Conjoncture
La production porcine franc-comtoise limite la casse
Philippe Monnet, le président d’Interporc, a dressé un état des lieux de la filière régionale. Dans un contexte européen de baisse de production généralisée (-8,5% pour l’EU et -5,7% en France), la Franche-Comté résiste mieux et ne perd qu’1% des volumes. La saucisse de Morteau souffre particulièrement du repli de la consommation, tandis que celle de Montbéliard s’en sort mieux.
Mercredi 29 novembre à Saône, tous les acteurs de la filière porcine régionale s’était donné rendez-vous à Saône pour leur rencontre annuelle, la fameuse journée régionale porcine. D’emblée, le président d’Interporc, lui-même éleveur porcin, situe la région dans son contexte national : « Entre 2022 et 2023, la production a baissé de 8,5 % dans l’Europe des 27 et de 5,5 % en France. Dans notre région, cette baisse est de 1 %. Sur le volume total nous ne pesons que 2%, mais ça représente quand même 250 000 porcs charcutiers produits chaque année. » Pour notamment approvisionner les fabrications de produits salaisonniers emblématiques de la région… dans un système écologiquement vertueux, puisque l’engraissement de ces porcs charcutiers permet de valoriser le lactosérum sous-produit des fabrications fromagères. Et que le lisier des porcs fertilise judicieusement les prairies pâturées par les montbéliardes, productrices de ces laits à haute-valeur ajoutée. Cet écosystème s’appuie aussi sur des outils régionaux pour l’abattage et la découpe, avec l’abattoir de Valdahon.
Un écosystème vertueux
La demande hélas a un peu fléchi, conséquence de l’inflation subie par les ménages suite à la guerre en Ukraine. En GMS, mais également dans les réseaux plus spécialisés de boucherie-charcuterie, les produits les plus chers accusent le coup, et c’est le cas notamment pour la Morteau IGP qui décroche de 8 % en volume depuis un an tandis que sa cousine la Montbéliard IGP tire son épingle du jeu à +3,7 %. 10 500 tonnes de saucisses ont néanmoins été fabriquées et vendues.
AC