CLAIRVAUX-LES-LACS
Les forestiers privés dans une communauté de destins

L'Assemblée générale de la section Jura des Forestiers Privés de Franche-Comté a exprimé plusieurs choix politiques après une matinée de réflexion.
Les forestiers privés dans une communauté de destins

En présence d'une bonne centaine d'adhérents du syndicat local et de personnalités diverses, Christian Bulle pouvait ouvrir cette assemblée générale compte-tenu « d'un ordre du jour assez dense ». A titre d'information d'ailleurs, le président de la section du Jura démarrait son intervention par deux sujets non inscrits à l'ordre du jour. D'abord les tendances constatées lors de la récente vente de bois de Poligny puis l'annonce d'une étude, à laquelle participent notamment l'Inserm et le CNRS, sur un échantillon de 100 personnes travaillant sur le Haut-Jura et ayant développé la maladie de Lyme après piqûre.

 

Fonctionnement et actions

 

Etait abordé ensuite le fonctionnement du syndicat qui se voit dans l'obligation de trouver de nouvelles ressources financières, les chambres d'agriculture ne pouvant plus apporter d'aides. Il en va ainsi pour le fonctionnement des secrétariats et pour deux autres appuis techniques compte-tenu également de la réforme des centimes. « Cela devient inacceptable ! » réagit Christian Bulle. Il notait également que Bourgogne et Franche-Comté ayant fusionné au titre du syndicat, la présidence avait été confiée à un Bourguignon. Enfin, le président départemental signalait les nombreuses interventions en vue de faciliter le règlement de problèmes au niveau de places de dépôt, de dégâts de gibier, aux dessertes ou encore à des vols de bois dans le Haut-Jura ayant entraîné deux dépôts de plainte. Au sujet du contrat régional forêt-bois qui propose pour la Franche-Comté une augmentation de récolte de 15% dans toutes les catégories sauf le bois-énergie, Christian Bulle soulignait à cet effet que la desserte est la priorité pour pouvoir obtenir, derrière, une gestion durable et pérenne. Venaient ensuite les rapports avec la Fédération départementale des chasseurs pour la restauration ou le maintien de l'équilibre sylvo-cynégétique avec notamment les points noirs recensés du fait du cerf en Forêt de Chaux, Haut-Jura et Meussia et du chamois du côté de Bellecombe et des Moussières.

Après demande aux propriétaires de faire impérativement remonter les fiches de dégâts, venait une information sur l'expérimentation conjointe de divers modes de protection de parcelles en cours de régénération dont l'utilisation de peinture bleue qui aurait un effet répulsif. Pour ce qui concerne l'accès à la ressource, malgré la loi d'avenir 2014 lui en ayant donné compétence, le Département ne pourrait financer d'étude pour la résorption des « points noirs » rencontrés par les grumiers sur certaines voies de circulation.

 

Dialogue nécessaire avec les environnementalistes

 

Après avoir évoqué quelques règles liées à la restructuration foncière venait le tour du grand tétras et de sa protection. Constatant la multiplication des contraintes dans l'arrêté pour l'ASA du Plan des Louzes (Bois d'Amont) par rapport à l'arrêté de protection de biotope modifié en 2005, l'un des experts forestiers présent soulignait le rôle du syndicat envers les règles excessives et la « nécessité d'engager un dialogue entre forestiers et environnementalistes ». Ces experts forestiers faisant partie bien évidemment des gestionnaires forestiers professionnels dont le syndicat recommande l'utilisation du fait de leur compétence notamment dans le cadre d'une gestion durable. Etaient encore évoqués les modalités permettant une meilleur qualité des exploitations, comme le thème récurrent des tendances nationales en matière de cours des bois ou encore l'assurance responsabilité civile des propriétaires liée à leur adhésion à l'association.

 

Des invités prêts à travailler avec Fransylva

 

Michel Liégeon vice-président de la fédération des chasseurs du Jura plaça d'entrée le curseur assez haut en assurant « Notre fédération veut travailler avec vous pour qu'il n'y ait pas de dégâts et que l'on réussisse nos plans de chasse. Travaillons ensemble »
Michel Bourgeois au titre de représentant des communes forestières souhaitait entre autres « la mise en place d'un système de dissuasion de tout ramassage » en ajoutant « forêt publique ou privée, nous avons tous les mêmes préoccupations ».
Pour Françoise Vespa, vice-présidente du conseil départemental « Ce patrimoine étant capital sur notre territoire, élus et propriétaires privés se doivent de tout faire pour la respecter et la transmettre du mieux possible ».
Dominique Chalumeaux, président de la chambre d'agriculture, notait quant à lui « l'excellent travail que nous menons avec vos représentants. Dans notre département couvert à 50% par l'agriculture et la forêt, de multiples dossiers nous lient en une communauté de destins. La forêt est un placement d'avenir, il faut encore s'organiser pour s'en sortir tous ensemble »
Il restait encore à chacun à voter sur les propositions du syndicat avant de partager le repas puis d'aller visiter du côté de Châtel-de-Joux la parcelle ayant remporté en forêt privée le Sylvotrophée 2017.