MÉTÉO
Septembre a soufflé le chaud et le sec !

La température moyenne de septembre est marquée par une hausse de 1,5 °C par rapport aux normales de saison dans le Centre-Est, en Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté. Les précipitations ont dans le même temps accusé un déficit moyen de 66 % sur la zone.
Septembre a soufflé le chaud et le sec !

Le mois de septembre a été particulièrement chaud et sec. La température moyenne dans l'hexagone s'est établie à 18,8°C, supérieure de 1,2°C par rapport à la normale, indique la dernière note de climatologie d'Agreste. Cette douceur a concerné toutes les régions. La deuxième décade a été la plus chaude, avec des températures supérieures de 4,1 °C par rapport à la normale dans le Sud-Ouest. Les précipitations ont été largement déficitaires, surtout durant les deux premières décades et ce, là aussi, dans toutes les régions. La troisième décade a été plus arrosée dans la plupart des régions, à l'exception du Centre-Est et de la Corse, où la pluviométrie moyenne du mois a été déficitaire de 41 %. Depuis le 1er mars 2019, les précipitations cumulées sont inférieures à la normale sur l'ensemble du territoire (- 17 % en moyenne), notamment dans le Centre-Est.


Il manque de l'eau !


Dans le Centre-Est, en Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, les températures ont été supérieures de 1,5 °C par rapport aux normales de saison. Si l'on ressert l'analyse sur les départements de l'Ain, de l'Ardèche, de la Drôme, de l'Isère, du Jura, de la Loire, du Rhône, de la Saône-et-Loire et des Savoie, les températures maximales ont même dépassé de 2,2 °C les moyennes habituelles pour un mois de septembre (période 1981-2010). Sur cette même zone, on constate également un déficit moyen de précipitations de 66 %. La baisse du niveau des pluies est généralisée, elle va de 57 % pour les zones savoyarde et iséroise à 85 % pour la région lyonnaise. Les données climatiques de la station Météo France de Lyon relèvent en effet un cumul de 13,5 mm de précipitations sur septembre, contre 87,5 mm en période normale. À Ambérieu, il est tombé 34,4 mm de pluie, contre 111 mm en période normale. La station de Montélimar a enregistré 43,4 mm, contre 116,2 mm habituellement. À Saint-Étienne, le cumul sur septembre atteint 27 mm, contre 75,7 mm. À Mâcon, il est de 23,2 mm, contre 79,5 mm. En clair, il manque de l'eau et la situation est la même à peu près partout !


Surveillance renforcée des nappes


Conséquence : dans son bulletin du 1er octobre, le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) fait état d'une surveillance renforcée pour les nappes d'Auvergne-Rhône-Alpes. « Durant le mois de septembre, la vidange se poursuit et la majorité des niveaux baissent. Les pluies de septembre ont eu un effet uniquement sur les nappes réactives du littoral méditerranéen. La baisse des niveaux s'est fortement accélérée en fin d'été sur les secteurs ayant connu un déficit pluviométrique associé à une forte sollicitation », explique le BRGM. L'organisme constate une dégradation de la situation sur certaines nappes plus inertielles et profondes. « Ainsi, on observe un glissement progressif des niveaux [...] de bas à très bas sur les nappes des bassins amonts de la Loire et du Rhône. Ces nappes, ayant un temps de réponse long, accusent encore l'effet conjugué des déficits pluviométriques marqués de ces derniers mois et de leur forte sollicitation durant juillet-août », complète la note. Le retournement de situation n'est pas pour le mois d'octobre, avertit également le BRGM : « les précipitations annoncées par Météo France pour octobre 2019 devraient engendrer une inversion des tendances sur les nappes les plus réactives [...]. Elles ne devraient cependant pas permettre une recharge significative des nappes plus profondes et inertielles du territoire. La vidange devrait se poursuivre sur ces nappes, jusqu'à mi-octobre à fin novembre, lors de la mise en dormance de la végétation et la survenue d'épisodes pluviométriques abondants. »


Nouvelle dégradation de la pousse d'herbe


L'effet cumulé de la chaleur et du manque d'eau s'est inévitablement traduit par une dégradation de la production d'herbe sur septembre. Elle est désormais inférieure de 22 % par rapport à la pousse de référence. Et sur la période du 20 juin au 20 septembre, la pousse « s'établit à 23 % de la pousse d'été de référence », selon la dernière analyse « des prairies permanentes productives vues par ISOP (Informations et suivi objectif des prairies) » d'Agreste. « Plus des trois quarts des régions fourragères sont désormais en déficit, en particulier sur l'Est du territoire. Un tiers connaît même un déficit important (indicateur de rendement ISOP < 75 %). Cinq régions administratives sur douze (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand-Est et PACA) affichent également un tel déficit », précise le service de la statistique. 


Sébastien Duperay