2015 s'annonçait comme une année difficile pour la chambre s'agriculture du Jura dont le budget devait subir une baisse de 50 000 euros de dotation, un résultat 2014 déficitaire de 236 000 euros, une avant provision de près de 300 000 euros pour congés payés et, enfin, un prélèvement de 101 000 euros sur le fonds de roulement... « Ces éléments ont gravement fragilisé notre bilan, a expliqué le président Dominique Chalumeaux dans son propos d'actualité, lors de la session qui s'est tenue le 29 février, à la Maison des agriculteurs, à Lons-le-Saunier. Après trois exercices déficitaires, nous avons alors tout mis enœuvre pour retrouver l'équilibre. Grâce aux efforts de tous, nous pouvons être satisfaits du résultat bénéficiaire de 93 000 euros. Notre trésorerie s'améliore également et nous voyons le spectre de la barre fatidique des 60 jours de fonds de roulement s'éloigner à nouveau... »
Tout en appréciant ce résultat à sa juste valeur, le président tempère néanmoins en avouant ses « craintes toujours aussi vives sur l'équilibre durable de nos ressources... ». En clair, l'effort de productivité sera poursuivi pour que la baisse des charges et l'augmentation des produits donnent leur plein effet sur le budget 2016...
Un service de reproduction complet
Ces considérations financières mises à part, le plat de résistance de cette session était sans aucun doute la présentation du projet de pôle élevage qui a été faite par Michel Cêtre, le président de l'UNCEIA. Une réflexion est menée depuis un an sur l'évolution de l'organisation des structures d'élevage dans le Jura. Le déclencheur a sans doute été la nouvelle réglementation génétique, la mise en place d'un règlement européen uniforme pour tous les états ayant pour objectifs de libérer le marché des semences et de rendre la génétique européenne plus efficace, plus compétitive face au géant nord-américain. Jura Conseil Elevage, Jura Bétail, la chambre d'agriculture et le groupement de défense sanitaire se sont installés autour d'une table pour imaginer une nouvelle organisation – l'idée d'une coopérative unique – qui aurait pour principales missions d'apporter un conseil global autour de la reproduction, l'alimentation, le sanitaire, la génétique... d'organiser et valoriser la collecte des données, de mettre en place un service de reproduction complet.
Ce projet qui devra être finalisé à la fin de l'année 2016 est basé sur la mise en commun des moyens des quatre partenaires, au sein d'une même structure réunissant 90 collaborateurs et représentant 15 millions d'euros de chiffre d'affaires. « Notre ambition est de développer des programmes complémentaires qui répondent aux attentes des éleveurs, a reconnu Michel Cêtre. Car, si le nombre des éleveurs et leurs moyens diminuent, leurs besoins augmentent... ». Propos confirmés par Jean-François Saillard, le président de Jura Bétail, qui insiste sur « la volonté de construire ensemble, pour tous les éleveurs, quelque soit la couleur de leurs vaches... ». Pour lui, « la porte est ouverte à tous ». Et il cite clairement Montbéliarde Sélection « qui reste à l'écoute sur ce projet... ».
Intéressé par le sujet, Frédéric Perrot, le président de la FDSEA du Jura, souligne « l'impérieuse nécessité que toutes les organisations se mettent en ordre de marche pour conserver notre potentiel sur notre territoire... Nous avons l'obligation de nous poser les bonnes questions... »
