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Un mois d'octobre bien arrosé et qui reste doux

Octobre a été doux, avec des températures supérieures de 2,1 °C par rapport aux normales de saison dans le Centre-Est, en Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté. Si les précipitations du mois sont excédentaires partout en France, sauf en Corse, en cumul depuis le 1er septembre elles restent cependant déficitaires sur notre territoire.
Un mois d'octobre bien arrosé et qui reste doux

Octobre tranche après des mois très secs, de juin à septembre. La pluie était attendue et elle est tombée en abondance. Les précipitations ont été en moyenne excédentaires de 41 % dans toutes les régions, à l'exception de la Corse et du Gers, indique la dernière note de climatologie d'Agreste du 8 novembre. Sur l'ensemble du territoire, il est tombé une moyenne de 115 mm de pluies ; les cumuls de précipitations depuis le 1er septembre sont ainsi légèrement supérieurs à la normale (+ 4 %). Les situations sur la période sont en revanche très disparates selon les régions : excédent dans l'Ouest et le Sud-Est ; déficit en Corse et dans le Centre-Est.
Côté températures, la douceur est toujours là ! La température moyenne nationale sur octobre s'établit à 15,5 °C, supérieure de 1,6 °C par rapport aux normales de saison. Le phénomène est dû à une remontée de chaleur depuis l'Espagne, dans un flux d'air d'Ouest à Sud-Ouest, chaleur qui s'est ensuite étendue à tout le pays, excepté la pointe bretonne. Le week-end des 12 et 13 octobre, des records de températures à plus de 30 °C ont même été enregistrés dans le Sud-Ouest, indique la chaîne météo dans son bilan climatique pour le mois d'octobre. L'épisode a été suivi de violents orages les 14 et 15 octobre, particulièrement marqués dans le Sud du pays.


De la pluie, mais est-ce suffisant ?

 

Dans le Centre-Est, en Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, les températures en octobre ont été supérieures de 2,1 °C par rapport aux normales de saison. Même tendance si l'on cible l'Ain, l'Ardèche, la Drôme, l'Isère, le Jura, la Loire, le Rhône, la Saône-et-Loire et les Savoie, qui ont enregistré des températures maximales en hausse de 2 °C par rapport aux moyennes habituelles (période 1981 - 2010). La douceur a donc persisté sur octobre dans notre région, avec des journées à plus de 27 °C, relevées par les stations de Montélimar, Lyon et Bourg-Saint-Maurice.
Si le mois d'octobre a été bien arrosé dans le Centre-Est, il n'a, en revanche, pas suffi à combler le déficit de pluviométrie enregistré depuis le 1er septembre. Avec 122 mm de pluies en moyenne sur le mois, soit un excédent de 50 % par rapport à la normale, le niveau des précipitations sur les deux mois accuse encore un déficit de 8 %, confirmant que septembre a été extrêmement sec. L'indice d'humidité des sols au 1er novembre est supérieur à la normale sur la plus grande partie de la France, à l'exception du Gard, de la Corse et d'une bande allant du Puy-de-Dôme au Bas-Rhin, dans laquelle se trouve justement une partie de notre région.
Cela étant, et même en l'absence d'informations plus précises concernant l'état des nappes d'eau souterraines à début novembre, les pluies d'octobre ont fait du bien, après quatre mois très secs. Sur les dix départements cités plus haut, l'excédent moyen est de 43 %, allant de + 22 % enregistrés par la station Météo France de Chambéry à + 90 % pour celle de Saint-Etienne...


La production des prairies inférieure de 27 %


La dégradation de la production d'herbe s'est, en revanche, confirmée sur octobre. Les cumuls de pluies enregistrés dans le mois n'y ont rien fait. « Après la sécheresse de l'été, les températures élevées et la faiblesse des précipitations du début d'automne n'ont pas permis la reprise de la pousse automnale. [...] Au 20 octobre 2019, la pousse cumulée des prairies permanentes sur l'ensemble de la campagne est déficitaire au niveau national : elle n'atteint que 73 % de la pousse annuelle de référence. 82 % des régions fourragères sont en déficit en cette fin de campagne, 62 % d'entre elles affichant un déficit important (moins de 75 % de la pousse de référence) », relève la dernière analyse « des prairies permanentes productives vues par ISOP (Informations et suivi objectif des prairies) » d'Agreste. Auvergne-Rhône-Alpes est, à ce titre, la plus touchée, avec un déficit de production qui atteint 38 %. Les années se suivent... et se ressemblent, puisque 2019 « fait suite à une année 2018 marquée par des records de températures et déjà très déficitaire (- 23 % de pousse cumulée par rapport à la référence) ». 


Sébastien Duperay