MSA
Votre santé et les ondes

De nombreuses personnes électrosensibles sont en souffrance. Les élus de la MSA du Nord Jura ont organisé une conférence avec Christophe Bolard de l’association Priartem.

Votre santé et les ondes
« L’électrohypersensibilité est une réalité», alerte Christophe Bolard de Priartem

Avec ses élus, la MSA met régulièrement en place des actions de prévention santé, prévention des risques professionnels agricoles… Les élus MSA du Nord Jura ont voulu aborder un sujet encore peu traité mais qui interroge : l’impact les ondes électromagnétiques sur la santé.

Une conférence a été organisée à leur initiative, le 10 novembre dernier, dans les locaux de la Maison familiale de Dole, en lien avec Séverine Raclot, animatrice MSA.

5 % de la population

« L’électrohypersensibilité est une maladie émergente qui, en France, n’est pas tellement étudiée », explique Christophe Bolard, représentant régional de l’association Priartem, invitée à intervenir sur ce thème. Cette association indépendante et non gouvernementale, créée « Pour rassembler, informer et agir sur les risques liés aux technologies électromagnétiques », apporte une contribution au débat en fournissant d’autres études scientifiques à l’ANSES. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, de son côté, ne semble pas suffisamment réceptive aux questions de santé soulevées par les ondes. « Nous voulons mettre un pavé dans la mare et leur montrer que d’autres études existent. L’électrohypersensibilité est une réalité pour beaucoup de personnes. Nous recevons des appels toutes les semaines. L’Anses, dans son rapport de 2016, mentionne la « vulnérabilité des enfants » aux ondes, c’est donc bien qu’elle prend des précautions… », indique Christophe Bolard.

L’État estime que 5 % de la population est electrosensible (ANSES 2018). Les médecins spécialistes parlent de 15 à 20 % de personnes déjà impactées par les ondes artificielles en termes de santé, sans même le savoir.

Handicap et arrêt du travail

L’ électrohypersensibilité peut subvenir brutalement, un peu comme une allergie, avec son cortège de complications pour la santé, variables selon les personnes : maux de tête, maux de dos, acouphènes, problèmes de mémoire, problèmes cutanés, de digestion, vertiges, très souvent une grande fatigue.

Le représentant de Priartem mentionne d’autres effets délétères. Les électrohypersensibles peuvent aussi souffrir en présence de basses fréquences et n’arrivent pas à vivre au contact d’un champ électrique par exemple. Cela influe sur le fonctionnement du cerveau, occasionne la survenue d’un stress oxydatif des cellules, avec un impact sur l’ADN. « Ces symptômes vont handicaper les personnes atteintes durant toute leur vie. Beaucoup sont obligés de s’arrêter de travailler ».

Suite à la demande de plusieurs associations, dont Priartem, l’Anses a fait une étude auprès des personnes malades. « Elle reconnaît la réalité et des douleurs et des souffrances exprimées par ces personnes, et leur nécessaire prise en compte pour qu’elles puissent vivre le plus normalement possible. Mais l’Anses ne reconnaît pas que ces symptômes sont dus aux ondes. Elle parle de ‘ maladie émergente peut-être liée à…' C’est déjà une avancée, car les personnes touchées ne sont plus considérées comme des malades relevant de la psychiatrie, comme cela a pu être le cas ! »

Les élus MSA du Nord Jura ont organisé une conférence ouverte à tous sur la santé et les ondes

Une réglementation moins laxiste

Le souhait des associations et des malades : que le principe de précaution s’applique. « Que la réglementation soit moins laxiste… Les normes françaises d’exposition aux ondes du public sont parmi les plus hautes. La norme de 61 volts/mètre est trop importante et pause problème. L’évaluation (décret du 3 mai 2002) a porté sur l’effet thermique mais rien n’a été évalué au niveau biologique. Les ondes électromagnétiques sont prises en compte pour ne pas perturber d’autres appareils électriques, mais pas pour le vivant ! », soulève Christophe Bolard.

Installation d’antennes…

L’association Priarterm demande aussi que les antennes soient éloignées des habitations. « On peut très bien fonctionner avec des puissances d’antennes beaucoup plus faibles sans gêner la réception… ». Une avancée difficile à obtenir car « le lobbying des opérateurs téléphoniques est puissant… ».

« La mobilisation citoyenne est nécessaire. Il faut rester vigilant à chaque nouvelle installation d’antenne, rapidement créer un collectif, contacter des associations, voir comment décaler cette antenne plus loin ou même empêcher son installation. Agir dès que l’on sait qu’une antenne va arriver… sinon c’est souvent trop tard ! »

Les personnes présentes à cette conférence ont posé des questions sur l’orientation des antennes téléphoniques, la 5G, les compteurs Linky, les GPS dans les tracteurs… « La principale source de nuisance c’est lorsqu’on est dans un train, un véhicule, un ascenseur, un parking souterrain, ou lorsqu’on bouge, car c’est alors que les appareils émettent le plus fort pour capter le signal », précise le représentant de Priartem.

Le sujet de cette conférence a particulièrement intéressé les participants. Avec quelques conseils pratiques à appliquer au travail et chez soi, en attendant des avancées au niveau de l’ANSES.

IR

Contact : Séverine Raclot, animatrice MSA 03 84 96 31 26

Quelques conseils pratiques

-      Arrêter la wifi sur la box et sur l’ordinateur, utiliser internet en filaire depuis la box. Si ce n’est pas possible, au moins éteindre la box la nuit

-      Pour les téléphones portables, désactiver la wifi, le bluetooth et les données mobiles le plus souvent possible

-          Ne pas garder son portable sur soi. Eloigner les émetteurs d’ondes des parties sensibles du corps (cœur, aisselles, hanche, parties génitales…), éloigné de plus de 20 cm d’un implant cardiaque, d’un implant métallique dentaire

-      Les portables sont fortement déconseillés pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 15 ans

-      Éteindre son portable la nuit et le placer loin du lit

-      Ne pas garder son téléphone allumé ou en charge à moins de 50 cm de sa tête (le placer le plus loin possible dans la pièce ou dans une autre pièce)

-      Pas plus de 6 appels de 3 minutes par jour espacés d’1 heure, au-delà c’est le passage de l’effet thermique à l’effet biologique des ondes

-          Utiliser le haut-parleur, des écouteurs filaires ou des oreillettes ‘tube à air’, avec le portable loin du corps

-          Ne pas utiliser et éteindre son portable en voiture, train, bus, métro, ascenceur (cage amplifiée)

-      Téléphoner dans des conditions de bonne réception (avec le maximum de réseau et sans bouger)

-          Pour les longues conversations privilégier le téléphone fixe à fil (éviter les téléphones fixes sans fil car la base est l’équivalent d’une antenne relais)

-      Choisir un portable à faible DAS (puissance absorbée par le corps)

-          Pas d’objets connectés dans la chambre

-      Ne pas utiliser de babyphone sans fil (privilégier les babyphones cablés ou analogiques)

-      Un double vitrage traité basse émissivité (contre les rayons du soleil) peut protéger aussi contre les ondes provenant de l’extérieur

 

Mesures des ondes

En cas de doute sur l’exposition aux ondes dans son domicile ou ses bâtiments, il est possible de demander des mesures à l’ANFR gratuitement en téléchargent un formulaire Cerfa qui devra être signé par un maire ou une association. L’association Priartem peut aider à remplir la demande. Infos sur : priartem.fr