AG FRCL Massif Jurassien
Carton plein

Première au top. Ce 6 avril au matin, Mathias Bouillet et Jean-Baptiste Cattin animaient pour la première fois l’assemblée générale de la FRCL en tant que président et vice-président. Les deux quadragénaires ont soufflé un vent nouveau, tout en réaffirmant un attachement fort aux valeurs séculaires des coopératives laitières devant plus de 300 personnes au gymnase de Frasne.

Carton plein

 Le lieu est établi depuis plusieurs années, l’assem­blée générale de la FRCL du Massif jurassien se déroule au gymnase de Frasne, au printemps. Si le lieu est connu, c’est un nou­veau déroulement qui attendait les participants. D’abord en huis clos, les présidents de coopératives, ac­compagnés la plupart du temps de sociétaires de leur fruitière, ont eu un temps d’échange conséquent avec les membres du bureau de la FRCL. Ils ont aussi eu droit à une scénette de théâtre qui les a ravis. Mais un huis clos reste un huis clos et nous n’en saurons pas plus !

En seconde partie de matinée, les invi­tés sont venus étoffer les rangs faisant monter les effectifs à plus de 300 per­sonnes. Le moment pour les nouveaux dirigeants de la FRCL de réaffirmer le nécessaire engagement en faveur du collectif pour qu’un maximum d’ate­liers de transformation demeurent. Une assemblée générale, c’est aussi le temps de la perspective. Sans langue de bois, Mathias Bouillet, l’homme du Jura et Jean-Baptiste Cattin, ce­lui du Doubs, ont évoqué l’instabilité économique, sociale et géo-politique qui secoue tous les acteurs de l’éco­nomie. Envolée des charges, flambée des matières premières, augmentation des taux d’intérêts des emprunts sont autant d’éléments avec lesquels il va falloir faire. Et puis, il y a les questions auxquelles les fruitières sont confron­tées. Les dossiers environnementaux, la transmission, le recrutement en sont quelques-unes. Ces interrogations, les élus de la FRCL proposent de les ap­préhender comme des défis à relever. Non pas pour atténuer leurs effets mais plutôt pour assurer la pérennité des maillons de la chaine de la filière.

Assumer nos responsabilités 

A deux voies, président et vice-pré­sident ont dressé un bilan de l’année écoulée et ont insisté sur les challenges qui attendent les 130 coopératives du massif gérées par près de 2 000 coo­pérateurs-sociétaires. L’augmentation des charges et notamment du coût de l’énergie restent une préoccupa­tion pour tous les acteurs de la filière.

Mathias Bouillet et Jean-Baptiste Cattin, président et vice-président de la FRCL

 « Certains résultats des années pas­sées offrent une certaine élasticité, il sera nécessaire de trouver des moyens d’améliorer l’efficience technique et économique de nos exploitations agricoles, dans un contexte où le dé­règlement climatique oblige à adapter les pratiques. La capacité à investir des ateliers est également affectée. L’augmentation des taux d’intérêts les pénalise » explique Mathias Bouillet, président. C’est pourtant dans cet envi­ronnement instable qu’il faut continuer à avancer. Pour jalonner le parcours, la FRCL a établi des points de repères. S’il est des facteurs conjoncturels su­bis par les coopératives comme par tous les autres acteurs de la filière et de l’économie, certains éléments peuvent être des marqueurs forts en termes de structuration.

RSE en ligne de mire 

« Nos sols karstiques sont vulnérables. À la FRCL, nous avons investi pour aider les fruitières à maîtriser leurs rejets ou les accompagner dans des projets de nouvelles stations d’épu­ration » insiste Jean-Baptiste Cattin. Sur ce point, l’objectif de la FRCL est limpide : répondre à 100 % aux exi­gences environnementales en vigueur. Pour aiguiller le chemin des fruitières, les responsables de la FRCL ont mis l’accent sur la responsabilité sociétale. Gros mot dans les oreilles de quelques-uns, elle semble être un passage obligé pour nouer un dialogue durable avec les partenaires sociaux et envisager l’avenir sereinement. « De nombreuses fromageries investissent pour appor­ter des améliorations et lutter contre la pénibilité au travail. L’état d’esprit constructif doit demeurer » affirme le président. Les fruitières n’échappent pas à la pénurie de main d’oeuvre. Don­ner aux jeunes l’envie de venir travail­ler dans les ateliers de transformation est un autre des défis à relever. « Les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux. Leur rythme s’accé­lère. Sans compter la révolution numé­rique qui a des conséquences majeures dans tous les domaines. Le besoin d’imaginer un futur désirable se fait pressant » a conclu Mathias Bouillet convaincu que la FRCL a un atout à jouer dans la construction de ce futur.

Séverine Vivot