Elections départementales : quels projets pour l’agriculture jurassienne ?

DEMOCRATIE / Le premier tour des élections départementales aura lieu le dimanche 20 juin. Le Jura agricole et rural a contacté l’ensemble des quarante-huit binômes de candidats pour les interroger sur leur vision et projets pour l’agriculture jurassienne. Alimentation, attractivité du territoire, environnement et installation ont été passés en revue. Quatorze binômes, représentant quatre tendances politiques (Majorité départementale de droite, République en marche, gauche et écologistes) nous ont répondu. Retrouvez leurs réponses en intégralité.

 

Elections départementales : quels projets pour l’agriculture jurassienne ?

Majorité départementale (droite)

Alimentation / Que comptez-vous faire concrètement en faveur d’une alimentation locale et plus particulièrement dans les cantines scolaires de collèges dont le département a la charge ? 

Au cours du mandat qui s’achève, la majorité départementale a largement aidé les cantines scolaires à se fournir auprès de producteurs locaux et/ou biologiques, facilitées ces dernières années par la création ou l’extension de syndicats mixtes, tel que la cuisine centrale de Lons-le-Saunier, et la « Grande Tablée », dont le Département a soutenu la création. Ces structures ont été un formidable moyen de contracter le chemin entre la ferme et l’assiette.

Par ailleurs, la Département du Jura a adhéré à « J’veux du Local », qui permet à chaque producteur, grâce au relais de la Chambre d’agriculture, de se signaler auprès des acheteurs publics. Ainsi, le Département a su mobiliser tous les acheteurs de collèges afin qu’ils se fournissent par ce système. 

Ainsi, c‘est, annuellement, près de 500 000 euros de subventions départementales qui ont permis de maintenir un prix de repas abordable pour les collégiens, tout en augmentant la qualité et la localité des produits servis. 

Enfin, un vrai travail de mutualisation intelligente de repas a été mis en place entre les collèges les plus proches, notamment dans les agglomérations.

Fier de ce bilan, le groupe de la Majorité Départementale souhaite poursuivre le travail entamé, notamment en matière de mutualisation, afin que celle-ci profite d’abord aux producteurs. Elle souhaite réfléchir, avec le concours de la CA et des Intercommunalités, à la constitution d’autres centrales d’achat, sur le modèle actuel de celles des agglomérations jurassiennes, afin que les débouchés pour nos producteurs locaux soient plus lisibles.

Enfin, à l’occasion du plan de relance post-COVID, le Département a passé commande auprès de certaines filières, pour fournir directement les cantines scolaires en produits AOP. Cette démarche a montré son efficacité et la Majorité ne s’interdit pas de recommencer, si telle ou telle filière était dans la situation de manquer de débouchés. 

Attractivité / Le Jura souffre d’un manque d’attractivité du territoire pour satisfaire les besoins en main d’œuvre dans les métiers de l’agriculture notamment. Quels sont vos projets pour améliorer l’attractivité du département ? 

La Loi NOTRe a modifié le rayon d’action du Département en matière économique, et ce dernier n’a plus les mêmes capacités juridiques pour agir en la matière.

Néanmoins, le Département a accompagné les syndicats et associations, pour la modernisation des exploitations, qui participent à l’attractivité de nouvelles mains d’œuvre agricoles. 

En matière d’attractivité, le Département du Jura a largement joué son rôle d’aménageur du territoire, en particulier dans les domaines routier et numérique, deux secteurs qui jouent un rôle important pour le quotidien des producteurs. Ainsi, à seul titre d’exemple, le franchissement de la Loue a été très largement sécurisé, par les ponts de Belmont, Chamblay et Salans, chacun de ces ponts pouvant désormais supporter le transport agricole. 

Grace à une délégation de service public, l’ensemble du territoire jurassien sera fibré en 2025, avec les premiers résultats FttH ou Montée en Débit, depuis plusieurs mois, notamment pour les communes les plus rurales.

Enfin, et parmi d’autres politiques de promotion du Jura, le Département a accompagné les grandes manifestations de visibilité des productions jurassiennes, comme en 2020, la promotion des savoir-faire de Jurabétail, malgré le contexte sanitaire.

A l’avenir, nous continuerons d’aider à la modernisation des exploitations, avec deux axes clés : le changement climatique et les nouvelles données de la Politique Agricole Commune, afin que le Jura gagne en compétitivité ; nous nous engageons, à mettre à jour le schéma des usages numériques, voté en 2018, pour que soient inclues les demandes nouvelles du monde agricole en la matière, notamment en partenariat avec la CA ; par ailleurs, l’ambition affichée de la majorité d’un tourisme plus qualitatif et plus vert, permettra aux producteurs de trouver de nouvelles clientèles, notamment grâce à l’organisation d’un tourisme des productions Made in Jura, tel qu’il peut exister dans l’œnotourisme.

 

Environnement / Quelle est votre vision de l’agriculture vis-à-vis de la protection de l’environnement ? Comment le Conseil départemental peut agir pour accompagner le monde agricole sur cette question ? 

Conscient des richesses naturelles et humaines qui constituent le Jura, le groupe de la Majorité départementale a toujours travaillé à l’équilibre entre l’activité humaine (dont agricole), nécessaire à la vie du territoire et la préservation active de ses potentiels naturels.

Ainsi, l’environnement a infusé toutes nos politiques et nous avons mis en valeur le territoire, grâce à notre politique d’Espaces Naturels Sensibles, entre autres, mais aussi les clauses environnementales dans les marchés publics ou encore le fauchage raisonné.

Concernant la production agricole, nous ne souhaitons pas que sa valeur diminue dans l’activité économique du Jura. Mais nous souhaitons continuer à accompagner la modernisation des exploitations et des pratiques, comme nous avons déjà pu l’exprimer plus haut : cohérences des différentes politiques agricoles, outillage numérique, gestion de la biomasse, promotion des circuits courts, etc. 

Enfin, le Laboratoire Départemental d’Analyses, outil départemental d’exception au service du monde agricole est, et sera, un levier d’accompagnement important vers une agriculture plus durable, mais aussi une veille active du changement climatique. 

Installation / Le renouvellement des générations d’agriculteurs est un enjeu majeur pour le monde agricole. Comment comptez-vous contribuer à l’installation de nouveaux exploitants agricoles et viticoles dans le Jura ?

 

Juridiquement, le Département possède peu de leviers directs pour favoriser l’installation et la reprise, mais le groupe de la Majorité départementale connait tous les enjeux, notamment financiers et spéculatifs, que cela représente. 

Nous souhaitons continuer et adapter nos subventions aux organismes qui accompagnent les agriculteurs, telle que la Chambre d’agriculture, les Jeunes Agriculteurs, Solidarité Paysans, etc. Ainsi, nous avons pu exposer nos ambitions en matière d’attractivité du territoire, de compétitivité de l’activité agricole. 

La Loi 4D, en discussion à l’Assemblée nationale, permettra demain de nouvelles expérimentations territoriales, et le Jura saura saisir de telles opportunités : subventionner plus directement les exploitations en état d’être reprises, ou encore mieux flécher les contrats d’insertion vers de l’activité agricole, alors que la loi ne nous autorise qu’à conclure des contrats d’insertion dans le domaine commercial.

 

Marie-Christine CHAUVIN et René MOLIN Canton d’Arbois

Franck DAVID et Séverine CALINON Canton d’Authume

Clément PERNOT et Eloïse SCHNEIDER Canton de Champagnole

Jean-Baptiste GAGNOUX et Christine RIOTTE  Canton de Dole 1

Stéphane CHAMPANHET et Florence MAUPOIL  Canton de Dole 2

Céline TROSSAT et Christophe BOIS Canton de Lons 1

Cyrille BRERO et Yoanna WANCAUWENBERGHE  Canton de Lons 2

Marie-Christine DALLOZ et Philippe PROST Canton de Moirans-en-Montagne

Gérôme FASSENET et Sandra HÄHLEN Canton de Mont-sous-Vaudrey

Maryvonne CRETIN-MAITENAZ et Sébastien BENOIT-GUYOD Canton de Hauts-de-Bienne 

Dominique CHALUMEAUX et Christelle MORBOIS Canton de Poligny

Christian BUCHOT et Marie-Laure PERRIN Canton de Saint-Amour

Gérard DUCHENE et Anne-Laure BERLIOZ-BARBIER Canton de Saint-Claude 

Françoise VESPA et Gilbert BLONDEAU Canton de Saint-Laurent-en-Grandvaux

Jean-Michel DAUBIGNEY et Florence GAY Canton de Tavaux

Canton d'Arbois

Chauvin Marie-Christine et Molin René - Majorité départementale

Je regrette que la loi NOTRe a privé le conseil départemental de la compétence économique. Ceci a fortement limité nos possibilités d’agir sur la mission agricole bien que la convention passée avec le conseil régional a un peu assoupli celles-ci.

Pour les repas dans les restaurants des collèges, il est important de privilégier l’approvisionnement auprès des producteurs locaux à chaque fois que cela est possible. Nous savons que la mise en adéquation « offre-demande » est parfois compliquée. C’est pour faciliter celle-ci que le C.D. a mis en place l’outil agri-local qui met en relation producteurs et restauration collective.

Attractivité : ce n’est pas le Jura qui manque d’attractivité. C’est le métier d’agriculteur qui est en perte d’attractivité. Plusieurs raisons sont à relever : la faiblesse des revenus pour certaines filières et le dénigrement venant de certains. En effet, se lever tôt le matin pour perdre de l’argent, être sans cesse cloués aux piloris malgré les énormes efforts : PERSONNE NE PEUT LE SUPPORTER !

À travers sa mission tourisme le CD fait la promotion de notre territoire et des excellents produits issus de nos terroirs. Je m’étais particulièrement impliqué pour développer l’oenotourisme.

Environnement : l’immense majorité de nos agriculteurs respectent l’environnement. Les mises aux normes coûtent très chères. Le CD subventionne celles-ci et continuera à le faire. Il accompagne la modernisation des bâtiments agricoles. C’est une bonne politique qui doit être continuer. Les agriculteurs font d’énormes progrès pour le respect de l’environnement. Le cahier des charges pour la production du lait à compter est très rigoureuse. L’acharnement qu’ils subissent en ce moment est inacceptable !

Renouvellement : oui, la reprise des exploitations et des parcelles viticoles est un enjeu majeur. Cette anticipation doit être menée avec la chambre d’agriculture, la Safer, les inter-professions ... 

Baud Jean-Baptiste et Hostin-Bonnot Carole - Divers gauche

Alimentation / Que comptez-vous faire concrètement en faveur d’une alimentation locale et plus particulièrement dans les cantines scolaires de collèges dont le département a la charge ?

En 2021, le Conseil départemental du Jura attribue une aide (de 50 000€ pour toute l'année et l'ensemble du département), aux collèges qui sont demandeurs, pour l'achat de denrées alimentaires "de proximité". L'année passée, cette enveloppe n'a été utilisée qu'à hauteur de 70%. Quelque chose ne va pas... Il faut donc aller plus loin à nos yeux. Sur cette question, le Département ne peut se contenter de faire des chèques. Il doit aussi être moteur. Nos agriculteurs font déjà un travail remarquable en terme de production, la responsabilité des élus départementaux est de trouver le moyen concret de les accompagner efficacement sur les débouchés. Au sein de l'assemblée départementale, nous proposerons d'engager un partenariat direct entre la Chambre d'Agriculture du Jura et le Conseil départemental, sous la forme d'un Projet Alimentaire de Territoire. Il pourrait notamment prévoir le développement des opérations de communication à l'échelle départementale, l’organisation régulière avec les établissements volontaires d’opérations événementielles autour des produits locaux ainsi qu'une cohérence logistique (transports, cohésion entre les différents producteurs,...) autour de la plateforme Agrilocal39 par exemple. La souveraineté alimentaire c'est bien d'en parler, mais la responsabilité d'une Collectivité c'est aussi de proposer des outils pour la faire vivre au maximum, à notre échelle. Le plan France Relance sera aussi l’occasion pour le Département de capter des financements exceptionnels en ce sens. En ce qui nous concerne, nous y veillerons.

Attractivité / Le Jura souffre d’un manque d’attractivité du territoire pour satisfaire les besoins en main d’œuvre dans les métiers de l’agriculture notamment. Quels sont vos projets pour améliorer l’attractivité du département ?

L'attractivité des métiers agricoles nous semble être, avant d'être strictement jurassien, un enjeu global à l'échelle de tout un secteur professionnel. L'agribashing, le revenu, les conditions de travail (et donc la question de l’investissement productif), ... sont autant d'enjeux qui interviennent en faveur, ou en défaveur selon la lecture, de l'attractivité du métier. Notre territoire, le Jura, est à nos yeux plutôt un atout. Avec des filières d'excellence à accompagner et un cadre de vie à préserver. Dans ces domaines, le Conseil départemental a des compétences - et un pouvoir d'entraînement - limitées. Ce n'est pas en tant que conseillers départementaux que notre action serait décisive pour mettre fin aux campagnes nationales de manipulation, parfois de désinformation, de l'opinion publique menées par certaines associations militantes. En tant que conseillers départementaux (et aussi en tant que CPE au collège d'Arbois), il nous sera en revanche possible d’œuvrer valablement à la promotion des métiers de l'agriculture en direction des 12 000 collégiens (et plus spécifiquement des classes de 4e) : rencontres avec des professionnels sur leurs exploitations, promotion de la réalité des métiers, actions de sensibilisation des enseignants aux filières de l'enseignement agricole,... Nous proposerons également que le Conseil départemental accompagne financièrement, et en complément à son intervention actuelle, les structures favorisant l'attractivité économique du territoire qui déploieraient une action spécifique sur le volet agriculture.

Environnement / Quelle est votre vision de l’agriculture vis-à-vis de la protection de l’environnement ? Comment le conseil départemental peut agir pour accompagner le monde agricole sur cette question ?

Les agriculteurs sont des acteurs majeurs pour la préservation de notre environnement. Une évidence, puisqu'il s'agit en partie de préserver leur outil de travail. Nous avons dans le Jura une agriculture exemplaire, traditionnelle, respectueuse de l'environnement et des animaux. Opposer agriculture et protection de l'environnement, dans notre territoire, n'a aucun sens. Concilier activité agricole et gestion durable des ressources est toutefois un enjeu d'avenir. Nous souhaitons que le Département se mobilise pour accompagner davantage (aides aux démarches préalables de l'exploitant, puis aide financière pour les services associés de la Chambre d'agriculture) la certification "Haute Valeur Environnementale"(HVE) d'un nombre croissant d'exploitants. En lien avec le Conseil Régional et le plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations (PCAE) de Bourgogne-Franche-Comté. Par ailleurs, nous proposerons que le Conseil départemental structure, en lien avec les chambres consulaires et la Région, la création d'un réseau de conseillers en agro-environnement : qui assurent des permanences hebdomadaires dans une liste de communes déterminée. 

Installation / Le renouvellement des générations d’agriculteurs est un enjeu majeur pour le monde agricole. Comment comptez-vous contribuer à l’installation de nouveaux exploitants agricoles et viticoles dans le Jura ?

Depuis la répartition des compétences issue de la loi NOTRe en 2015, l'intervention économique du Conseil départemental dans le domaine de l'agriculture et de la forêt ne peut se faire que dans le cadre d'une convention avec le Conseil régional et par le biais d'un plan de développement rural et régional. C'est vrai pour tous les types de subventions au secteur et en particulier les aides à l'installation. Un complément intéressant aux dispositifs et actions existantes pourrait être la mise en place dans ce cadre d'une aide départementale à l’installation complémentaire à la Dotation Jeune Agriculteur (DJA) nationale, ainsi qu'un second volet pour les non bénéficiaires de la DJA.

Canton de Bletterans

Brulebois Danielle et Antoine Philippe - La République en Marche

Alimentation :

Pour favoriser le développement de l’approvisionnement local et bio local une  participation financière significative de 75% sera versée aux collèges du département pour leurs achats auprès des producteurs jurassiens.

Des actions seront menées avec la chambre d’agriculture pour recenser tous les producteurs du départements et les denrées disponibles .

Les menus affichés dans les collèges et transmis aux parents devront indiquer sous  forme de logo la provenance des denrées alimentaires utilisées ( comme au collège de Poligny)

Des rencontres seront organisées dans les territoires des communautés de communes entre les acheteurs de la restauration collective et les fournisseurs locaux.

La formation des cuisiniers et les rencontres pour échanger sur les pratiques et les adresses seront régulières . Le personnel de cuisine sera en nombre suffisant pour confectionner les repas à partir de denrées fraîches et locales.

Un salarié développement durable sera en charge de l’articulation avec la plateforme Agrilocal pour permettre la relation directe entre fournisseurs locaux et acheteurs publics et sans intermédiaire.

Le Conseil départemental en lien avec la Chambre d’agriculture, et dans le cadre du dispositif Avenir AgricultureJura  favorisera l’émergence d’activités intermédiaires (logistique, transformation) pour développer le recours aux productions locales utilisables par les différents établissements de restauration publics et privés du département comme le souhaitent les acteurs de ce domaine.

Attractivité :

Le Jura est un département où il fait bon vivre et le Conseil départemental devra continuer à participer  fortement à la promotion du Jura aux côtés de Jura Tourisme.

Le Conseil départemental pourrait participer aux côtés de la chambre d’agriculture à la mise en place d’une plateforme mettant en relation agriculteurs et salariés potentiels comme « Des Bras Pour Ton Assiette. »

Le Conseil départemental incitera  les collèges à organiser des visites de ferme qu’il financera pour susciter des orientations dans les métiers agricoles.

Le soutien aux investissements matériels en faveur de la transformation, de la commercialisation et du développement de produits locaux sera abondé.

Attractivité :

Le Département permettra le cumul du RSA et d’un revenu pour les employés saisonniers viticulteurs, arboriculteurs, agriculteurs, maraîchers. Ainsi, les allocataires du RSA qui occuperont un emploi saisonnier agricole dans la période de juillet à décembre 2021 pour une durée de 300 heures maximum, verront leur allocation maintenue. Un lien sera fait avec la chambre d’agriculture qui de son côté recensera les besoins de main d’œuvre des agriculteurs. 

Plus généralement pour améliorer l’attractivité du département il faudra poursuivre les investissements dans les infrastructures de transport, soutenir les communes dans leurs investissements pour améliorer la qualité de vie, soutenir les associations qui créent du lien social, et une offre diversifiée de pratiques culturelles sportives et de loisir.

Environnement :

Le Conseil départemental s’engagera de manière forte pour le maintien de l'agriculture,indispensable au dynamisme de nos campagnes.

 L’agriculture jurassienne a déjà bien évolué vers une approche positive, anticipatrice et systémique au regard des enjeux environnementaux qui sont de mieux en mieux ciblés et appréhendés.

Afin d’amplifier ce mouvement vers une agriculture qui concilie performance économique et performance environnementale, un certain nombre d’outils existent au niveau national ou européen permettant d’accompagner l’ensemble des partenaires concernés par cette transition.

Le Conseil départemental devra accompagner ces différentes politiques qui permettent de soutenir financièrement les agriculteurs qui s’engagent dans des pratiques innovantes, de capitaliser et diffuser ces pratiques et de valoriser leurs efforts auprès de la société .

Les dispositifs déjà en place devront être abondés : opération réduction des intrants, performance énergétique, diversification.  

Installation :

Pour encourager l'installation ou le maintien d'une activité agricole, les conditions d'exploitation doivent être optimales. En partenariat avec les communes, le Conseil départemental agira pour aménager le parcellaire agricole et forestier.

Le Conseil départemental doit s’engager dans la préservation du foncier agricole et dans la lutte contre la spéculation sur les terres agricoles.

Pour aider à l’installation des agriculteurs et agricultrices et pour favoriser le renouvellement des générations d’exploitants le Conseil départemental apportera une aide au démarrage de leur activité, sous la forme d’une dotation, complémentaire de la DJA, cofinancée par l’Etat et le FEADER. Une  aide de 2 000 € pourrait être versée par le Conseil départemental en complément de la dotation nationale pour installation DJA et hors DJA avec une majoration supplémentaire de 1 000 € pour les agriculteurs qui adhèrent à une CUMA.

Le Conseil départemental accompagnera la modernisation des bâtiments dans les exploitations d’élevage en lien avec les enjeux de durabilité, d’innovation, d’ergonomie au travail, de qualité et d’autonomie alimentaire avec un bonus supplémentaire pour les jeunes agriculteurs.

Canton de Dole 1 et canton d'Authume

Besancon Véronique et Roques Nicolas (Dole 1) – Marjorie Moulet et Hervé Prat (Authume) – Ecologistes

Alimentation / Que comptez-vous faire concrètement en faveur d’une alimentation locale et plus particulièrement dans les cantines scolaires de collèges dont le département a la charge ?

Conformément à notre programme, nous voulons le 100% local. Concernant la restauration collective, nous manquons de producteurs locaux en capacité de fournir les quantités nécessaires pour les collectivités. Il serait utile de disposer d'une légumerie et d'une structure en charge de coordonner les producteurs. L'installation de nouveaux agriculteurs nécessite un soutien par la collectivité.

Attractivité / Le Jura souffre d’un manque d’attractivité du territoire pour satisfaire les besoins en main d’oeuvre dans les métiers de l’agriculture notamment. Quels sont vos projets pour améliorer l’attractivité du département ?

Il faut communiquer sur le Jura comme territoire à la nature préservée, connecté et moderne. Nous devons aussi communiquer sur la qualité des produits made in Jura, le côté valorisant de travailler pour une douzaine d’AOC reconnues mondialement. Des actions peuvent être menées auprès de Pôle Emploi qui peut financer les porteurs de projet agricole pour des formations comme "de l'idée au projet agricole". Pôle emploi peut également proposer des temps de stage découverte des métiers de l'agriculture. Le Département peut contribuer à créer des espaces tests agricoles, permettant à des porteurs de projet de tester leur motivation et leurs compétences.

Environnement / Quelle est votre vision de l’agriculture vis-à-vis de la protection de l’environnement ? Comment le conseil départemental peut agir pour accompagner le monde agricole sur cette question ?

Depuis notre enfance nous sommes nombreux à avoir vu l'agriculture se transformer. Les haies ont disparu, les engins agricoles sont de plus en plus gros et coûteux, l'usage des pesticides s'accroit. Il faut encadrer la logique productiviste qui a un coût humain, et environnemental insoutenable. Lorsqu’un agriculteur met fin à ses jours, c’est le peuple qui est atteint au plus profond de lui-même. L'agriculture doit servir à nourrir la population avec des produits sains et à faire vivre les agriculteurs. Il faut faire évoluer la logique agro-industrielle qui pousse à la concentration des terres. Le Département, en lien avec la chambre d'agriculture peut aider à l'installation de jeunes. Le conseil départemental doit veiller à la qualité de l'eau et la santé de tous les jurassiens. Le Département doit aider à redonner de l’autonomie aux producteurs en favorisant le lien avec les consommateurs. Il peut aider à la création de structures pour la vente directe. Le Département et la Région qui a la compétence de la formation, doivent promouvoir l'agro-écologie.

Installation / Le renouvellement des générations d’agriculteurs est un enjeu majeur pour le monde agricole. Comment comptez-vous contribuer à l’installation de nouveaux exploitants agricoles et viticoles dans le Jura ?

De nombreux jeunes portent des projets innovants, et réalistes. Le problème principal reste le foncier. 50% des exploitants agricoles partiront en retraite dans les 5 ans. C’est un enjeu crucial de maintenir au minimum les fermes et les agriculteurs dans nos campagnes, mais ce n’est pas suffisant : il y a de la place pour plus d'emplois agricoles. Une meilleure rémunération du travail, la mise en place de circuits courts de proximité sans passer par des gros intermédiaires, l'accueil et la formation de jeunes porteurs de projet pourront attirer une nouvelle génération d’agriculteur. La safer doit s’en charger

Gagnoux Jean-Baptiste et Riotte Christine (Dole 1) - Majorité départementale

Le Département interagit déjà au quotidien en matière de politique agricole notamment au travers du Programme de Développement Rural et du Pacte Agriculture Jura devenu en 2017 le dispositif Avenir Agriculture Jura.

Les missions des Conseils Départementaux sont, comme vous le savez, fixées par la loi et ont été profondément redéfinies avec la Loi NOTRe ce qui a eu un lourd impact sur le dispositif Avenir Agriculture Jura.

Désormais, le Département est seulement compétent en matière d’aménagement foncier, de promotion des circuits courts pour la restauration scolaire dans les Collèges et de préservation les Espaces Naturels Sensibles. Par ailleurs, il continue de soutenir les organisations syndicales agricoles, d’accompagner financièrement les manifestations agricoles et viticoles.

En matière de restauration scolaire le Département a anticipé la Loi Egalim en s’engageant dans une véritable valorisation des circuits courts et du bio dans les menus des collèges du Jura. Il poursuivra en ce sens.

Au titre du Programme de Développement Rural, le Département est co-financeur de trois dispositifs :

* l’investissement des industries agroalimentaires,

* la forêt,

* le Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations qui permet au Département d’accompagner le monde agricole sur les questions de la protection de l’environnement notamment au travers de financements des investissements en faveur de la performance énergétique des bâtiments agricoles, les alternatives permettant la réduction des intrants. 

 

Enfin, en matière d’attractivité du territoire, le Département a œuvré pour le déploiement du Très Haut Débit qui facilite le travail des entreprises, le soutient à l’aéroport et le tourisme au travers de la création des voies vertes dont la voie Grévy. Il continuera à soutenir les projets permettant de dynamiser le Département et d’attirer de nouveaux jurassiens. 

Canton de Dole 2

Barthoulot Françoise et Genestier Philippe - Union à gauche

Alimentation / Que comptez-vous faire concrètement en faveur d’une alimentation locale et plus particulièrement dans les cantines scolaires de collèges dont le département a la charge ?

Nous voulons du 39 dans leurs assiettes,  que 100 % des produits frais soient  d’origine locale.

Viser l’excellence alimentaire dans tous les collèges avec des produits frais d’origine locale et bio.

Activer véritablement Agrilocal, pour faciliter les relations entre  les agriculteurs, éleveurs ou artisans des métiers de bouche  avec les acheteurs de la restauration collective.  

Attractivité / Le Jura souffre d’un manque d’attractivité du territoire pour satisfaire les besoins en main d’œuvre dans les métiers de l’agriculture notamment. Quels sont vos projets pour améliorer l’attractivité du département ?

Sensibiliser les collégiens à ces métiers par des rencontres avec des agriculteurs dans le cadre d’info3 ou d’intervention dans le classes.

Rediriger les budgets publics issus des coûts de privation d’emploi pour financer  les emplois de proximité comme les métiers de l’agriculture, maraîchage, bûcheronnage en   expérimentant  «  le territoire 0 chômeur »

Environnement / Quelle est votre vision de l’agriculture vis-à-vis de la protection de l’environnement ? Comment le conseil départemental peut agir pour accompagner le monde agricole sur cette question ?

Les agriculteurs ont déjà fait de nombreux efforts avec la réduction des intrants mais doivent en fournir encore plus pour préserver d’abord leur santé.

Nous voulons financer davantage la réduction des pesticides, accompagner les agriculteurs à respecter les contraintes de la  PAC.

Installation / Le renouvellement des générations d’agriculteurs est un enjeu majeur pour le monde agricole. Comment comptez-vous contribuer à l’installation de nouveaux exploitants agricoles et viticoles dans le Jura ?

Préserver le foncier agricole et sanctuariser des hectares pour l’usage agricole.

Soutenir et accompagner les initiatives des associations.

Soutenir la formation initiale et continue.

Travailler ensemble et mutualiser comme le fait la CUMA.

 

Champanhet Stéphane et Maupoil Florence - Majorité départementale

Les missions des Conseils Départementaux ont évolué depuis la Loi NOTRe et la création de la Grande Région. Le nouveau dispositif Avenir Agriculture Jura permet de soutenir les organisations syndicales agricoles, d’accompagner financièrement les manifestations agricoles et viticoles. Il s’est également inscrit dans le cadre des compétences repositionnées sur certains domaines très encadrés, dont :
-la préservation des ENS (Espaces Naturels Sensibles),
-l’aménagement foncier,
-la promotion des circuits courts pour la restauration scolaire dans les Collèges.


En matière de promotion des circuits courts, le Département est soucieux de favoriser une alimentation de qualité dans les restaurants scolaires des collèges et de valoriser les producteurs locaux. Il a ainsi favorisé la promotion des circuits courts et les produits bio dans les menus de ses collèges avant la Loi Egalim en incitant l’utilisation de la plateforme AGRILOCAL qui en collaboration avec la Chambre d’Agriculture permet aux établissements d’être en relation directe avec des producteurs locaux.

Concernant la politique agricole, le Département intervient également dans le co-financement du Programme de Développement Rural, sur les volets investissement des industries agro-alimentaires, forêt et PCAE (Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations) qui recouvre notamment les questions de la protection de l’environnement (investissements pour la réduction des intrants, la performance énergétique des exploitations agricoles …)

L’actuelle majorité souhaite poursuivre le travail initié depuis 2015 et qui a porté ses fruits en matière d’attractivité du territoire jurassien.

Elle a pris plusieurs engagements :
- achever le déploiement du Très Haut Débit,
- soutenir à l’Aéroport Dole-Tavaux
- développer le tourisme,
- poursuivre l’accompagnement volontariste des acteurs agricoles et viticoles du territoire.

Autant de projets indispensables à l’attractivité de notre territoire. Dans la Majorité départementale reconduite, nous nous engageons à travailler dans l’intérêt de nos entreprises Jurassienne.

Canton des Hauts de Bienne

Dagdeviren Dilek et Mignottet Sébastien - Union à gauche

L'alimentation locale est un enjeu important pour notre quotidien, d'autant plus à l'heure actuelle. C'est une dimension humaine et abordable pour les gens. C'est même une attente croissante. Que peut-on faire concrètement pour favoriser l'alimentation locale ? Rencontrons celles et ceux qui savent de quoi ils parlent, que ce soient des professionnels déjà installés, des étudiants. Parlons des productions locales que notre territoire permet, car il faut bien se le dire, nous ne pouvons pas tout produire dans le jura. Et travaillons ensemble pour former un réseau de producteurs. Les cantines scolaires sont un point de départ important pour lancer la réflexion car elles représentent un carnet de commande important pour des producteurs locaux. Avec un tel réseau nous pourrions nous entendre pour fixer des prix justes et rémunérateurs pour les producteurs, tout en garantissant des prix convenables pour les familles. Une alimentation directe entre les producteurs et les consommateurs, éloignée des appétits des monstres de l'agroalimentaire. C'est déjà un point, mais d'autres points peuvent être abordés car l'alimentation locale implique un maillage du territoire.

En ce qui concerne l'attractivité du territoire en matière de main d’œuvre, peut-être faut-il travailler en profondeur la question associant les différentes parties comme Pôle Emploi, le monde agricole, les agences de recrutement, l'aide sociale... pour que le monde agricole affirme ses besoins en main d’œuvre, que les freins existants soient exposés et lancer des projets de formation et de recrutement avec engagements entre les différentes parties.

L'environnement et l'agriculture doivent aller de paire car ils sont vitaux pour nous. La protection de l'environnement est exigeante et nos pratiques doivent aller avec, que ce soit en termes de gestion d'eau, de choix de culture, d'engrais ainsi que la gestion de nos déchets. Pourquoi ne pas organiser le compostage des déchets alimentaires issus des cantines, des grandes surfaces par exemple pour limiter, voire réduire l'utilisation d'engrais ?

Et pour finir, concernant l'installation de nouvelles générations d'agriculteurs, encore une fois, n'inventons rien tout seul. Travaillons avec les principaux intéressés. Toutefois prenons garde à l'imperméabilisation des sols et à l'extension des zones commerciales

Canton de Mont-sous-Vaudrey

Baton Luc et Denel Cécile - Divers gauche

Tout d’abord, il nous semble important d’accompagner une agriculture en phase avec son territoire. Qu’il s’agisse du lait, de la viande, des céréales ou des autres productions, cette agriculture doit être créatrice de valeur ajoutée, d’emplois et respectueuse de l’environnement. Compte tenu des compétences du Département, nos possibilités d’actions sont limitées mais nous devrons chercher ensemble toutes les pistes d’actions. Nos priorités porteront principalement sur 2 axes :

* l’approvisionnement de la restauration collective en circuits courts. Très concrètement, nous souhaitons accompagner les producteurs et leurs filières à utiliser la plate-forme internet agrilocal d’achat de produits locaux. Elle met directement en relation des acheteurs publics de la restauration collective tels que les collèges, les maisons de retraite et des fournisseurs locaux.

* la promotion des produits agricoles et agro-alimentaires en renforçant les liens avec la politique de développement touristique intra et extra départementale.

Afin d’améliorer l’attractivité du département et de pallier au manque de main d’œuvre qui pénalise nos entreprises, nous pensons travailler en liens étroit avec les intercommunalités et l’ensemble des organisations professionnelles, tous secteurs d’activités confondus, pour construire une politique commune. Au-delà des préoccupations liées à l’emploi, cette politique devra répondre également aux enjeux de logement, de scolarité, de loisirs pour les familles qui feront le choix de s’installer dans notre Département.

La question environnementale est un enjeu majeur pour tous ; nous voulons organiser le débat en réunissant différents acteurs tels que les différents syndicats agricoles, la chambre d’agriculture, les forestiers, les associations environnementales, en groupe de travail thématique pour établir un état des lieux et connaitre les actions qui sont engagées, qu’elles soient collectives ou individuelles. Avec la nouvelle politique agricole commune, les agriculteurs vont devoir répondre à de nouvelles exigences environnementales. C’est avant tout un modèle agricole durable qu’il nous semble important de porter, sans faire de surenchère.

Il est en effet incontestable que les jeunes agriculteurs peinent à s’installer. Nous nous engageons à peser dans les différentes instances qui gèrent le foncier agricole à peser pour prioriser l’installation des jeunes agriculteurs.

Plus globalement, nous souhaitons établir un dialogue franc, direct et régulier avec le monde agricole.

Canton de Poligny

Chalumeaux Dominique et Morbois Christelle - Majorité départementale

Alimentation / Que comptez-vous faire concrètement en faveur d’une alimentation locale et plus particulièrement dans les cantines scolaires de collèges dont le département a la charge ?

Nous avons soutenu depuis 2015 l’incorporation de produits locaux dans les menus des collèges par l’intermédiaire de la plate forme Agrilocal en allouant un budget supplémentaire dédié à ces achats. Nous avons en 2020 augmenté cette dotation de 15000€ par établissement. Nous poursuivrons cette politique. Nous sommes toutefois dépendants de l’offre qui est trop souvent encore  atomisée et irrégulière pour pouvoir amplifier cette action à laquelle nous sommes très favorable.

Attractivité / Le Jura souffre d’un manque d’attractivité du territoire pour satisfaire les besoins en main d’œuvre dans les métiers de l’agriculture notamment. Quels sont vos projets pour améliorer l’attractivité du département ?

L’attractivité doit se raisonner globalement avec l’ensemble des collectivités locales dont les communautés de communes doivent être les leaders et nous sommes favorable à ce que le Département bien entendu y apporte  toute son expertise et participe au tour de table financier.

Le Département ayant perdu la compétence générale ne peut intervenir directement que sur les leviers qu’il détient encore : les politiques sociales  ( petite enfance, collégiens, personnes âgées)ou sur les infrastructures routières avec de nombreux projets pour améliorer la fluidité du trafic et la sécurité, le développement des voies cyclables et bien évidemment par l’accompagnement technique et financier du déploiement du haut débit.

Environnement / Quelle est votre vision de l’agriculture vis-à-vis de la protection de l’environnement ? Comment le conseil départemental peut agir pour accompagner le monde agricole sur cette question ?

Nous avons pleinement conscience des efforts des agriculteurs et viticulteurs  pour parvenir à concilier agriculture de production et protection de l’environnement.

Notre Département est reconnu pour être en pointe sur cet aspect.

Même s’il est encore possible de faire mieux, nous pensons que l’urgence actuelle que nous défendrons est d’investir massivement dans l’adaptation des exploitations au changement climatique.

Installation / Le renouvellement des générations d’agriculteurs est un enjeu majeur pour le monde agricole. Comment comptez-vous contribuer à l’installation de nouveaux exploitants agricoles et viticoles dans le Jura ?

Cette question rejoint celle sur l’attractivité mais nous pensons que c’est la globalité du projet de vie qui doit être pris en compte. La viabilité économique et une charge de travail normale en sont les pierres angulaires.

C’est une compétence Régionale  mais le Département soutiendra les jeunes agriculteurs dans le cadre du dispositif avenir agriculture Jura qui apporte un soutien financier aux structures qui œuvrent en faveur de l’installation.

De part la compétence sociale nous soutiendrons bien entendu ces familles par les aides à la petite enfance notamment 

Barreau Potier Théodora et Philippe Simon - Divers gauche

Alimentation / Que comptez-vous faire concrètement en faveur d’une alimentation locale et plus particulièrement dans les cantines scolaires de collèges dont le département a la charge ?

De manière générale, nous défendons la relocalisation de l'économie. Nous ne souhaitons plus importer ce que nous pouvons produire localement. Nous souhaitons généraliser une cantine bio approvisionnée grâce aux circuits courts dans les cantines scolaires et à une politique favorisant la reconversion et l’installation d'agriculteurs durables, paysans et bio.

Attractivité / Le Jura souffre d’un manque d’attractivité du territoire pour satisfaire les besoins en main d’œuvre dans les métiers de l’agriculture notamment. Quels sont vos projets pour améliorer l’attractivité du département ?

Les jeunes quittent le Jura. Le département se désertifie en particulier dans les milieux ruraux. Nous pensons qu'il faut offrir des perspectives d'emplois et de qualité de vie. Cela passe par une politique ambitieuse en terme de relocalisation de l'économie, d'une politique culturelle pour toutes et tous et d'un service public de qualité et de proximité sur l’ensemble de nos territoires (urbains-ruraux). Tout ceci, afin de créer les conditions, les capacités matérielles et l'envie de vivre et de travailler dans le Jura.

Environnement / Quelle est votre vision de l’agriculture vis-à-vis de la protection de l’environnement ? Comment le conseil départemental peut agir pour accompagner le monde agricole sur cette question ?

Face à la dégradation de la qualité des sols et de l'eau, il y a urgence à préserver nos terres et nos écosystèmes et à bifurquer vers une agriculture durable et paysanne. C'est l'avenir du secteur agricole et de ceux qui en vivent qui en est en jeu.

Nous comptons soutenir les projets de reconversion et d’installation en agro-écologie et agriculture bio. Nous ferrons de l'aménagement et de l'entretien des cours d'eau une priorité. De plus nous refuserons les projets d'artificialisation des sols et l’étalement urbain qui se font au détriment des terres agricoles.

Installation / Le renouvellement des générations d’agriculteurs est un enjeu majeur pour le monde agricole. Comment comptez-vous contribuer à l’installation de nouveaux exploitants agricoles et viticoles dans le Jura ?

Les projets agricoles ambitieux en agro-écologie et agriculture bio ne manquent pas. Cependant, les porteurs de projets se retrouvent vite confrontés à des difficultés liés aux coûts (achat ou location) du foncier agricole et du matériel, ainsi qu'au manque de disponibilité des terres. Nous souhaitons favoriser l'installation par des aides financières mais aussi accompagner à la collaboration et la transmission d'exploitation, sachant que nombre d'exploitants actuels vont partir en retraite dans les années à venir.

Canton de Saint-Amour

Brignone Sylvie-Elisabeth et Chavanne Philippe - Divers gauche

Environnement : Notre objectif est la création d’un parc naturel régional du Sud Revermont comme celui du Haut-Jura, projet crédible pour notre territoire (...) ; Un parc naturel remplit plusieurs objectifs notamment le développement économique, l’action sociale et la protection de l’environnement. A travers ce parc, nous pourrons financer des projets, par exemple en photovoltaïque ou de récupération des eaux de pluies. La population ne souhaite plus de glyphosate, nous organiserons des tables rondes pour voir comment y arriver. Nous nous fixons des objectifs sans contrainte. 

Alimentation : Nous encouragerons les circuits courts par l’instauration de drive fermiers grâce au Parc national Régional que nous créerons. Nous soutiendrons les produits locaux en les mettant dans les assiettes des collégiens et en instaurant des tarifs solidaires pour la restauration scolaire. Nous souhaitons encourager les circuits courts par l’instauration de drive fermiers grâce au Parc national Régional que nous souhaitons créer. Nous soutiendrons les produits locaux en les mettant dans les assiettes des collégiens et en instaurant des tarifs solidaires pour la restauration scolaire.

Attractivité : Exemples de projets que nous portons : favoriser l'utilisation des transports en commun ferroviaires et routiers ; lutter contre les déserts médicaux avec l'attribution de bourses à de futurs professionnels de santé ; créer un fonds d'aide aux artisans, commerçants et auto-entrepreneurs ; assurer le développement de l'économie locale à travers les AOP, le tourisme et l'entreprise durable.

Installation : Avec la création d’un Parc Naturel Régional, nous aurons les leviers nécessaires pour aider les maires, à travers des subventions, à rénover le bâti ancien.

Canton de Saint-Laurent en Grandvaux

Blondeau Gilbert et Vespa Françoise - Majorité départementale

ALIMENTATION
Un travail a déjà été engagé , par notre majorité pour faire intégrer un maximum de produits locaux dans les cantines . Démarche renouvelée lors de nos visites des 27 collèges jurassiens et discussion avec les personnels en charge de la restauration scolaire  .Nous le rappelons régulièrement lors de nos présences aux conseils d’administration à chaque trimestre  Le message commence à passer ... Se pose en particulier l’approvisionnement qui est à peaufiner.

ATTRACTIVITÉ 
Les besoins en main d’œuvre sont désormais de plus en plus difficiles à satisfaire, au même titre que pour l’artisanat. Une des solutions à envisager réside dans les possibilités d’installation de nouvelles familles dans les villages à activité agricole dominante. Cela passe par le soutien des commerces et des services de proximité ; maintien des ramassages scolaires etc.
Soutien aux collectivités pour l’amélioration du cadre de vie des familles sédentaires 
Et surtout communiquer positivement en terme d’image

ENVIRONNEMENT 
Le département a depuis de nombreuses années soutenu financièrement la mise aux normes des exploitations agricoles , pris en charge de l’aménagement foncier des communes qui se sont portées volontaires  et encouragé activement la règlementation des boisements etc.
Reste le problème le plus sensible actuellement , c’est avant tout la mise en culture des effluents d’élevage contrainte par la saisonnalité et les volumes importants à traiter 
Les milieux ne sont pas toujours en capacité d’assimiler. 
Des solutions de compostage et/ou de méthanisation , adaptées au cas par cas , sont à étudier avec les services et organisations agricoles.

INSTALLATION 
Avec la valorisation des droits à produire , en zone comté notamment , se pose le problème des reprises du foncier et des installations . Une solution de crédit bail ou de crédit vendeur ,  peut être étudiée entre cédant et repreneur pour faciliter la transmission d’exploitation.
Pour les GAEC le rachat de parts sociales existe déjà , reste à finaliser le cadre juridique et financier. 
En secteur viticole , la tension ne fera que de s’amplifier , des montages juridiques et financiers sont à étudier , comme c’est pratiqué dans bon nombre d’entreprises. 
Le département ne peut qu’accompagner , dans le cadre de ses politiques d’interventions traditionnelles et d’aménagement du territoire.

En conclusion : que ce soient au titre de l’installation ou de l’attractivité  , le recours à un cabinet spécialisé permettrait de proposer des solutions à certains points de blocage récurrents (travail sur l’image et solutions juridiques  et financières pour la transmission d’exploitation). Problèmes que la Chambre d’Agriculture ne peut pas résoudre seule en interne