FDSEA – JA 39
A situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles !

Le 6 septembre dernier, le préfet du Jura s'est déplacé en petite montagne à Chisséria pour constater les conséquences de la sécheresse pour les exploitations du secteur. Le lendemain, les responsables de la FDSEA et des JA ont été reçu en préfecture pour aborder également les dossiers environnementaux du moment.
A situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles !

Une vingtaine d'éleveurs étaient présents sur la ferme du pré Livet à Chisséria que le préfet avait choisi pour constater les effets de la sécheresse. En présence de la députée, Marie-Christine Dalloz, et d'autres élus locaux, le préfet s'est montré à l'écoute des agriculteurs... même si ces derniers attendent plus que de bonnes intentions circonstancielles !

Le président de la FDSEA du Jura, Christophe Buchet, a une nouvelle fois rappelé les demandes de la profession concernant la reconnaissance des calamités agricoles et l'exonération collective de taxe sur le foncier non bâti. Le préfet s'est voulu positif sur ces deux points et a annoncé que le lancement de la procédure depuis quelques jours. Il a également annoncé que l'Europe autorisait une avance automatique des aides Pac à hauteur de 70% au 15 octobre. Du côté des jeunes agriculteurs, c'est l'état des stocks de fourrages qui inquiète les jeunes qui viennent d'investir. La flambée des prix des fourrages n'est pas pour les rassurer non plus. « Il faudrait pourvoir un peu encadrer les prix » soulève Jérôme Benoit. Le préfet en appelle plutôt à la solidarité entre les zones plus ou moins impactées. Concernant le cahier des charges du comté, le président de la FDSEA a rappelé que le syndicat avait fait des demandes de dérogations au CIGC sur l'achat de fourrages hors zone et la limitation d'aliments complémentaires. « L'urgence c'est de pouvoir nourrir nos animaux jusqu'au printemps alors que nous sommes tous en ration hivernale depuis le 14 juillet » décrit Jocelyne Favier, élue à la chambre d'agriculture. « Sur deux mois, la coopérative d'Arinthod a produit 100 000 litres de moins que l'an passé soit 250 fromages » relate son président Stéphane Renaud.
Le préfet s'est engagé à apporter son soutien aux demandes du CIGC vis-à-vis de l'Inao. « Mais je n'irai pas au-delà de ce que demande le CIGC » annonce t'il assurément. La balle est donc dans le camp de l'interprofession sur ce point !
Par ailleurs, en prenant l'exemple de la situation des exploitations en viande bovine, Christophe Buchet a demandé le soutien de l'Etat et des collectivités territoriales concernant des mesures conjoncturelles et plus structurelles. « Nous aurons besoin qu'à tous les niveaux de l'Etat et des collectivités, les élus soutiennent les futurs projets de réserves collinaires ou dans l'immédiat des aides en trésorerie et au transport de fourrages ». « A situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles » a répondu à plusieurs reprises le préfet. Une affirmation que les agriculteurs ont bien enregistrée et sauront rappeler au bon souvenir du représentant de l'Etat si besoin.


Exemplaire au niveau environnemental


Le lieu de la rencontre se situant en pleine zone Natura 2000, les échanges entre les agriculteurs et le préfet ont rapidement déviés sur les contraintes environnementales. « Certaines exploitations du secteur sont 100% en zone Natura 2000. Il y a 20 ans on pouvait croire cela serait une chance pour développer l'agriculture mais aujourd'hui on ne peut plus retourner de praires naturelles pourtant l'implantation de luzernes ou de plantes résistantes permettraient d'assurer plus d'autonomie les années sèches, c'est un frein et un handicap » a souligné Nicolas Dupuis. « Aujourd'hui des associations environnementales veulent nous interdire de broyer quelques cailloux et quelques haies alors que le Jura est assez exemplaire au niveau environnemental car c'est bien nos pratiques qui ont permis ce classement. » développe le responsable cantonal FDSEA.
A travers ces témoignages venus du fond du cœur, le préfet a perçu le sentiment de mal-être et le manque de reconnaissance du métier que ressentent bon nombre d'agriculteurs. « Je peux écouter le bon sens mais je n'ai pas le choix du discernement. Je n'ai pas le pouvoir de déroger à Natura 2000 » se défend le préfet. Un sujet environnemental qui, de nouveau, a été longuement été développé par les responsables départementaux de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, en préfecture, le lendemain de cette rencontre de terrain.

 

PE Brunet