Productions locales/Le 11 janvier dernier, le Président du pays dolois, Jean Marie Sermier et le Président de la Chambre d’Agriculture du Jura, François Lavrut réunissaient les principaux acteurs de la grande distribution présents sur ce territoire.
Le pays dolois regroupe les 4 intercommunalités du nord Jura, communauté d’agglomération de Dole, Jura Nord, Plaine Jurassienne et Val d’Amour soit 127 communes et 85000 habitants. Le pays est une structure associative qui permet de travailler des projets à une échelle plus grande et plus pertinente pour des problématiques spécifiques : le tourisme, la santé et depuis 2 ans, l’alimentation avec l’engagement dans une procédure de labellisation pour un projet alimentaire de territoire.
L’objectif est simple : redonner davantage de place aux productions locales dans une démarche gagnante pour tous ; gagnante pour les consommateurs mais aussi gagnante pour les producteurs. Dans ce contexte, la place de la distribution est centrale et qu’il s’agisse de grande distribution ou de petits commerces de proximité, spécialisés en agricultures biologique ou non, chacun a un rôle prépondérant à jouer. Lundi dernier, les enseignes Super U, Colruyt, Leclerc, Intermarché, Biocoop étaient présentes mais également des structures plus modestes telles que la SICA Bio des 4 rivières ou le panier bio à Dole. Mais derrière la notion de production locale se cachent différents types de productions : des productions pour lesquelles il existe des volumes importants telles que la viande, le vin ou les fromages, des productions de niches telles que les fruits ou les légumes et enfin, les produits bio. La réussite du projet agricole de territoire va reposer d’une part sur la capacité à favoriser davantage de produits qui génèrent des volumes et impactent les filières traditionnelles en substituant des produits venus d’ailleurs au profit du local ; d’autre part, pour les productions de niche et les petites filières, un travail de mise en réseau des producteurs semble indispensable pour favoriser une offre groupée et donner davantage de visibilité aux producteurs. Concernant les produits bio locaux, les distributeurs mettent en avant à la fois le problème de la disponibilité des produits mais également des prix qui sont parfois en décalage important avec les réalités du marché. Enfin, un travail d’enquête vient d’être lancé afin d’évaluer les besoins complémentaires de productions locales ou encore d’outils pour favoriser la transformation ou la conservation.
Cette réunion était la première d’une série de 4 consacrée à la mise en marché des produits et s’en suivront une rencontre avec la restauration collective des établissements scolaires, hôpitaux, EHPAD, une rencontre avec les consommateurs et enfin, une dernière réunion avec les producteurs.
Un projet alimentaire de territoire, c’est quoi ?
La crise sanitaire liée au COVID-19 a souligné la nécessité de renforcer la résilience de notre système alimentaire dans toutes ses dimensions et l’importance de relocaliser notre agriculture et notre alimentation. De nombreuses initiatives locales et citoyennes ont permis à chacun durant cette période de s’alimenter, via la vente directe, l’approvisionnement des magasins par des producteurs locaux, ou encore la collaboration des agriculteurs du territoire avec les associations d’aide alimentaire. Ces acteurs se sont mis en réseaux, en relation, pour assurer à tous une alimentation durable, locale et de qualité. Il nous faut construire sur ces initiatives et soutenir les professionnels et collectivités qui s’y engagent.
Dans ce contexte, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation souhaite renforcer le développement des projets alimentaires territoriaux (PAT). Création de circuits courts, approvisionnement des cantines scolaires par les producteurs locaux, structuration des filières locales pour rapprocher l’offre de la demande… Ces projets, portés par une collectivité, une association ou encore un collectif d’agriculteurs, sont construits sur un territoire et fédèrent l’ensemble de ses acteurs afin de favoriser l’ancrage local de l’alimentation.