Cinéma
« Faire de la filière Comté un défi d’écriture »

Louise Courvoisier, jeune réalisatrice jurassienne, est au-devant des caméras pour son long-métrage « Vingt Dieux » sorti dans les salles le 11 décembre. Tout droit venue de Cressia et admiratrice de son territoire, elle a décidé d’en faire une fiction réunissant ainsi les deux piliers représentatifs du Jura : le monde rural et le Comté. À travers un tournage ajusté au rythme des agriculteurs, elle dévoile les réalités du métier.

« Faire de la filière Comté un défi d’écriture »

« Quelles sont les valeurs que vous souhaitiez partager dans Vingt Dieux ?

J’avais envie de raconter un mode de vie rural, le quotidien et d’embarquer les spectateurs dans la fiction. Le but n’était pas de montrer comment les gens vivent, mais de filmer une vraie histoire et que l’on ressente l’environnement rural qu’on ne voit pas souvent. J’avais la volonté de montrer la diversité des parcours et des types de profils que l’on peut retrouver dans cette jeunesse. Mais j’avais surtout la volonté de montrer des choses qui ne s’inventent pas et de faire de la filière Comté un défi d’écriture.

Est-ce que durant le tournage du film, vous avez été confronté aux difficultés du monde agricole ? 

Une des premières contraintes était que les agriculteurs et les salariés se libèrent. Il fallait s’adapter aux contraintes des horaires de la traite et c’était à la production de s’y contraindre. C’était important de travailler main dans la main avec les agriculteurs qui ont été très investis dans le projet.

J’ai surtout été confronté à la réalité, nous avons tourné après les foins, moment très chargé, et la production a dû s’ajuster à ce rythme qui est très intense pour les agriculteurs.

Est-ce que vous voyez l’intérêt du service de remplacement auprès des agriculteurs ?

J’avais l’impression qu’il y avait besoin encore plus du service de remplacement. Comme ils n’ont pas de vacances, ils travaillent tous les jours, s’ils se blessent ou qu’ils veulent prendre du repos, il faut qu’ils se fassent remplacer. Je sais que beaucoup de jeunes agriculteurs passent par la case « service de remplacement » pour se former. J’ai trouvé que les agriculteurs installés sont dépendants de ce système et que c’est important pour eux qu’ils puissent s’absenter sans mettre les vaches en danger. »

Emeline Belleney