RESEAU INOSIS
Journée d'échange pour les éleveurs du Réseau Inosys du Massif jurassien

Un des piliers de l'élaboration de références locales sur les exploitations produisant du lait AOP, le Réseau Inosys vit en Franche-Comté ! Jeudi 4 Avril se tenait à Censeau, la réunion dédiée aux éleveurs du Réseau, qui fournissent tous les ans de précieuses informations et permettent un suivi accru de l'évolution des exploitations produisant du lait AOP dans la région.
Journée d'échange pour les éleveurs du Réseau Inosys du Massif jurassien

La matinée a débuté par un quiz en salle, afin de resituer les systèmes AOP franc-comtois au sein du paysage de la production laitière française et internationale. Saviez-vous par exemple que les producteurs de Bourgogne-Franche-Comté représentent 7,7 % des exploitants laitiers en France ; ou encore que 78 % des exploitations néerlandaises adhéraient à un cahier des charges "lait de pâturage" en 2015 ?

L'occasion également d'échanger sur les attentes des consommateurs quant aux produits laitiers, et donc aux démarches de différenciation qui se développent : le lait de pâturage et l'alimentation des vaches sans OGM n'est plus une exclusivité de nos AOP !

Les résultats des fermes du Réseau ont également été présentés au groupe, ainsi que les grandes lignes d'évolution de ces exploitations, entre 2012 et 2017. Globalement, la tendance est à l'augmentation de la productivité : davantage d'animaux et de lait produit par unité de main d'oeuvre. L'augmentation du prix du lait AOP est absorbée par l'évolution à la hausse des charges, en parallèle. En conséquence, le coût de production de 1000 L de lait augmente. Les postes principalement touchés sont les achats d'aliments du bétail, ainsi que les frais liés aux bâtiments et à la mécanisation, amortissements inclus. Le prix de revient, soit le prix de lait minimum nécessaire pour couvrir ces coûts de production, augmente de 110 € / 1000 L, pour atteindre 538 € / 1000 L en 2017. Attention, dans ce coût de production est comptabilisée une rémunération du travail des exploitants à hauteur de 2 SMIC (une norme adoptée au niveau national). Pour comparaison, le prix du lait dans les exploitations suivies a augmenté de 100 € / 1000 L pendant ces mêmes cinq années.

 

Une enquête sur l'astreinte

 

L'équipe du Réseau Inosys de Franche-Comté a conclu la matinée par la présentation de ses projets pour l'année à venir. Afin de mieux comprendre l'évolution des exploitations, et notamment la hausse des postes liés aux bâtiments et à la mécanisation, une enquête sur le travail d'astreinte, en lien avec les investissements réalisés, va être menée.

L'après-midi, Christelle et Régis Marguier ont accueilli le groupe sur leur exploitation. Un premier constat partagé par tous : la propreté et le calme qui respirent du bâtiment d'élevage. En effet, celui-ci, réalisé selon les plans de Régis, présente quelques particularités. Les logettes font l'objet d'une zone dédiée, et non pas d'un lieu de passage. Les logettes en plaquettes de bois et recouvertes de paille, ainsi que le raclage régulier, garantissent la propreté des vaches laitières. L'alimentation est également pensée pour préserver le calme du troupeau. En Décembre 2017, des auges motorisées et un feed car ont été installés. Ce système combine les avantages du Dac et de la distribution du concentré aux cornadis. En effet, les auges obligent les vaches à consommer uniquement leur ration, distribuée par le feed car après la lecture de la puce auriculaire. La distribution a été maintenue deux fois par jour. Cet investissement a été rentable pour l'exploitation, puisque l'annuité générée a été couverte par les gains réalisées sur la charge alimentation des vaches laitières.