PERCEE VIN JAUNE
Du vin jaune dans un écrin blanc

A Montigny-les-Arsures, le Bonhomme hiver s'était invité cette année à la Percée... et la fréquentation de la fête s'en est un peu ressentie. Reste que la qualité était bien au rendez-vous, tant au fond des verres que parmi les convives !
Du vin jaune dans un écrin blanc

«Cette percée est un triple défi !» lançait le maître de cérémonie à la foule réunie dans le parc du Château de Montigny-les-Arsures, parapluies ouverts, anoraks fermés jusqu'au col, sous le rideau blanc de la neige qui tombe sans discontinuer depuis le matin... «Le premier défi, c'est le relief de ce village, la pente qui est le quotidien du vigneron. Le second défi, cette météo avec laquelle le vigneron doit aussi composer, tout au long de l'année. Et le troisième, c'est le vin jaune ! Ce n'est pas un vin simple d'abord...» Les instruments de musique des fanfares sont à la peine, et les artistes tentent tant bien que mal de s'abriter. Heureusement, voilà enfin le précieux, le tant attendu vin jaune, cette barrique de 2008 portée par six valeureux vignerons qui symbolisent les six ans de lente maturation de « l'or jaune ».


Un parrain historien


L'animateur radio et journaliste historien Franck Ferrand était le parrain de cette 19ème édition. C'est donc lui qui a eu l'honneur de mettre en perce le fût lors de la cérémonie officielle. Quelques minutes auparavant, il prêtait serment avec Valérie Tissot, présidente de la Percée, et tous deux étaient intronisés dans la confrérie des ambassadeurs du vin jaune. Enfin, c'est la liesse dans la foule qui tend ses verres vers le ciel tandis que retentit l'hymne de la percée, et que les vignerons en tabliers noirs distribuent l'ambroisie. Ce millésime 2008 «ressemble un peu à celui de 2007. Il gagnera à patienter quelques années avant de révéler toutes ses qualités...»
Le charme du village de Montigny, avec ses vieilles maisons vigneronnes de pierre, était rehaussé par les décorations d'or disposées par les bénévoles : guirlandes tendues entre les différents quartiers, silhouettes dorées de vendangeurs, etc... Seul bémol, peut-être, à cette belle fête populaire, les conditions climatiques n'étaient pas idéales pour apprécier les prestations musicales des nombreux groupes, fanfares et bandas invités. La fréquentation accuse aussi un petit recul (35 000 visiteurs dénombrés contre 43 000 en 2014), la faute aux routes enneigées. Mais l'ambiance joyeuse et conviviale était néanmoins au rendez-vous, aussi bien dans les ruelles qu'au fond des 66 caveaux ouverts pour l'occasion. Lors de la traditionnelle vente aux enchères, les 220 bouteilles proposées ont trouvé preneur. La plus vieille bouteille, un Château Chalon de chez Bourdy de 1928 a été adjugée à 700 euros.


Alexandre Coronel