ASSOCIATION DES MAIRES DU JURA

Trois questions à Bernard Mamet, nouveau président

Bernard Mamet, c'est difficile de succéder à Sylvie Vermeillet à la présidence d'une association comme l'AMJ ?

B.M. : La démission de Sylvie Vermeillet n'a pas été une étape évidente dans la vie de l'AMJ. J'étais au conseil d'administration depuis quelques années et j'occupais la vice-présidence depuis 2011. Donc en bonne place pour lui succéder...
Mais, pour poursuivre le travail sans rien perdre de notre dynamique, nous avons recherché à renforcer les équilibres. Dans le travail et le partage des tâches, avec Jean-Louis Maître, le secrétaire général. Mais aussi au sein du conseil d'administration où le secteur de Dole était peu représenté. D'où l'arrivée de Félix Macard comme nouvel administrateur.

Le bureau de l'association des maires de France a décidé que le 19 septembre serait une grande journée d'action. Pour quelles raisons ?
B.M. : C'est une décision sans précédent traduisant la préoccupation de très nombreux élus qui doivent faire face simultanément à une forte réduction de leurs moyens et à un accroissement continu des charges qui pèsent sur leurs communes et intercommunalités. L'objectif est d'informer et de sensibiliser directement les habitants des conséquences de la baisse brutale et inéquitable des dotations sur l'investissement et les services publics locaux.
Certes, nous sommes conscients que nous devons faire des choix. Mais quels choix ? Il est difficile de faire des sacrifices sur les dépenses de fonctionnement. Nous le constations au quotidien. Et réduire l'investissement cela signifie différer voire abandonner des travaux avec toutes les conséquences que cela suppose pour l'emploi et les entreprises du BTP qui nous lancent des S.O.S.. Dans le même temps, nous essayons de réduire l'enveloppe des subventions allouées aux associations locales mais avec la conscience que cela peut altérer la qualité de la vie dans nos villages. Nous ne remplaçons pas les départs en retraite alors que la charge de travail est toujours plus importante... Je le répète, nous avons bien conscience de la nécessité de faire des sacrifices, mais ce que nous voulons c'est que tout cela soit appréhendé d'une autre manière, que la baisse des dotations soit moins abrupte, plus lissée...

Autre sujet d'inquiétude pour cet automne, la loi Notre ?
C'est effectivement le sujet qui nous inquiète, nous intrigue... Et ce n'est pas en apportant une réponse purement arithmétique, en fixant un seuil à 10 ou à 20 000 habitants que l'on va réussir une réforme territoriale. Nous n'avons jamais refusé le débat, mais ce que nous refusons c'est d'être mis devant le fait accompli. Les élus de terrain sont tout à fait capables de choisir leur destin dans une logique de territoires, de bassins de vie. Même s'ils s'interrogent sur les dérogations qui pourraient être accordées à un département comme le Jura, sur le répartition des compétences... Nous demandons que nos choix soient pris en compte plutôt que de subir ceux dictés par l'Etat.
C'est aussi pour cela, pour montrer la place essentielle et irremplaçable de l'institution communale dans l'exercice de la démocratie républicaine et dans la recherche de cohésion sociale que nous organisons cette journée nationale d'action le 19 septembre.

M.R.

Un partenariat renouvelé entre l'association des maires du Jura et ERDF