Concours des prairies fleuries
Une prairie avec 76 espèces de plantes

Les lauréats du concours de prairies fleuries ont été dévoilés dimanche 1er octobre lors du festival « Les Rendez-vous à la Terre » à Chapelle-Voland. Le premier prix a été décerné à Jeanine et Louis Martin, pour leur gestion d’une parcelle coexploitée avec Michel Baudot, située à Beauvernois. Sur cette prairie inondable, le jury a dénombré pas moins de 76 espèces floristiques différentes. Le rendement fourrager de l’exploitation a aussi été salué.

Une prairie avec 76 espèces de plantes

Le festival « Les Rendez-vous à la Terre » met en avant durant une semaine l’agriculture de la Communauté de communes Bresse Haute-Seille. C’était donc l’occasion idéale pour dévoiler les lauréats du concours des prairies fleuries qui a lieu chaque année sur ce même territoire. Organisé par le CPIE Bresse Jura et la Chambre d'Agriculture et soutenu par la com-com, ce concours récompense les prairies alliant protection de la biodiversité et rendement fourrager.

Le jury a visité les quatre parcelles participantes le 1er juin. Présidé par Alain Pernot, premier-adjoint au maire de Vincent-Froideville, il a décerné le premier prix à celle de Jeanine et Louis Martin, cogérée avec Michel Baudot. Des chevaux y paissent et les deux exploitations se partagent le fourrage. Située à Beauvernois, en zone inondable entre le Val de Brenne et la rivière la Chaux, elle a été rachetée il y a 20 ans par la commune grâce à une subvention de l'agence de l'eau.

Protection de la biodiversité et qualité du fourrage

Le rôle de la prairie dans la protection de l’eau a été pris en compte, ainsi que la présence d’éléments patrimoniaux : sources, bocages, vieux arbres, bâtis, etc. Côté biodiversité, les juges y ont dénombré 76 espèces végétales différentes et ont pu observer des plantes typiques du territoire comme la fritillaire pintade, le fenouil des chevaux, le séneçon aquatique ou encore des orchies à fleurs lâches, qui vivent dans l'humidité des prairies inondables de la Bresse. La présence de ces végétaux témoigne que la parcelle est en prairie depuis longtemps.

La qualité du fourrage pour l'alimentation du troupeau n’est pas en reste. La densité des plantes, l’implantation de l'herbe, sa richesse en composé aromatique, sa qualité nutritive et l'étalement de la floraison dans le temps ont été étudiés. Le rendement en graminées et légumineuses est élevé, avec des variétés autant précoces que tardives.

Autre point fort non-négligeable de cette prairie : sa valeur paysagère. Les éleveurs y ont installé un sentier pédagogique sur l'élevage pour expliquer leur démarche aux promeneurs. Mais ce n’était pas gagné d’avance car cette prairie partait avec une pénalité : elle n’a pas de valeur mellifère malgré la présence de nombreuses fleurs car, située en zone inondable, il est difficile d’y installer des ruches.

« J'ai toujours pratiqué ce métier avec passion, » explique le lauréat Louis Martin qui élève 45 vaches sur 128 hectares. « Il faut préserver ces prairies naturelles, c’est pour moi une évidence. Je me suis aperçu que si on laboure et qu'on traite les sols, la flore originelle ne réapparaît jamais ».

Outre une plaque d’émail à afficher sur leur exploitation et un diagnostic d'une valeur de 1000€ offert par la chambre d'agriculture pour passer en revue et équilibrer l'ensemble de leurs prairies, les lauréats sont sélectionnés pour représenter le Jura au Concours Général Agricole des pratiques agro-écologiques qui se tiendra lors du salon de l’Agriculture 2024. Tous les participants recevront une analyse fourragère offerte par Eva Jura, ainsi qu'un livret des plantes présentes dans leur prairie.

S.C.