ANCIENS EXPLOITANTS
Les retraités agricoles n'en peuvent plus d'attendre !

Les anciens exploitants agricoles du Jura n'en peuvent plus d'attendre des réponses à leurs nombreuses demandes de revalorisation des petites retraites, régulièrement adressées aux politiques. Ils l'ont redit au cours de leur assemblée générale de Domblans.
Les retraités agricoles n'en peuvent plus d'attendre !

L'asssemblée générale de la SDAE le 7 mai à Domblans a fait salle comble avec près de 200 participants. L'invité Robert Verger, président de la commission fiscale et sociale de la FNSEA, a su mobiliser, en lien direct avec l'actualité du moment : la réforme des retraites en cours de négociations. Mais avant de parler de l'avenir, la SDAE du Jura rappelle son attachement à défendre ses adhérents, les retraités d'aujourd'hui.

Michel Gros, président par intérim de la SDAE, en introduction à cette matinée, a souhaité avoir une pensée particulière pour Jacques Chalumeau, président de la SDAE et les adhérents empêchés pour problèmes de santé. Il a également affirmé, au nom des retraités de la section, leur soutien aux agriculteurs éprouvés par les mauvaises conditions climatiques de l'été et l'automne 2018. Avant d'arriver au sujet principal de la l'assemblée générale : les retraites. En 2018, le gouvernement s'était engagé à travailler à la revalorisation des plus faibles retraites agricoles, en parallèle de la réforme en cours de préparation qui impactera uniquement les futurs retraités. « Or rien n'a vraiment changé, », note Michel Gros, qui poursuit sur un ton résolument syndical. « Nous allons devoir affirmer très fort nos revendications. Au fil des années des résultats ont été obtenus ; 75% du SMIC pour une carrière complète, points RCO accordés aux conjointes, ... Mais aujourd'hui, nous devons obtenir la parité avec les autres catégories sociales. Nous devons aller plus loin et obtenir les 85% du Smic pour tous les retraités sans attendre 2021 ou 2025 ! Il faut savoir que 85% du Smic c'est encore en dessous du seuil de pauvreté. Les retraites doivent être, de plus, indexées sur l'inflation qui est de 2% pour cette année 2019. Nous ne pouvons pas nous contenter de quelques miettes de pain : 0 ,3% d'augmentation pour cette année. La section des anciens exploitants se doit de réagir face à la baisse constante du pouvoir d'achat. L'urgence est réelle pour des retraites qui n'ont pas augmenté depuis le 1er avril 2013 : 0,1% en 2015 ne peut être considéré comme une augmentation. Ce combat est permanent depuis maintenant des décennies et nous ne devons pas baisser les bras. Sans cesse nous devons interpeller les pouvoirs publics et les parlementaires, et leur rappeler la situation des retraités agricoles. ».

 

Pour une réforme généralisée

 

Puis la parole était donnée à Robert Verger, membre du bureau de la FNSEA, venu faire le point sur l'avancée des discussions sur la réforme des retraites déclarant que : «Depuis 15 ans, il n' y a eu que du toilettage mais jamais une réforme généralisée. Un grand coup de pied est nécessaire dans la fourmilière des 42 régimes de retraite qui existent en France pour une refonte systématique.» Il en a profité pour rappeler les propositions de la FNSEA dans le cadre de la réforme : retraite obligatoire en points commune aux salariés et indépendants financée par les cotisations sur les revenus, un socle minimum égal à 85% du SMIC financé par l'impôt.
Son intervention a été suivi avec grande attention et les questions de la salle ont porté notamment sur le financement de la dépendance ou encore sur le volet fiscal de la transmission.
Le sénateur Gérard Bailly a exprimé son inquiétude sur la réforme des retraites qui risque d'alimenter les mouvements sociaux. « Tellement de catégories vont être mécontents. Si la réforme passe au Parlement, elle n'est pas sûre de passer dans la rue ! Aujourd'hui seule les voix contre s'élèvent, il faut montrer notre volonté de voir aboutir cette réforme. »
Concernant la dépendance Robert Verger le redit : « Ce n'est pas à la retraite de la financer.». Il fait sienne la proposition de l'ancien sénateur jurassien de financer la dépendance par un point de plus de TVA, en particulier sur les produits de luxe.

Sur le volet fiscal, Robert Verger rappelle l'acquis voté, applicable depuis le 1er janvier, concernant la transmission du patrimoine immobilier. « Nous nous sommes battus pour l'obtenir ». Afin de favoriser la transmission des exploitations agricoles, la loi de finances pour 2019, porte le seuil d'exonération partielle de droits de mutation à 300 000 euros par enfant et par parent.

Pour conclure l'assemblée, Michel Gros remercie la fidélité des adhérents SDAE. « Adhérer, c'est participer activement à la vie de la section, c'est cultiver la convivialité dans notre département, c'est aussi bénéficier de réductions de cotisations au niveau assurance et carte bancaire grâce à nos partenariats avec Groupama et le Crédit agricole. Mais adhérer c'est avant tout nous encourager à porter nos revendications ! »

 

Isabelle Renaut

 

 

Activités

La SDAE a organisé 13 réunions cantonales de février à avril 2018 avec une bonne participation selon les secteurs. Les thèmes des réunions ont été variés : télé-surveillance, code de la route, nutrition, calendrier lunaire, soin des sols, historique des fromageries, interventions d'AVC 39... « Nous remercions tous ceux qui, chaque année, prennent de leur temps et vont à la rencontre des adhérents », tient à souligner Micheline Monchannin, vice-présidente de la SDAE.
Parmi les moments de convivialité, le pique-nique, est un rendez-vous incontournable qui a réuni plus d'une centaine d'anciens exploitants lors de sa dernière édition à Orgelet sous la houlette de Monique Pirat, Michel Gros et les commentaires de François Bonneville et Abel Gaillard. Rendez-vous est donné le 20 juin 2019 à Goux, avec, entre autre, une visite guidée de la ville de Dole sur les traces du Chat perché, avec deux circuits, court et long, pour que chacun puisse participer.
Guy Magdelaine responsable de la commission voyage retrace les destinations réalisées en 2018 : Camargue, Maroc, Sri Lanka. Depuis le début de l'année 2019, les anciens exploitants ont pu découvrir l'Italie au mois d'avril avec 28 participants. Reste à venir la Dordogne en juin (51 personnes inscrites) et le Canada en septembre (43 inscrits). La section organise également des déplacements d'une journée pour découvrir des spectacles.