FDSEA DU JURA
La FDSEA pense à la nouvelle Pac

Le sujet est technique, complexe et bien des aspects sont encore dans l'ombre. Mais cette nouvelle Pac qui débutera en janvier 2021 est déjà au cœur des préoccupations de la FDSEA du Jura. Le Bourguignon Jean-Pierre Fleury, représentant la FNB auprès des instances européennes a apporté son éclairage lors de l'assemblée générale qui s'est réunie à Villeneuve-sous-Pymont.
La FDSEA pense à la nouvelle Pac

Le syndicalisme agricole en 2020 n'a plus rien à voir avec le syndicalisme des années 80. Les sujets ne sont plus les mêmes, les rapports de force ont profondément changé quant aux modes d'action, Christophe Buchet ne veut même pas en parlé... Aussi, au moment de parler des valeurs que son syndicat défend, de l'évolution des missions et du rôle de ses responsables, le président de la FDSEA du Jura insiste sur l'importance de défendre les paysans et l'agriculture et ce en jouant la carte de la proximité pour mieux accompagner les agriculteurs...

Il l'a dit en ouverture de l'assemblée générale annuelle de la FDSEA du Jura qui s'est tenue à la Maison du Temps Libre de Villeneuve-sous-Pymont et qui a vu la participation d'une grosse centaine d'adhérents.
Une assemblée surtout marquée par l'intervention de Jean-Pierre Fleury. En quelques images bien choisies, le chargé des questions européennes à la FNB, tente de brosser le contexte dans lequel se discute la future Pac. Ceci pour permettre à chacun de mieux comprendre ce qui est en train de se passer...
Il parle d'une entité européenne à préserver, compare l'entrée de la Chine dans l'Organisation Mondiale du Commerce à celle d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, la politique des USA qui ne changera pas, « quel qu'en sera le futur président... » Selon lui, on est dans une période de fin de cycle. Un cycle de 30 ans qui avait débuté dans les années 90 avec la baisse des prix à la production, la mise en place de compensations, l'ouverture à la mondialisation...
« La Pac 20-50 est génératrice d'un mouvement qui s'enclenche, poursuit-il. On se demande quoi faiire pour sauver la planète. Chacun poursuit son schéma car il n'y a plus de lieu de cohérence, alors que le seul lieu de cohérence devrait être le changement climatique.. Un changement que les paysans que nous sommes ressentent déjà »

 

Le green new deal


L'Europe a choisi son green deal, une loi climatique qui va se rédiger et qu'elle voudra imposer au reste du monde... Même si le budget de l'Europe n'est pas encore connu mais on peut déjà affirmer « qu'il y aura moins d'argent et que ce sera plus vert ! » Ce sera une période de transition, un prolongement de une voire deux années de la politique actuelle. Une période où la pérennité des exploitations sera en jeu car l'Union européenne délèguera aux Régions les financements... On ne va pas se faire peur mais il faut être extrêmement vigilents sur les risques de baisse des financements sur les ICHN, les MAE, la modernisation des bâtiments... Alex Sontag, le directeur de la FRSEA de Bourgogne Franche-Comté a complété cette présentation par quelques tendances chiffrées. Complexes et peu rassurantes...

 

Le syndicalisme de demain


L'Europe n'a pas confié le pilotage de ce new deal à ses directions agriculture, climat ou environnement. Mais à sa direction santé ! Un signe qui ne trompe personne. Il est révélateur d'une certaine évolution sociétale où les questions d'alimentation et de santé publique sont des sujets à la mode. Christophe Buchet note bien qu'une certaine forme d'agriculture est mise en avant de manière quasi militante... et que tous les autres modes de production sont aujourd'hui décriés : « Si l'objectif est de répondre uniquement à l'autosuffisance alimentaire française et engager la décroissance, cette forme de pensée unique permettra d'y parvenir. Mais à la FDSEA nous avons choisi la posture inverse. Nous défendons tous les agriculteurs, le petit producteur bio comme les éleveurs et les céréaliers. Nous considérons que la vocation exportatrice de l'agriculture française n'est pas un vain mot dans la mesure où chaque production répond à la demande d'un marché. Et, au delà de cette approche très économique, peut-on sereinement prôner la décroissance alors que, chaque jour, 25 000 personnes meurent de faim dans le monde ?... »
Et d'affirmer que la FDSEA n'est pas dans la défense du statu quo et qu'elle est consciente que certaines lignes doivent bouger : « L'agriculture dans toute sa diversité est en mouvement et fait preuve de beaucoup d'innovation. Nous devons poursuivre dans cette voie de la recherche de valeurs ajoutées... Nous sommes capables d'impulser des idées, de les porter politiquement pour mieux convaincre nos partenaires et les élus... Et si c'était cela la définition du syndicalisme de demain ? »

 

M.R.


Ils ont dit...

Sur le sujet des retraites, Christophe Buchet constate et déplore qu'il n'y a pas eu d'évolution et qu'on est loin de la promesse des 85% du Smic. Il se dit sceptique sur les « 1000 euros pour tous" pour 2022.
Le grand débat sur « Quelle transition écologique pour l'agriculture ? » qui aura lieu à Poligny le 15 avril, fait déjà débat. Quelle attitude adoptera la FDSEA : le boycott ou une participation massive ? Rien n'est encore tranché mais le président dira son scepticisme quant à l'organisation de ce genre d'événement...
Sur la question des dégâts de gibier, les chiffres donnés par Gilles Tonnaire montrent que le dossier « continue à être difficile ». Il espère que, dans tous les cantons, les ACCA joueront le jeu...
Le député Jean-Marie Sermier a évoqué « le flicage » d'agents de l'Office de la biodiversité, misant plus sur « les bons fonctionnaires faisant de la prévention » que sur des militants...
Pour les JA, Nicolas Saive a demandé à ce que l'installation soit une priorité du 2ème pilier de la Pac. Il revient sur les demandes de remboursement de DJA et souhaite que l'Etat intervienne pour les annuler « comme c'est le cas dans d'autres départements... »
Pour le conseil départemental, Dominique Chalumeaux souligne le rôle ingrat et difficile des respoonsables syndicaux. Mais il leur demande de prendre des responsabilités, de se projeter dans l'avenir, de s'engager... même si c'est de plus en plus compliqué !
François Lavrut, le président de la chambre d'agriculture du Jura en appelle à l'un ion de tous sur le dossier de l'agribashing. Idem pour le changement climatique où « il faudra utiliser tous les leviers pour s'y adpater et rester compétitifs... »