Vente aux enchères de vieux millésimes

Le Vin Jaune de 1774 n’a pas trouvé preneur

Dès l’ouverture de la salle Louis Pasteur à 9h30, la foule se presse pour y assister : des amateurs éclairés, des collectionneurs avertis, quelques investisseurs et des curieux venus en simples spectateurs profiter du spectacle et des traits d’humour du commissaire-priseur Jean-Paul Renoud-Grappin.

Le clou de la vente était une bouteille de Vin Jaune de 1774 d’Anatoile Vercel, vigneron arboisien du XVIIIe siècle. Un vin issu d’une vigne taillée sous Louis XV, de raisins vendangés sous Louis XVI et mis en bouteille pendant la Révolution française. Depuis 8 générations, les descendants du vigneron se transmettent les bouteilles conservées dans une cave à Arbois. Un vin parmi les plus anciens au monde, un vin gouté par Louis Pasteur en 1881 puis par Alexandre Millerand, président de la République de 1920 à 1924, un vin qui a reçu la médaille d’argent lors de l’exposition universelle de 1867, un vin qui avait conservé toutes ses qualités lors de dégustations organisées en 1992, 1994 et 2011. Estimée au minimum à 28 000 €, cette bouteille d’exception n’a pas trouvé preneur.

Le record de la matinée a finalement été établi pour une autre bouteille plus que centenaire : un Château-Chalon de 1886, du domaine Marchandon de Lafaye, adjugée à 3 600 €. Les lots les moins chers sont partis à 40 €.

Le lot des clavelinés, regroupant une bouteille de chaque vins récompensés le vendredi, soit 18 bouteilles au total, a été vendu 1 500 €. Comme chaque année, cette somme sera reversée à une association caritative locale.  Pour la percée 2024, les ambassadeurs du Vin Jaune ont choisi l’association Saint-Michel le Haut qui gère une vingtaine d’établissements spécialisés dans le département pour accompagner toutes personnes démunies, en difficulté sociale, souffrant de maladie mentale ou de troubles du comportement.

S.C.