à celui de Montbéliarde association cette année. Il préside depuis ce printemps la commission du Livre racial.
En 2016, Nicolas entre au conseil d'administration de Jura Conseil Elevage. Nicolas Perrodin est également juge agréé en race montbéliarde et à ce titre, a opéré sur de nombreux concours départementaux, régionaux et nationaux. Il a eu l'honneur, entre autres, de juger à deux reprises le Concours général agricole de Paris en 2006 et 2016.