Coopératives laitières
Fruitières, une tradition moderne

La FRCL du massif jurassien, réunie à Frasne jeudi 5 avril, a rappelé les valeurs qu’il faut toujours défendre dans un contexte, malheureusement, mouvementé.
Fruitières, une tradition moderne

En reprenant l'adage : "c'est quand ça va bien qu'il faut s'inquiéter"; la coïncidence entre les États généraux de l'alimentation et la réécriture de notre cahier des charges est une formidable opportunité pour réfléchir ensemble à maintenir notre avance qualitative », annonce Bernard Marmier.
Lors de l'assemblée générale de la FRCL du massif jurassien, tenue jeudi 5 avril à Frasne, le président revient sur des points de conjoncture et des faits de société : la crise du lait conventionnel entraîne une montée en gamme des produits avec des critères comme le non OGM ou le pâturage ; la famille des pâtes pressées cuites est large et qu'un comté au potentiel limité se démarque de plus en plus difficilement de ses concurrents « surtout si ces derniers se parent d'emballage aguicheur si ce n'est trompeur » ;
l'enjeu environnemental devient primordial pour des consommateurs exigeants et informés.

La FRCL porte la voix des coopératives, avec comme ambition celle de maintenir le maximum de fruitières et de garder la main sur la première transformation.


« Des atouts majeurs »


La présence de coopératives, dynamiques et nombreuses, disposant d'outils de transformation modernisés est nécessaire au maintien du partage de la valeur ajoutée et à la diversité de nos fromages. « Ne l'oublions pas, cette valeur ajoutée gardée permet, à l'amont, le maintien d'exploitations agricoles pérennes malgré un contexte de moyenne montagne, qui est à la base défavorable et coûteux. Ce résultat n'est pas le fruit du hasard mais celui d'une volonté farouche. »
La prudence est de rigueur : « Il ne faudrait pas faire l'erreur de penser, que, par une sorte de magie mystérieuse, du fait de sa réussite actuelle, notre secteur d'activité échapperait aux effets des politiques européennes ou nationales, ou aux lois du marché. »
Il ne reste plus qu'à céder le micro à Olivier Frey, consultant et spécialiste des entreprises coopératives. En fin de matinée, Bernard Marmier revient sur quelques idées fortes. « Notre maillon coopératif dispose d'atouts majeurs », confirme le président de la FRCL. Il les détaille : la maîtrise de la première transformation, une place singulière dans le territoire rural et des valeurs qui portent tous les acteurs et font aujourd'hui échos à des aspirations sociétales. « La fruitière coopérative réunit à elle seule toutes les valeurs promues par les nouveaux mouvements dits de la transition. » Elle constitue le modèle de base du circuit court, elle réunit les conditions de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ; naturellement, elle est fondamentalement démocratique.


« Pour autant, nous avons quelques fragilités qui appellent à la vigilance et à l'action. »


La FRCL entend mettre de la modernité au service de la tradition tout en cultivant toujours plus les fondamentaux. « Ce modèle est devenu moderne et recherché par nos concitoyens et nous ne l'oublions pas. » Il est le résultat d'un attachement profond, d'une résistance active, collective et intelligente des acteurs économiques et politiques de la filière et des territoires.
« Sachons donc rester unis et intelligents ensemble pour rester forts. »


Dominique Gouhenant