Coopératives laitières Doubs et Jura
Entre dynamisme et innovation

Pour la quatrième fois, les FDCL du Doubs et du Jura tiennent leurs assemblées générales en même temps. Pour souligner la force de l’engagement coopératif.
Entre dynamisme et innovation

Pour la quatrième année consécutive, les FDCL du Doubs et du Jura organisent conjointement leurs assemblées générales. Avec une date tout en symbole.
Ce mercredi 1er avril, la fin des quotas, dont on a tant parlé, entre effectivement en vigueur. Cette nouvelle absence de règles doit permettre à chacun de s'interroger sur sa place dans le paysage laitier et son engagement au sein de sa coopérative puis de sa filière. En appliquant finalement un propos tenu par Philippe Frémeaux : « Le meilleur compromis, c'est l'intérêt de tous », résume ce journaliste du magazine Alternatives économiques.
Une table-ronde va d'ailleurs servir de support pour illustrer de manière concrète les différents piliers sur lesquels la coopération va pouvoir s'appuyer. Comme le dynamisme des coopératives. D'un point de vue économique, l'investissement contribue à la vie de tout un territoire. C'est le cas dans le vallon de Sancey où la fruitière décide d'investir près de 2 millions d'euros pour restructurer son unité de production. La fruitière du plateau de Bouclans a décidé de mettre en scène sa structure et ses producteurs dans un film. «Pour communiquer sur notre savoir-faire à destination de nos voisins qui ne connaissent que nos produits», note Emmanuel Mathey, le président.

Ce dynamisme des coopératives tient sur l'engagement des femmes et des hommes qui y prennent toute leur place. «Comme la coopérative est un choix, il faut donc s'engager pour la garder», revendique Rémi Hugon, président de la fruitière du temps comté à Pont-du-Navoy. Un engagement qui peut être conséquent. «Il faut avoir du temps», confirme Fabienne Vionnet,
présidente de la fruitière du plateau de Nozeroy. «Je n'ai plus d'enfants en bas âge. Sinon, je n'aurais pas pu partir en laissant en plan les problèmes de la maison.» La présidente voit d'autres intérêts à l'engagement des femmes : «plus de sensibilité, plus de douceur, plus de diplomatie car nous sommes volontiers tournées vers l'intérêt général.» Ce qui est l'essence même de la coopération.


Une force collective


Cette force humaine et collective permet aussi un foisonnement d'idées qui se concrétisent par l'innovation dans sa dimension territoriale. «C'est un sujet qui nous tient à coeur», avance
Bernard Marmier, président de la FDCL du Doubs. «Nous vivons sur un territoire et notre mission en tant que coopérateur dépasse la simple gestion du lait.» La transformation laitière
peut avoir des incidences concrètes, notamment au niveau de la qualité des rivières. Laurent Tessier, délégué régional à Besançon de l'Agence de l'eau le confirme : «Il faut en revenir à
l'intelligence locale et collective.» Pour que les solutions à apporter soient pragmatiques.
Il ne reste plus qu'à clore les travaux des FDCL du Doubs et du Jura. Jean- Luc Linard résume en quelques mots sa pensée en insistant sur quelques messages : «Il est indispensable de jouer collectif», assure le directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt. Confortant clairement les propos échangés lors de la table-ronde. «Il vous faut cultiver ce
collectif car c'est votre force.» Qui doit rester incontournable d'autant plus que cette demande se tient le premier jour sans quota. L'État se retrouve de fait dans une réflexion pour accompagner la production laitière. «Nous allons lancer la seule étude régionale qui va décrire les futurs possibles à l'horizon 2030.» Jouer collectif ne doit pas être une fin en soi. Il faut aussi se rendre visible. «Pour donner un caractère territorial à vos coopératives.» Car elle contribue à l'organisation de la vie économique des secteurs où la coopération opère tout en modelant les paysages par l'engagement quotidien de ses adhérents. «Il n'y a pas honte à avoir de l'ambition.» Enfin, il faudra aussi prendre de la hauteur en intégrant la future organisation territoriale et en appréhendant dès maintenant ces changements à venir. «Vous allez changer d'élus et de responsables ; ils pourraient venir de la Nièvre et ne pas connaître la réalité de votre terrain.»
Il faut donc se préparer à cette nouvelle situation pour ne pas prendre le train en marche. «Le monde bouge. Aide-toi et le ciel t'aidera», conclut Alain Mathieu, le président de la FDCL du Jura.


Dominique Gouhenant