Assemblée générale de Terre comtoise
Affronter l’instabilité structurelle

L'AG de Terre Comtoise, le 11 décembre dernier, a mis en lumière une coopérative résiliente, agile face aux changements et innovante. L'adaptabilité, la proximité et la recherche constante de l'excellence restent des piliers essentiels pour Terre Comtoise dans un monde agricole en constante mutation.

Affronter l’instabilité structurelle
Dans un contexte perturbé, la coopérative a su garder le cap et s’appuyer sur ses ressources hu-maines pour réaliser un bel exercice.

La récente Assemblée Générale de la coopérative Terre Comtoise a permis de revenir sur un exercice marqué par des défis de grande ampleur, qui ont mis en valeur la remarquable capacité d’adaptation de l’organisation, sans entraver son aptitude à élaborer d’ambitieux projets d’avenir. C’est l’image de la récente défaite de l’équipe de France de rugby que le président Clément Tisserand a évoquée, dans son rapport moral, pour souligner que rien n’est jamais écrit – ni gagné – d’avance. Ni pour une équipe sportive donnée favorite, ni pour une coopérative agricole régionale. « En agriculture le contexte n’incitait pas à l’euphorie : nous avons su agir et rebondir. L’engagement de tous a été total. », a-t-il souligné, mettant en avant l'importance des valeurs coopératives et de l'adaptabilité dans à un contexte agricole chamboulé par l’explosion des prix de l’énergie et des intrants, l’inflation à deux chiffres, les incertitudes du commerce international marqué par des crises géopolitiques de grande ampleur, se traduisant par des ruptures d’approvisionnement, et des aléas climatiques qui semblent de plus en plus fréquents et extrêmes. « Notre coopérative a pu s’appuyer sur une valeur forte : les hommes ! »

Performances économiques

L'excédent net de 4,46 millions d'euros du groupe coopératif révèle sa capacité à surmonter toutes les difficultés. Il permet le « ruissellement », c’est-à-dire la répartition du résultat sous forme d'intérêts aux parts sociales (à hauteur de 2,76% pour un montant global de 42,8 k€) dividendes (500 k€), ristournes (705 k€), intéressement du personnel. Sans oublier la constitution de réserves facultatives, gages de la solidité financière de la coopérative pour les années à venir, pour un montant de 2,8 M€. Olivier Debost, le directeur général de la coopérative, a souligné l'instabilité devenue structurelle dans toute la chaîne de valeur agricole, de la fourniture d'approvisionnement jusqu’aux consommateurs. La volatilité des prix, pour un fertilisant aussi primordial que l'urée, se passe de commentaires. « Les prix ont atteint 1 200 €/T, du jamais vu », relève Marius Boivin, le directeur des approvisionnements.

Agriculture de précision et innovation

Plutôt que de baisser les bras, les dirigeants de la coopérative ont choisi de se retrousser les manches, avec de belles réussites dans le domaine du machinisme agricole, par exemple.  L'utilisation de nouvelles technologies, telles que l'IA dans le domaine de la prise de décision et des applications dédiées à la commercialisation des récoltes, illustre l'engagement de Terre comtois dans l'innovation. « Inarix est une application de l’intelligence artificielle qui permet à partir d’une photo de grains d’évaluer la variété la pureté de l’échantillon, son TP et son calibrage, et même le temps de chute de Hagberg. », révèle Mélanie Monnin, la directrice du département « céréales et métiers du grain de la coopérative.

Les intervenants ont également partagé des projets et des défis, tels que DAN2.2 (l’usine de fabrication d’aliments du bétail) pour rationaliser, améliorer la qualité des produits et la sécurité sanitaire. Une illustration de l’engagement de la coopérative dans une filière protéique locale, durable et équitable. L’axe de la coopération avec d’autres coopératives régionales, au sein d’Alliance BFC a aussi été abordé, dans ce domaine de l’expérimentation et de la R&D : plate-forme d’essais variétaux (abricotiers et lavande sur le site d’Aiseray par exemple), mais aussi marque ‘’nous autrement’’, projets collectifs de méthanisation et d’agrivoltaïsme…  Plus récemment, c’est un camion électrique qui a été testé pour la livraison des aliments du bétail « avec des résultats prometteurs », assure le président Clément Tisserand.

Alexandre Coronel